Administrateur Systèmes/Réseaux Compétences PC.SERVEUR Système : Installation / Configuration. Gestion des paquetages et des sources. Gestion des utilisateurs. Gestion des disques. Impression. Planification. Sauvegarde et restauration. Compilation et optimisation du noyau. Réseau : Installation, configuration des services : TCP/IP, DHCP, DNS, APACHE, Windows Système : Installation / Configuration Windows 98 => XP. Bases Active Directory. Installation du win2000 prof Réseau : Mise en réseau. Mise en œuvre DHCP, DNS, RIS (Installation via le réseau). Et d'autres systèmes d'exploitation organisation, câblage, configuration pour un groupe travail. Installation des station émission et réception
Vente du matériel « station émission /réception » sa configuration et son abonnement pour l'internet.
Divers Maintenance : Montage, démontage configuration d'un PC. Maintenance niveau 1 & 2. Bureautique : Office 2000 et XP, Internet et Multimédia : Codage HTML « à la main ». Création, mise à jour d'un site Internet.
*Abonnement en retour satellite « opensky ». *Traitement de texte *Scanner vos photos et d'autres documents. *Graver des CD à votre demande selon votre choix *Carte de visites et autres. *Conversion de musique « mp3 et audio » *Chargements de lecteur MP3 *Faire votre recherche sur Internet. * faire vos exposés et les imprimés. *changer des idées, envoyer des lettres, des photos, à des membres de votre famille ou à des amis en utilisant votre boites électronique * se communiquer avec le monde entier en utilisant les logiciels de discussions qui sont installés sur les pc du cybercafé. *Télécharger des jeux, les mp3, des sonneries pour votre portables, tout les logiciels et les utilitaires pour votre pc. *Sur l'Internet, si vous ne le savez pas, vous pouvez faire un nouvel avoir pour votre compte CCP. *Sur le net vous pouvez télécharger toute la presse du monde entier en générale et de l'algerie. *Trouver des solutions pour tout les problèmes qui se posent quotidiennement et vous pouvez également chercher du travail sur l'Internet. * En se connectant, c'est être à jour avec se monde, c'est avoir aussi des connaissances, se cultiver, avoir une richesse que nul ne peux vous offrir. *Si vous ne le savez pas aussi, sur Internet, vous pouvez avoir des plans d'architectures pour vos maisons et les décorations possibles et convenables. *Sur le net vous pouvez avoir des connaissances sur les maladies et la médecine, sur la technologie sur les moteurs de vos voiture et autres appareils. *Vous pouvez même avoir des recettes des plats que vous désirer préparer à manger. *Découvrir vous-même, ne soyer pas ignorant, c'est dans votre intérêt, de celui de votre petite famille et de la société algérienne en générale, utiliser l'Internet et vous aller découvrir beaucoup de choses et soyer sûr que vous aller pas le regretter. sucées, longue vie, joie et amour pour tout les humain, se sont les souhaits de Mr zidi belkacem.
Tel : 213.50.71.34.21 Zidibvert2001@yahoo.fr
Nous sommes à votre disposition pour tout travaux concernant notre secteur d'activité. Merci de nous contacter aux coordonnées citées ci-dessus.
Zidi belkacem, cité merdj ouamene (béjaia/ algerie), le 18/03/2009 Production du zinc a la cité merdj ouamene : Quel est l'impact des différentes mines sur l'environnement ? On assiste de nos jours à des crises dans certaines grandes mines à travers le monde. L'algerie sera parmi les plus grands producteurs de zinc et autres minéraux en Afrique, pour le moment l'algerie dispose de plusieurs mines. Quel est l'impact de cette mine sur l'environnement dans notre région ? La géologie est une science destructive, à ce titre le géologue agit en profondeur et détruit ce qui se trouve en profondeur d'un espace pour l'exposer en surface. De ce fait, il détruit le sol, donc son travail a un impact certain sur l'environnement. Les avis divergent sur l'impact de deux types de mines (à ciel ouvert ou souterrain) sur notre environnement. « Je pense que les impacts c'est surtout les méthodes d'extraction employées. Si c'est une mine où on emploie des produits chimiques ou des explosifs dans les deux cas l'impact peut être négatif, et surtout les galeries. Si c'est des produits chimiques, s'ils ne sont pas bien canalisés ça peut faire des dégâts à l'environnement. Dans le cas des deux mines (à ciel ouvert ou souterraine) ce sont les méthodes d'extraction de zinc et autre minéral qui peuvent poser des problèmes à l'environnement », souligne Mr zidi belkacem, ingénieur en environnement. Les impacts de mine à ciel ouvert sur l'environnement sont réels mais gérables. Parce qu'on fait un trou pour pouvoir accéder au minerai. Mr zidi belkacem l'ingénieur en écologie et environnement, estime que les deux phases l'exploitation et le traitement des mines ont des impacts sur l'environnement On est obligé dans l'avenir après la fermeture de la mine, d'en faire soit un lac artificiel, un site touristique ou tout autre chose de ce genre. Et puis pendant l'exploitation il y a la poussière qui peut avoir des impacts sur l'environnement. Les produits chimiques qui sont utilisés dans le traitement de zinc s'ils ne sont pas bien gérés peuvent aussi avoir des impacts négatifs sur l'environnement. On note que le géologue enlève ce qui se trouve en surface, pour prendre ce qui se trouve en profondeur. Mais déjà c'est une destruction de l'environnement. Comme toute mine, la mine à ciel ouvert exploite une grande surface. La mine souterraine va en profondeur et les travailleurs opèrent à l'intérieur. C'est une mine dangereuse parce que les études géophysiques en algerie ne sont pas bien faites. En fait même les mines à ciel ouvert ont des problèmes géotechniques (problème que les géologues rencontrent sur le terrain c'est-à-dire la disposition, la propriété même du terrain) à plus forte raison une mine souterraine. Cette étude est nécessaire pour la mise en place d'une mine rappelle Mr zidi belkacem. On constate que dans la mine à ciel ouvert au cours de l'exploitation une partie est gardée et après l'exploitation la mine sera réhabilitée. La surface exploitée sera réhabilitée pour en faire d'autres choses sur place. Si tel n'est pas le cas c'est un grand trou qui est légué aux populations riveraines. Il peut entraîner des accidents car les hommes et les animaux peuvent tomber la dans. Par conséquent, elles ne peuvent pas faire de grande galerie, il faut aller chercher sur cette mare où se trouve le minerai et essayer de l'extraire avec plus de sécurité. « Si vous créez de grande galerie, c'est des grands travaux. Lorsque vous prenez votre minerai dans de petits trous vous ne pouvez pas estimer la profondeur. Il y a des miniers qui vont jusqu'à 2 000 voire 3 000 m pour aller chercher l'or. Si l'étendue n'est pas grande la mine est souterraine. En fonction des méthodes d'extraction, on a à faire à une mine à ciel ouvert ou une mine souterraine », c'est pour cela que j'opte pour une mine à ciel ouvert pour la simple raison que la seconde est dangereuse pour les travailleurs de la mine. Il y a de fortes chances qu'elle s'écroule sur les travailleurs. Même si ce problème peut être résolu par des solutions géotechniques. En général on ne peut pas ouvrir une mine sans qu'il y ait des problèmes environnementaux. Mais à côté de la mine les environnementalistes sont là pour trouver une solution à ces problèmes. Je précise que pendant l'exploitation d'une mine à ciel ouvert, la poussière, les bruits et les produits chimiques mal gérés ont des impacts négatifs sur l'environnement. Il en est de même pour la mine avec des installations souterraines. Il faut bien l'aménager faire en sorte qu'il n'y ait pas d'écoulement. Donc il y a toute une technologie en la matière (une norme) qu'il faut respecter. Dans une mine souterraine le minerai qui sort est traité sur la surface dans une usine tout comme pour la carrière. Cependant, on ne sait si des dispositions sont prises pour atténuer les effets. « Je pense que les impacts des mines à ciel ouvert sur l'environnement sont réels mais gérables, car on ne peut pas installer une mine sans faire des trous pour accéder au minerai, Mais, pour pouvoir atténuer ses impacts, il y a un plan de réhabilitation de l'environnement en place qui vise essentiellement à la végétation des environs immédiats de la mine. Cet impact est géré au fur et à mesure de l'évolution de la mine. Mais en ce qui concerne l'après mine il y a un plan de réhabilitation dans la convention signée entre le gouvernement algérien et WMZ. Si il existe bien sûre !!!!!!!!! Quel type de mine pour notre pays ? « Je ne peux rien dire », j'ai un penchant pour les mines à ciel ouvert. « Je préfère une mine à ciel ouvert. Parce que les miniers trouvent une solution après l'exploitation à la question fondamentale : Comment fermer le trou ? C'est mieux que d'exploiter une mine souterraine avec ses conséquences », je précise que ce n'est pas une question de souhait car le type de mine dépend du gisement et surtout de la disposition de zinc, de l'or et autre, car, si vous voulez extraire l'or, c'est à deux (2) niveaux : en surface dans les oxydés, c'est-à-dire dans la parties altérée et en profondeur. Dans cette partie l'or est ciblé et il faut le chercher même s'il est à 1Km, intéressant et économiquement exploitable. On cherche toujours des moyens pour l'atteindre à plus forte raison si l'or est dans la partie altérée en surface 0 à 50 m (superficielle). J'affirme que la découverte et l'exploitation d'une mine nécessitent des préalables, surtout des études. Des études qui peuvent prendre souvent du temps. On ne connaît pas le temps que cela va prendre. Les études géotechniques peuvent se faire avant la mise en place de la mine et se poursuivre pendant la phase d'exploitation. Nos terrains sont très anciens (3 à 4 milliards d'années), le climat favorise la dégradation de notre sol et l'eau de la mer atteint certains niveaux de notre sol. Ce qui est un sérieux handicap pour l'exploitation de mine souterraine. Mr zidi belkacem.
LES SERVICES
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Vente du matériel « station émission /réception » sa configuration et son abonnement pour l'internet.
Divers Maintenance : Montage, démontage configuration d'un PC. Maintenance niveau 1 & 2. Bureautique : Office 2000 et XP, Internet et Multimédia : Codage HTML « à la main ». Création, mise à jour d'un site Internet.
*Abonnement en retour satellite « opensky ». *Traitement de texte *Scanner vos photos et d'autres documents. *Graver des CD à votre demande selon votre choix *Carte de visites et autres. *Conversion de musique « mp3 et audio » *Chargements de lecteur MP3 *Faire votre recherche sur Internet. * faire vos exposés et les imprimés. *changer des idées, envoyer des lettres, des photos, à des membres de votre famille ou à des amis en utilisant votre boites électronique * se communiquer avec le monde entier en utilisant les logiciels de discussions qui sont installés sur les pc du cybercafé. *Télécharger des jeux, les mp3, des sonneries pour votre portables, tout les logiciels et les utilitaires pour votre pc. *Sur l'Internet, si vous ne le savez pas, vous pouvez faire un nouvel avoir pour votre compte CCP. *Sur le net vous pouvez télécharger toute la presse du monde entier en générale et de l'algerie. *Trouver des solutions pour tout les problèmes qui se posent quotidiennement et vous pouvez également chercher du travail sur l'Internet. * En se connectant, c'est être à jour avec se monde, c'est avoir aussi des connaissances, se cultiver, avoir une richesse que nul ne peux vous offrir. *Si vous ne le savez pas aussi, sur Internet, vous pouvez avoir des plans d'architectures pour vos maisons et les décorations possibles et convenables. *Sur le net vous pouvez avoir des connaissances sur les maladies et la médecine, sur la technologie sur les moteurs de vos voiture et autres appareils. *Vous pouvez même avoir des recettes des plats que vous désirer préparer à manger. *Découvrir vous-même, ne soyer pas ignorant, c'est dans votre intérêt, de celui de votre petite famille et de la société algérienne en générale, utiliser l'Internet et vous aller découvrir beaucoup de choses et soyer sûr que vous aller pas le regretter. sucées, longue vie, joie et amour pour tout les humain, se sont les souhaits de Mr zidi belkacem.
Tel : 213.50.71.34.21 Zidibvert2001@yahoo.fr
Nous sommes à votre disposition pour tout travaux concernant notre secteur d'activité. Merci de nous contacter aux coordonnées citées ci-dessus.
Zidi belkacem, cité merdj ouamene (béjaia/ algerie), le 18/03/2009 Production du zinc a la cité merdj ouamene : Quel est l'impact des différentes mines sur l'environnement ? On assiste de nos jours à des crises dans certaines grandes mines à travers le monde. L'algerie sera parmi les plus grands producteurs de zinc et autres minéraux en Afrique, pour le moment l'algerie dispose de plusieurs mines. Quel est l'impact de cette mine sur l'environnement dans notre région ? La géologie est une science destructive, à ce titre le géologue agit en profondeur et détruit ce qui se trouve en profondeur d'un espace pour l'exposer en surface. De ce fait, il détruit le sol, donc son travail a un impact certain sur l'environnement. Les avis divergent sur l'impact de deux types de mines (à ciel ouvert ou souterrain) sur notre environnement. « Je pense que les impacts c'est surtout les méthodes d'extraction employées. Si c'est une mine où on emploie des produits chimiques ou des explosifs dans les deux cas l'impact peut être négatif, et surtout les galeries. Si c'est des produits chimiques, s'ils ne sont pas bien canalisés ça peut faire des dégâts à l'environnement. Dans le cas des deux mines (à ciel ouvert ou souterraine) ce sont les méthodes d'extraction de zinc et autre minéral qui peuvent poser des problèmes à l'environnement », souligne Mr zidi belkacem, ingénieur en environnement. Les impacts de mine à ciel ouvert sur l'environnement sont réels mais gérables. Parce qu'on fait un trou pour pouvoir accéder au minerai. Mr zidi belkacem l'ingénieur en écologie et environnement, estime que les deux phases l'exploitation et le traitement des mines ont des impacts sur l'environnement On est obligé dans l'avenir après la fermeture de la mine, d'en faire soit un lac artificiel, un site touristique ou tout autre chose de ce genre. Et puis pendant l'exploitation il y a la poussière qui peut avoir des impacts sur l'environnement. Les produits chimiques qui sont utilisés dans le traitement de zinc s'ils ne sont pas bien gérés peuvent aussi avoir des impacts négatifs sur l'environnement. On note que le géologue enlève ce qui se trouve en surface, pour prendre ce qui se trouve en profondeur. Mais déjà c'est une destruction de l'environnement. Comme toute mine, la mine à ciel ouvert exploite une grande surface. La mine souterraine va en profondeur et les travailleurs opèrent à l'intérieur. C'est une mine dangereuse parce que les études géophysiques en algerie ne sont pas bien faites. En fait même les mines à ciel ouvert ont des problèmes géotechniques (problème que les géologues rencontrent sur le terrain c'est-à-dire la disposition, la propriété même du terrain) à plus forte raison une mine souterraine. Cette étude est nécessaire pour la mise en place d'une mine rappelle Mr zidi belkacem. On constate que dans la mine à ciel ouvert au cours de l'exploitation une partie est gardée et après l'exploitation la mine sera réhabilitée. La surface exploitée sera réhabilitée pour en faire d'autres choses sur place. Si tel n'est pas le cas c'est un grand trou qui est légué aux populations riveraines. Il peut entraîner des accidents car les hommes et les animaux peuvent tomber la dans. Par conséquent, elles ne peuvent pas faire de grande galerie, il faut aller chercher sur cette mare où se trouve le minerai et essayer de l'extraire avec plus de sécurité. « Si vous créez de grande galerie, c'est des grands travaux. Lorsque vous prenez votre minerai dans de petits trous vous ne pouvez pas estimer la profondeur. Il y a des miniers qui vont jusqu'à 2 000 voire 3 000 m pour aller chercher l'or. Si l'étendue n'est pas grande la mine est souterraine. En fonction des méthodes d'extraction, on a à faire à une mine à ciel ouvert ou une mine souterraine », c'est pour cela que j'opte pour une mine à ciel ouvert pour la simple raison que la seconde est dangereuse pour les travailleurs de la mine. Il y a de fortes chances qu'elle s'écroule sur les travailleurs. Même si ce problème peut être résolu par des solutions géotechniques. En général on ne peut pas ouvrir une mine sans qu'il y ait des problèmes environnementaux. Mais à côté de la mine les environnementalistes sont là pour trouver une solution à ces problèmes. Je précise que pendant l'exploitation d'une mine à ciel ouvert, la poussière, les bruits et les produits chimiques mal gérés ont des impacts négatifs sur l'environnement. Il en est de même pour la mine avec des installations souterraines. Il faut bien l'aménager faire en sorte qu'il n'y ait pas d'écoulement. Donc il y a toute une technologie en la matière (une norme) qu'il faut respecter. Dans une mine souterraine le minerai qui sort est traité sur la surface dans une usine tout comme pour la carrière. Cependant, on ne sait si des dispositions sont prises pour atténuer les effets. « Je pense que les impacts des mines à ciel ouvert sur l'environnement sont réels mais gérables, car on ne peut pas installer une mine sans faire des trous pour accéder au minerai, Mais, pour pouvoir atténuer ses impacts, il y a un plan de réhabilitation de l'environnement en place qui vise essentiellement à la végétation des environs immédiats de la mine. Cet impact est géré au fur et à mesure de l'évolution de la mine. Mais en ce qui concerne l'après mine il y a un plan de réhabilitation dans la convention signée entre le gouvernement algérien et WMZ. Si il existe bien sûre !!!!!!!!! Quel type de mine pour notre pays ? « Je ne peux rien dire », j'ai un penchant pour les mines à ciel ouvert. « Je préfère une mine à ciel ouvert. Parce que les miniers trouvent une solution après l'exploitation à la question fondamentale : Comment fermer le trou ? C'est mieux que d'exploiter une mine souterraine avec ses conséquences », je précise que ce n'est pas une question de souhait car le type de mine dépend du gisement et surtout de la disposition de zinc, de l'or et autre, car, si vous voulez extraire l'or, c'est à deux (2) niveaux : en surface dans les oxydés, c'est-à-dire dans la parties altérée et en profondeur. Dans cette partie l'or est ciblé et il faut le chercher même s'il est à 1Km, intéressant et économiquement exploitable. On cherche toujours des moyens pour l'atteindre à plus forte raison si l'or est dans la partie altérée en surface 0 à 50 m (superficielle). J'affirme que la découverte et l'exploitation d'une mine nécessitent des préalables, surtout des études. Des études qui peuvent prendre souvent du temps. On ne connaît pas le temps que cela va prendre. Les études géotechniques peuvent se faire avant la mise en place de la mine et se poursuivre pendant la phase d'exploitation. Nos terrains sont très anciens (3 à 4 milliards d'années), le climat favorise la dégradation de notre sol et l'eau de la mer atteint certains niveaux de notre sol. Ce qui est un sérieux handicap pour l'exploitation de mine souterraine. Mr zidi belkacem.
belkacem zidi - 9 mars 2009 12:03 C'est le 5e gisement de plomb et de zinc du monde. Son exploitation nécessite de gros investissements de prévention des contaminations. Terramin n'en a pas les moyens. Cette petite société australienne en détient pourtant la licence minière en tant qu'actionnaire majoritaire de WMZ.
Après « le fiasco industriel » de Gassi Touil dans le partenariat gazier Vers un désastre minier à Oued Amizour avec un « petit partenaire » C'est le 5e gisement de plomb et de zinc du monde. Son exploitation nécessite de gros investissements de prévention des contaminations. Terramin n'en a pas les moyens. Cette petite société australienne en détient pourtant la licence minière en tant qu'actionnaire majoritaire de WMZ. C'est le plus grand projet d'exploitation minier depuis El Ouenza, et il est entre les mains d'un nain qui débute dans le métier », la formule d'un expert près du dossier de la mine de plomb et de zinc de Tala Hamza-Oued Amizour était prémonitoire. Il vise Terramin, la société australienne qui détient 65% de la joint venture (WMZ) titulaire depuis 2006 de la licence d'exploitation du 5e gisement mondial de plomb et de zinc. « On se doutait bien de l'incapacité de conduire un tel investissement dans les règles, ce que je viens d'apprendre va au-delà de mes craintes » estime l'expert algérien, Arezki Ouardane. La nouvelle ? Un entrefilet, le 14 septembre dernier dans la très sérieuse « Australian Financial Review » : Terramin n'a pas réussi à lever 21 millions de dollars sur le marché financier en vue de faire face aux dépenses de développement de sa licence WMZ. Terramin a démenti sur son site, mais le doute s'est insinué. Et certains couacs s'expliquent mieux maintenant : un voyage de son directeur avec une équipe technique à Béjaïa, prévu fin juillet a été reporté ; les produits « bon marché » utilisés pour les carottages d'études en 2006 ne sont plus acceptés ailleurs dans le monde. Ils sont toxiques. « En réalité Terramin buterait sur la partie essentielle de son investissement, trouver un assureur pour le risque environnement que représente l'exploitation d'une telle mine dans un milieu à densité de population importante. Cette assurance dans le profil de la mine de Oued Amizour peut dépasser le montant de l'investissement global. Il est difficile dans ces conditions de trouver un assureur pour accompagner une petite entreprise comme Terramin », explique Arezki Ouardane. Terramin ? Inconnue au bataillon des sociétés minières Pourquoi donc autant de difficultés à mettre en œuvre cette licence minière de Oued Amizour ? Le directeur de WMZ, M. Touahri, en déplacement prolongé au Maroc n'a pas pu répondre à temps à cette question. « Parce que Terramin est une petite société inconnue en Australie et parce que le projet de la mine de Oued Amizour nécessite de gigantesques investissements de sécurité environnementales, sans lesquels les contaminations sont certaines » assure M. Brahimi, un ingénieur algérien expatrié, spécialiste des études d'impacts sur environnements, et qui a déjà travaillé pour EDF en France et pour l'EPA, l'agence de protection de l'environnement en Australie. Terramin a peu de chances donc de convaincre un assureur d'assumer le risque Plomb - Zinc de la licence WMZ. Son inexpérience, sa taille opérationnelle n'offrent pas assez de garanties. Les informations obtenues a partir de son web site indique que Terramin a été créée en 1995, et compte actuellement un effectif limité. Elle existe grâce à des opérations boursières, n'a jamais fait d'exploitation minière, et n'apparaît nulle part sur la très officielle liste des compagnies minières australiennes. Des trois licences minières qu'elle détient, celle de Tala Hamza-Oued Amizour est de, très loin, la plus importante. Ces deux petits projets en Australie ne sont pas encore rentrés en exploitation. Pire encore, le projet que pilote Terramin à Angus, en Australie, rencontre l'opposition de la population et des autorités locales qui ont, à travers un conseil des maires de la région, émis une fin de non recevoir au projet de mine. Motif, Terramin n'a pas apporté les garanties industrielles suffisantes face aux risques qui pèsent sur l'environnement et la population (The Times du 19 janvier 2006). « Ces risques sont considérables dans le cas de la licence WMZ » explique Arezki Ouerdane, elle englobe une grande superficie dans une région, la basse vallée de la Soummam, très habitée et ou existe une forte tradition agricole ».125 km2 répartis sur les communes de Tala Hamza, Oued Amizour Oued Ghir, Boukhlifa, Tichy à une dizaine de kilomètre de Béjaïa. M Brahimi est plus précis au sujet du risque : « un gisement de zinc commence toujours par l'installation d'un réservoir de « tailings », c'est-à-dire de déchets miniers. Si ce réservoir n'est pas bien construit, il va provoquer au bout d'un certain temps la pollution des eaux souterraines et de surface dues à l'écoulement des polluants de l'amont vers l'aval. La Vallée risque d'être détruite au bout de 5 à 10 ans après le commencement du projet », un autre spécialiste ajoute ; « il faudra exiger dans l'étude de préfaisabilité des dépenses supplémentaires pour assurer la sécurité de toutes ces opérations ». En réalité, les risques de contamination physique de l'eau et de l'air après l'entrée en fonction de la mine font que l'extraction du plomb et le zinc ne sont jamais autorisés en de telles milieux dans les pays avancés. Les investissements de protection de l'environnement et des populations rendent l'exploitation de telles mines peu rentables. Mais est-ce le cas à Oued Amizour ? 52 millions de tonnes de déchets contaminés à stocker La particularité de la mine d'Oued Amizour - Tala Hamza est qu'elle offre un tel gisement que de fortes dépenses de protection n'entame pas sa profitabilité. Ces dépenses, l'actionnaire majoritaire de WMZ, Terramin, n'a pas les moyens de les engager. Les enjeux financiers de la mine de zinc de Tala Hamza sont colossaux. Ils auraient justifier largement que la part de ORGM et ENOF, les actionnaires algériens de WMZ ne soit pas seulement de 35%. Le gisement est de l'ordre de 55 millions de tonnes de minerai, ce qui le place, en termes de potentiel, au cinquième rang mondial. La roche brute contient de 4 a 8% de zinc et de plomb. Si on prend une moyenne de 6 %, cela fait donc quelque chose comme 3.3 millions de tonnes de zinc et plomb. Le prix du zinc et du plomb en moyenne est actuellement de l'ordre de 3000 dollars la tonne. La mine peut donc générer, à prix constant, jusqu'à 10 milliards de dollars de revenus à WMZ. Si toutefois la joint-venture arrive à s'acquitter du milliard de dollars minimal d'investissement des 24 premiers mois pour faire démarrer le projet dans les normes industrielles optimales de sécurité. Le gisement est géant. C'est là que se situe également le risque environnemental, car sur 55 millions de tonnes, 52 millions constitueront des rejets miniers contaminés a haute teneur en acide. Une contrainte que Terramin ne veut pas vraiment regarder, car en réalité elle est au dessus de sa taille critique d'opérateur. La société australienne reste rivée sur l'attractivité du gisement de Tala Hamza- Oued Amizour, dopée par la disponibilité de l'énergie électrique, d'un port, d'un aéroport international, de routes, d'une main d'oeuvre qualifiée bon marché ; et d'une dynamique d'amélioration de l'infrastructure dans la région. Qu'on pense le peuple et les élus locaux ? « Chez Terramin on a été surpris du peu d'opposition rencontré par le projet dans l'opinion algérienne, et dans la région » rapporte à Béjaïa une source près du dossier. Sur place les citoyens seraient même plutôt favorables à l'implantation de cette activité si le projet présente toutes les garanties pour l'environnement et la population. En réalité, les riverains ne se doutent pas encore des risques induits sur la santé publique, si toutes les précautions industrielles ne sont pas prises. Les associations de protection de l'environnement de la région n'ont commencé à s'informer sur l'affaire « mine de plomb et de zinc » que tout dernièrement. Un éminent géologue basé à Béjaïa, retenu par une obligation de réserve à cause de sa proximité scientifique avec la mine de oued Amizour, recommande à la partie algérienne d'être exigeante sur deux points précis : les critères d'exécution et les garanties sur l'environnement. « Un gisement est une bénédiction », dit-il. « Il ne faudrait pas qu'il se transforme en malédiction ». Une question a fusé parmi les personnes rencontrées au sujet de ce projet :« si le projet d'Amizour est tellement attractif et faisable, pourquoi les géants des mines australiens, canadiens ou américains ne sont pas intéressés a ce gisement ? » L'australien Terramin bientôt parmi les 10 premiers producteurs mondiaux de zinc La compagnie australienne Terramin prévoit de commencer la production de zinc et de plomb du gisement de Tala Hamza (Béjaïa) d'ici à 2011. C'est le plus grand projet d'exploitation minière depuis El-Ouenza. Selon Michael Kennedy, membre du conseil de direction de cette société, Terramin prévoit une production de 250 000 tonnes de concentré de zinc par an. Une étude est en cours pour définir les chiffres de production possibles. Le travail d'étude doit débuter ces jours-ci. Les résultats sont attendus vers la fin de l'année 2007, et l'achèvement de l'étude de préfaisabilité au mois d'août 2008. La compagnie australienne Terramin, qui a obtenu en partenariat le projet d'exploration du gisement de zinc et de plomb de Oued Amizour (le site de Tala Hamza), a signé lundi dernier une lettre d'intention pour une étude de préfaisabilité avec WorleyParsons en association avec Golders Associates. Le gisement de zinc-plomb de Oued Amizour va, en effet, transformer la région, vu son importance en capacités de production. "Ce projet placera Terramin parmi les 10 principaux producteurs mondiaux de zinc, probablement septième ou huitième", affirme M. Kennedy. Situé à seulement dix kilomètres du port de Béjaïa, le gisement de Tala Hamza, considéré comme le cinquième gisement mondial de plomb et de zinc, jouit d'une position idéale pour fournir ses futurs clients européens. Terramin détient 65% de la joint-venture WMZ, titulaire de la licence d'exploitation du gisement. En effet,au cours de la seconde étape qui a consisté en des forages d'estimation globale, il s'est avéré que le potentiel du gisement est bien plus important que l'on ne pensait. Il y a quelques mois, le 31 mai dernier, la compagnie australienne estimait les réserves à environ 55 millions de tonnes, avec une capacité de production de 100 000 à 150 000 tonnes par an de concentré de zinc et 30 000 à 40 000 tonnes par an de plomb, alors que les premières estimations faites lors de la découverte du gisement par l'ORGM dans les années 1990 indiquaient un potentiel de 30 millions de tonnes. Du coup, les capacités de production ainsi que la durée de vie du gisement sont en hausse. Les analyses ont été effectuées dans un laboratoire d'Adélaïde, en Australie. La compagnie australienne avait effectué 6 forages à près de 600 mètres de profondeur. Le travail de maturation a été effectué au nom de la compagnie mixte algéro-australienne, la Western Mediterranean Zinc (WMZ). La WMZ, qui regroupe la compagnie australienne Terramin, l'Entreprise nationale des produits non-ferreux (ENOF) et l'Office de la recherche géologique et minière (ORGM), a acquis le permis en 2006. C'est l'ORGM qui a mis en évidence le gisement en 1989. Par ailleurs, sur le plan des exportations, les recettes des produits hors hydrocarbures vont augmenter vu l'importance du gisement et les prix actuels des métaux de base que sont le zinc et le plomb. Le prix de la tonne de zinc est en effet, supérieur à 3 000 dollars. Tandis que la tonne de plomb est autour de 3 000 dollars aussi. La compagnie Western Mediterranean Zinc (WMZ), issue de l'association entre Terramin Australia Ltd (65%) et le groupement ENOF-ORGM (35%) pour le développement du gisement de zinc-plomb d'Oued Amizour, localisé dans la wilaya de Béjaïa, avait, rappelons- le, remporté le projet en 2006 pour des investissements estimés à 107,1 millions de dollars. L'entrée en production du gisement de Oued Amizour va permettre la création de centaines d'emplois, comme elle va développer l'activité économique autour du pôle industriel qui va être créé. R.Tiar
Zidi belkacem, cité merdj ouamene (béjaia/ algerie), le 10/03/2009 Production du zenc a la cité merdj ouamene : Quel est l'impact des différentes mines sur l'environnement ? On assiste de nos jours à des crises dans certaines grandes mines à travers le monde. L'algerie sera parmi les plus grands producteurs de zenc et autres minéraux en Afrique, pour le moment l'algerie dispose de plusieurs mines. Quel est l'impact de cette mine sur l'environnement dans notre région ? La géologie est une science destructive, à ce titre le géologue agit en profondeur et détruit ce qui se trouve en profondeur d'un espace pour l'exposer en surface. De ce fait, il détruit le sol, donc son travail a un impact certain sur l'environnement. Les avis divergent sur l'impact de deux types de mines (à ciel ouvert ou souterrain) sur notre environnement. « Je pense que les impacts c'est surtout les méthodes d'extraction employées. Si c'est une mine où on emploie des produits chimiques ou des explosifs dans les deux cas l'impact peut être négatif, et surtout les galeries. Si c'est des produits chimiques, s'ils ne sont pas bien canalisés ça peut faire des dégâts à l'environnement. Dans le cas des deux mines (à ciel ouvert ou souterraine) ce sont les méthodes d'extraction de zenc et autre minéral qui peuvent poser des problèmes à l'environnement », souligne Mr zidi belkacem, ingénieur en environnement. Les impacts de mine à ciel ouvert sur l'environnement sont réels mais gérables. Parce qu'on fait un trou pour pouvoir accéder au minerai. Mr zidi belkacem l'ingénieur en écologie et environnement, estime que les deux phases l'exploitation et le traitement des mines ont des impacts sur l'environnement On est obligé dans l'avenir après la fermeture de la mine, d'en faire soit un lac artificiel, un site touristique ou tout autre chose de ce genre. Et puis pendant l'exploitation il y a la poussière qui peut avoir des impacts sur l'environnement. Les produits chimiques qui sont utilisés dans le traitement de zenc s'ils ne sont pas bien gérés peuvent aussi avoir des impacts négatifs sur l'environnement. On note que le géologue enlève ce qui se trouve en surface, pour prendre ce qui se trouve en profondeur. Mais déjà c'est une destruction de l'environnement. Comme toute mine, la mine à ciel ouvert exploite une grande surface. La mine souterraine va en profondeur et les travailleurs opèrent à l'intérieur. C'est une mine dangereuse parce que les études géophysiques en algerie ne sont pas bien faites. En fait même les mines à ciel ouvert ont des problèmes géotechniques (problème que les géologues rencontrent sur le terrain c'est-à-dire la disposition, la propriété même du terrain) à plus forte raison une mine souterraine. Cette étude est nécessaire pour la mise en place d'une mine rappelle Mr zidi belkacem. On constate que dans la mine à ciel ouvert au cours de l'exploitation une partie est gardée et après l'exploitation la mine sera réhabilitée. La surface exploitée sera réhabilitée pour en faire d'autres choses sur place. Si tel n'est pas le cas c'est un grand trou qui est légué aux populations riveraines. Il peut entraîner des accidents car les hommes et les animaux peuvent tomber la dans. Par conséquent, elles ne peuvent pas faire de grande galerie, il faut aller chercher sur cette mare où se trouve le minerai et essayer de l'extraire avec plus de sécurité. « Si vous créez de grande galerie, c'est des grands travaux. Lorsque vous prenez votre minerai dans de petits trous vous ne pouvez pas estimer la profondeur. Il y a des miniers qui vont jusqu'à 2 000 voire 3 000 m pour aller chercher l'or. Si l'étendue n'est pas grande la mine est souterraine. En fonction des méthodes d'extraction, on a à faire à une mine à ciel ouvert ou une mine souterraine », c'est pour cela que j'opte pour une mine à ciel ouvert pour la simple raison que la seconde est dangereuse pour les travailleurs de la mine. Il y a de fortes chances qu'elle s'écroule sur les travailleurs. Même si ce problème peut être résolu par des solutions géotechniques. En général on ne peut pas ouvrir une mine sans qu'il y ait des problèmes environnementaux. Mais à côté de la mine les environnementalistes sont là pour trouver une solution à ces problèmes. Je précise que pendant l'exploitation d'une mine à ciel ouvert, la poussière, les bruits et les produits chimiques mal gérés ont des impacts négatifs sur l'environnement. Il en est de même pour la mine avec des installations souterraines. Il faut bien l'aménager faire en sorte qu'il n'y ait pas d'écoulement. Donc il y a toute une technologie en la matière (une norme) qu'il faut respecter. Dans une mine souterraine le minerai qui sort est traité sur la surface dans une usine tout comme pour la carrière. Cependant, on ne sait si des dispositions sont prises pour atténuer les effets. « Je pense que les impacts des mines à ciel ouvert sur l'environnement sont réels mais gérables, car on ne peut pas installer une mine sans faire des trous pour accéder au minerai, Mais, pour pouvoir atténuer ses impacts, il y a un plan de réhabilitation de l'environnement en place qui vise essentiellement à la végétation des environs immédiats de la mine. Cet impact est géré au fur et à mesure de l'évolution de la mine. Mais en ce qui concerne l'après mine il y a un plan de réhabilitation dans la convention signée entre le gouvernement algérien et WMZ. Si il existe bien sûre !!!!!!!!! Quel type de mine pour notre pays ? « Je ne peux rien dire », j'ai un penchant pour les mines à ciel ouvert. « Je préfère une mine à ciel ouvert. Parce que les miniers trouvent une solution après l'exploitation à la question fondamentale : Comment fermer le trou ? C'est mieux que d'exploiter une mine souterraine avec ses conséquences », je précise que ce n'est pas une question de souhait car le type de mine dépend du gisement et surtout de la disposition de zenc, de l'or et autre, car, si vous voulez extraire l'or, c'est à deux (2) niveaux : en surface dans les oxydés, c'est-à-dire dans la parties altérée et en profondeur. Dans cette partie l'or est ciblé et il faut le chercher même s'il est à 1Km, intéressant et économiquement exploitable. On cherche toujours des moyens pour l'atteindre à plus forte raison si l'or est dans la partie altérée en surface 0 à 50 m (superficielle). J'affirme que la découverte et l'exploitation d'une mine nécessitent des préalables, surtout des études. Des études qui peuvent prendre souvent du temps. On ne connaît pas le temps que cela va prendre. Les études géotechniques peuvent se faire avant la mise en place de la mine et se poursuivre pendant la phase d'exploitation. Nos terrains sont très anciens (3 à 4 milliards d'années), le climat favorise la dégradation de notre sol et l'eau de la mer atteint certains niveaux de notre sol. Ce qui est un sérieux handicap pour l'exploitation de mine souterraine. Mr zidi belkacem.
belkacem zidi - 9 mars 2009 12:15 ________________________________________
Assegwas Ameggaz Nous célébrons ce samedi Yennayer, jour de l'an du calendrier amazigh. A cette occasion, nous souhaitons à tous nos lecteurs une bonne et heureuse année 2958 (2008).. Pour nous, c'est un jour férié chômé et payé. Assegwas ameggaz( bonne année) et que notre joie demeure !
exemple:
Impact de l'exploitation d'une mine de charbon sur le réseau hydrique
Exemple de la mine de la Mure
INTRODUCTION Notre idée de départ était d'étudier la minéralisation de l'eau par une exploitation minière. Après une recherche bibliographique à la bibliothèque de l'école des mines d'Alès nous nous sommes vite rendues compte qu'il était préférable de cibler notre étude sur une mine de charbon en particulier. La fermeture récente de la mine de la Mure nous a paru intéressante d'une part pour sa proximité, d'autre part parce qu'à cette occasion des analyses d'eau allaient être faites. Étude générale de la mine Le gisement de la Mure est situé à 40 km au sud de Grenoble dans l'Isère. La mine date du Moyen-Âge et a connu une période de forte production dans les années 1968-69 mais depuis elle n'a cessé de décliner jusqu'à fermer ses portes en mars 1997. Méthode d'exploitation de la mine de la Mure Le premier contact avec les dirigeants de la mine, nous a permis de comprendre la méthode d'exploitation utilisée sur ce site. Elle est dite par soutirage, et s'applique à des veines très épaisses de 10 à 20 m d'épaisseur. Au cours de l'extraction on suit ce filon. Seuls les filons verticaux sont exploités pour plus de facilité. Ici , à la Mure, on a affaire à un gisement tectonisé présentant des synclinaux et anticlinaux, ce qui rend ce type d'exploitation réalisable. Les filons sont creusés à l'aide de dynamite. Cette méthode d'exploitation nécessite un cintrage du filon pour éviter tout affaissement ; cependant des fissures se créent facilitant ainsi le passage de l'eau ; il est également nécessaire d'aérer les filons par des puits, des galeries, pour permettre l'évacuation des gaz. Nous nous sommes interrogées quant aux impacts d'une telle méthode sur l'environnement et plus particulièrement sur le réseau hydrique. Quels sont les impacts de cette méthode d'exploitation ? Le géologue de la mine nous a expliqué comment se forme autour des travaux souterrains une zone de détente des roches liées à une décompression des terrains. A l'intérieur de cette zone de décompression, les terrains sont plus ou moins fissurés et déformés du fait de leur semi-plasticité et des contraintes qui peuvent atteindre 245 MPa à 1000 m de profondeur. Ces fissurations vont rendre perméables les couches exploitées qui étaient jusque là imperméables. De plus, une brusque ouverture des zones de détente créées par la taille peut s'accompagner de "coups de charge" (effondrements brutaux) qui peuvent avoir des répercussions jusqu'en surface sous forme d'affaissements des terrains. Une mine s'accompagne aussi en surface de dépôts divers sous forme de remblais ou de terrils affectant la morphologie et le comportement hydraulique des zones superficielles. Enfin, l'extraction annuelle de 800 000 tonnes marchandes d'anthracite a fait apparaître un volume de vide important: 500 000 m3/an, volume qui n'est que partiellement masqué par le remblayage. Ce vide est laissé disponible pour l'accumulation ou la circulation des eaux souterraines. Il peut y avoir également formation de cavités karstiques par dissolution des assises du Trias et du Lias. Ces cavités facilitent l'accumulation d'eau en profondeur. D'autre part, les fissurations engendrées par l'exploitation du charbon augmentent considérablement les infiltrations d'eau. A la suite de ces explications nous avons pensé que les vides crées par les forages rendent la mine perméable à l'eau et génèrent plusieurs problèmes : Infiltration des eaux de surface dans les travaux miniers Incidences des exploitations sur les nappes aquifères et les sources Influence de l'exploitation en cours (galeries, affaissements...) sur un réseau hydrographique de surface Influence de l'exploitation sur de l'eau qui stagne et change ainsi de faciès Influence qualitative de l'exploitation de la mine L'hydrogéologue nous a présenté les cadres géologique et hydrographique de la mine :
Les assises productives appartiennent au Stéphanien (fin du Primaire). Elles sont constituées de schiste, de grès et de charbon . Elles sont imperméables. Elles sont recouvertes en discordance angulaire par les assises du Trias riches en évaporites et par celles du Lias qui présentent des variations de faciès importantes entre des zones de calcaires marneux imperméables et des zones de calcaires néritiques perméables en grand (Secondaire). Ces assises sont généralement recouvertes par un ensemble marneux imperméable : Aalénien et Bajocien (Secondaire). On trouve enfin fréquemment d'importants plaquages d'alluvions quaternaires. De plus, les calcaires dolomitiques du Trias et les calcaires à entroques du Lias présentent de très nombreuses diaclases qui sont liées aux diverses failles, dont les directions principales sont sensiblement nord-sud et est-ouest, qui accidentent la région en se superposant à des plis importants. On observe les failles les plus importantes dans les zones anticlinales du Trias qui surmontent les anticlinaux houillers plus ou moins disloqués. Ces failles forment des zones de circulation privilégiées des eaux souterraines. Enfin, l'eau subit une évolution physico-chimique car le terrain est minéralisé (on observe un changement de faciès entre l'eau de pluie et l'eau de sortie). On s'attend notamment à ce que les minéraux de base augmentent. Lors de son passage à travers les différentes strates facilité par la gravité, l'eau se charge par simple dissolution des terrains en ions: Ca2+, Mg2+, Cl-, SO42-, Na+. La minéralisation de l'eau en ces ions se fait abondamment dans des terrains concassés comme les terrils où les surfaces d'échanges sont plus importantes. En revanche, l'eau de la Mure transitant sans accumulation, ne sera pas spécialement chargée en fer et manganèse. De même à la Mure, les conditions de pH et de potentiel Rédox sont peu favorables à la dissolution des métaux lourds (Pb, Zn,, Ni...); ceux-ci seront donc absents dans l'eau d'exhaure. On ne notera pas non plus, la présence d'hydrocarbures. En règle générale, l'eau de la Mure ne sera jamais saturée en ions minéraux en raison de sa courte durée de transit. Notre conclusion en ce qui concerne la stagnation de l'eau dans la mine s'avère donc inexacte. Nous décidons alors pour des questions pratiques de doser les ions SO42-, Mg2+, Cl-. A chaque niveau d'exploitation, on a présence de galeries qui permettent à l'eau de s'évacuer vers le milieu naturel. Celle-ci ne doit pas sortir n'importe où en raison de la fermeture de la mine; pour cela, elle est canalisée au niveau de la Beaume, des Rioux et de Combe Neveuse. Les autres sorties sont bouchées avec de l'argile et des blocs. Nous ferons donc nos prélèvements en ces trois points (cf. annexe). Étude personnelle sur le terrain Dosages des ions chlorures par précipitation BUT : On dosera les ions chlorure par précipitation avec des ions argent. En ajoutant des ions CrO2-4 il se formera à la fin du dosage des ions Cl-, un précipité Ag2CrO4 coloré qui permet de connaître la fin du dosage. RESULTATS : Lieux de prélèvement Ve (en mL) [Cl-] (en mg/L) Combe Neveuse 1,8 3,5 La Beaume 0,7 9 Flaque (Combe Neveuse) 1,6 8 INTERPRETATIONS : L'eau de la Beaume correspond à une eau qui a transitée dans la mine. On constate qu'elle a une teneur en Cl- 2,5 fois plus importante que celle de Combe Neveuse (Galerie située au-dessus des couches de charbon exploitées). Dosages des ions magnésium par spectrophotométrie BUT : En mélangeant, en solution méthanolique, les ions magnésium et l'émodine, on aura formation d'un complexe coloré. Grâce au spectrophotomètre nous allons mesurer l'absorbance de cette solution et déterminer grâce à une courbe étalon tracée au préalable, la concentration en ions Mg2+ de la solution. RESULTATS : Mesures nécessaires à l'élaboration de la courbe étalon (La courbe étalon est une courbe traçant l'absorbance en fonction de la concentration en magnésium.). On prépare des solutions de sulfate de magnésium à des concentration différentes. Volume (ml) de sulfate de magnésium 0.05 0.1 0.15 Concentration en magnésium ( g/ml) 4.8 9.6 14.4 Absorbance 0.130 0.114 0.103 Mesures de l'absorbance des échantillons prélevés aux différents lieux : COMBE NEVEUSE FLAQUE (Combe Neveuse) BEAUME Absorbance 0.266 0.462 0.607 PROBLEMES : D'après le protocole expérimental on s'attend à avoir une courbe croissante pour l'absorbance. Or on obtient une courbe décroissante. C'est-à-dire que plus la concentration est grande plus l'absorbance est petite. Ce qui est aberrant. Plusieurs explications sont possibles : • L'eau distillée utilisée pour les dilutions des échantillons nécessaires à la courbe étalon est acide (6à6.5 de pH). Ce qui peut perturber la complexation des ions magnésium avec l'émodine. • De plus pour préparer ces échantillons nous avons utilisé une solution que l'on a ensuite diluée pour obtenir les différentes concentrations. Il aurait fallu en réalité préparer ces trois solutions de façon indépendante les unes des autres (sans dilution). • Enfin nous n'avons pas cherché à renouveler ces expériences, en raison du coût élevé de l'émodine, et par manque de matériel précis. De plus on ne peut pas interpréter qualitativement nos résultats, étant donné que l'absorbance des échantillons prélevés est deux fois supérieure à celle de la courbe étalon : cela signifierait que les concentrations en magnésium seraient énormes. Ceci s'explique par le fait que la courbe étalon est fausse. Dosages des ions sulfates par précipitation BUT : On fait précipiter les ions sulfates avec du chlorure de baryum. En mesurant la conductivité de la solution au cours du dosage, on peut connaître le volume équivalent de chlorure de baryum. RESULTATS : Dans un dosage à l'équivalence on a : CA*VA = CE*VE CA : concentration des ions sulfates dosés VA : volume initial de l'eau à doser (60 ml) CE : concentration du titrant (BaCl2 = 0,05 ml) VE : volume à l'équivalence eau VE (ml) [SO42- ] mg.L-1 COMBE NEVEUSE 5 400 BEAUME 16,5 1320 FLAQUE (Combe Neveuse) 4 320 INTERPRETATION : On constate que l'eau de la Combe Neveuse est trois fois moins chargée en sulfates que celle de la Beaume. L'eau de la flaque est peu chargée en sulfate. Plusieurs raisons pourraient expliquées ceci : • il a plu la veille du prélèvement donc l'eau a été diluée et renouvelée. • l'eau n'a pas transité dans la mine. Interprétation générale Il est intéressant de comparer ces résultats avec les normes actuelles européennes de concentrations maximales admissibles en ions sulfates et chlorures des eaux éventuellement destinées à la consommation humaine.
Globalement la concentration des eaux en chlorure ayant transité dans la mine n'est pas inquiétante si l'on se réfère aux normes. Actuellement il n'y a pas d'explications proposées pour interpréter ce faible taux.
En revanche, la teneur en sulfate est très importante par rapport à la norme de potabilité de l'eau (250 mg/l). Nous nous apercevons que la teneur en sulfates est très supérieure aux autres ions ce qui facilite alors les dosages. C'est pourquoi nous allons nous intéresser plus particulièrement à cet ion. Étude des sulfates Origine de la présence de sulfates dans l'eau de la mine Le Trias qui surplombe les terrains houillers est constitué de roches sédimentaires. Parmi ces roches, les évaporites contiennent des sulfates (gypse hydratée (CaSO4, 2H2O)) qui se dissolvent dans l'eau infiltrée dans les diverses fractures dues à l'exploitation de la mine. CaSO4 + 2H2O Ca2+ + SO42- +2H2O Le Lias et le Jurassique sus-jacents contiennent pour leur part des grès pyriteux (FeS2) qui du fait de la création de vides importants dans ces terrains peuvent s'oxyder au contact du dioxygène de l'air et donner des sulfates. 2 FeS2 + 15/2 O2 + 7 H2O 2 Fe(OH)3 + 4 SO42- + 8 H+ Dans tous les cas on obtient des sulfates très solubles dans l'eau. Vérification de l'impact de la mine sur les alentours (La Jonche) Nous faisons des prélèvements d'eau et des dosages en ions sulfates (cf II) en amont et en aval des Rioux (ruisseau se déversant dans la Jonche après avoir circulé sur des terrains affectés par l'exploitation minière). Or d'après nos contacts, l'eau de la Jonche ne devrait pas recevoir les eaux de mine, qui devraient s'écouler dans d'autres bassins versants. Nous voulons vérifier cette affirmation. LIEU DE PRELEVEMENT CONCENTRATION EN SO42- (mg/L) En amont des RIOUX 40 En aval des RIOUX 160 Les résultats montrent que le ruisseau des Rioux, cependant, enrichit l'eau de la Jonche en sulfates. Deux interprétations sont possibles : soit l'information que nous avons eu sur La Jonche est inexacte (La Jonche est en fait affectée par l'eau traversant le site minier). soit l'enrichissement de l'eau des Rioux en sulfates est indépendant des terrains houillers. Dans ce cas, le rôle joué par l'exploitation de la mine sur l'enrichissement de l'eau en sulfates serait remise en cause. CONCLUSION Il est difficile à ce point de notre étude de pencher en faveur de l'une ou l'autre de nos deux interprétations quant à l'influence de l'exploitation de la mine sur l'enrichissement des eaux en sulfates. Il faudrait vérifier si le ruisseau des Rioux est réellement affecté par les eaux venant de la mine : On pourrait par exemple, colorer en différents points l'eau de mine par de la fluorescéine et regarder si ce colorant se retrouve dans les eaux du ruisseau des Rioux . Dans ce cas, cela indiquerait que le ruisseau des Rioux serait en réalité situé dans un bassin versant affecté par les eaux de mine. On pourrait aussi comparer l'enrichissement en sulfates de l'eau des Rioux avec une eau ayant transité à l'intérieur d'une colline de même composition que celle de la Mure. Ceci permettrait d'évaluer l'influence de la composition des terrains sus-jacents à la mine sur l'enrichissement en sulfates de l'eau des Rioux. Si la mine a un réel impact sur l'enrichissement en sulfates, il serait intéressant de prolonger notre étude en évaluant : la durée nécessaire pour que l'eau retrouve un faciès en accord avec les normes de potabilité. la pression partielle en oxygène nécessaire à l'oxydation des pyrites. l'impact des teneurs élevées en sulfates sur la faune et la flore des rivières. BIBLIOGRAPHIE Protocole expérimental TP BCPST1 Chimie appliquée à l'environnement (André, Dartiarlh, Maksud, Blanes, Fournier) Impact de la mine sur le réseau hydrographique Rapport de stage de JF Largillier Thèse de Agnès Blachère Hydrologie souterraine dans le bassin houiller de la Mûre (Jean Sarrot-Reynauld et Jean Haudour). Grille d'appréciation générale de la qualité des eaux et des cours d'eau d'après le décret du 3 janvier 1989 avec ses modifications successives.
belkacem zidi - 11 févr. 2010 13:11 Écologie
L'écologie, du grec οίκος : "oikos" (maison) ; et λόγος : "logos" (discours, sciences, connaissance), est l'étude scientifique des interactions qui déterminent la distribution et l'abondance des organismes vivants. Ainsi, l'écologie est une science biologique qui étudie deux grands ensembles : celui des êtres vivants (biocénose) et le milieu physique (biotope), le tout formant l'écosystème (mot inventé par Tansley). L'écologie étudie les flux d'énergie et de matières (réseaux trophiques) circulant dans un écosystème. L'écosystème désigne une communauté biotique et son environnement abiotique1. Le terme « écologie » fut inventé en 1866 par le biologiste allemand Ernst Haeckel, bien que Henry David Thoreau l'ait peut-être inventé dès 18522. Il semble avoir été utilisé pour la première fois en français vers 18742. Dans son ouvrage Morphologie générale des organismes, Haeckel désignait en ces termes: « (...) la science des relations des organismes avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d'existence. »
En tant que science biologique, l'écologie est fortement liée à d'autres branches de la biologie, principalement, la génétique, la physiologie, l'éthologie et l'évolution3. Le terme « écologie» est souvent utilisé de manière erronée pour désigner les sciences de l'environnement, l'écologie politique, l'environnementalisme (ou l'écologisme) et l'écologie sociale. Histoire ] Article détaillé : Histoire de l'écologie. En 1866, le biologiste allemand Ernst Haeckel a forgé le terme écologie. Le concept d'écologie a été introduit en France par les géographes de l'école des Annales de Géographie, notamment Paul Vidal de la Blache, qui suivait de près - surtout après 1871 - les travaux allemands, notamment ceux de Friedrich Ratzel. Les Annales furent le siège d'une collaboration entre des géographes et des botanistes comme Gaston Bonnier. Toutefois, l'orientation néolamarckienne prise en France à cette époque fit que le concept se développa beaucoup plus chez les anglo-saxons.boury Principes fondamentaux Différentes disciplines d'écologie Pour beaucoup, l'écologie fait partie des sciences biologiques de base qui concernent l'ensemble des êtres vivants. Il existe en biologie divers niveaux d'organisation, celui de la biologie moléculaire, de la biologie cellulaire, la biologie des organismes (au niveau individu et organisme), l'étude des populations, l'étude des communautés, les écosystèmes et la biosphère. Le domaine de l'écologie regrouperait les dernières catégories. En effet, elle est une science holistique qui étudie non seulement chaque élément dans ses rapports avec les autres éléments, mais aussi l'évolution de ces rapports selon les modifications que subissent le milieu, les populations animales et végétales. Ces rapports sont décrits du plus petit niveau jusqu'au niveau le plus global. Certaines de ces sous-disciplines sont : • l'écophysiologie, qui étudie les relations entre un processus physiologique et les facteurs environnementaux ; • l'auto-écologie (ou autécologie), qui étudie les relations entre un type d'organisme et les facteurs de son environnement ; • l'écologie des populations (ou démo-écologie), qui étudie les relations entre une population d'individus d'une même espèce et son environnement ; • la synécologie, qui étudie les relations entre une communauté d'individus d'espèces différentes et son environnement ; • l'étude des écosystèmes ; • l'écologie globale, qui étudie l'écologie à l'échelle de l'écosphère ou biosphère (totalité des milieux occupés par des êtres vivants) ; Ce qui est appelé écologie est donc en réalité un ensemble, les sciences écologiques. Elles rassemblent un assez grand nombre de disciplines, plus ou moins indépendantes, telles que la géologie, la biochimie, la géographie, la pédologie, la physique, etc. Sous-disciplines L'écologie inclut de nombreuses sous-disciplines: Agroécologie - biogéographie - Écologie appliquée - Écologie animale - Écologie aquatique - Écologie comportementale - Écologie chimique - Écologie communautaire - Écologie de la conservation - Écologie évolutive ou Ecoévolution - Écologie de l'anthropologie - Écologie des écosystèmes - Éco-épidémiologie -Écotoxicologie - Écologie globale - Écologie humaine - Écologie de terrain - Macroécologie - Écologie microbienne - Écologie moléculaire - Paléoécologie - Écologie des populations - Écologie de restauration - Écologie sociale - Écologie des sols - Écologie des systèmes - Écologie théorique - Écologie tropicale - Écologie urbaine - Écologie végétale - Écologie virale - Écologie du paysage L'écologie joue aussi un rôle important dans des domaines interdisciplinaires tels que l'économie, la géonomie, l'urbanisme, l'architecture, la santé, le design et l'industrie. Biosphère et Biodiversité Pour les écologues modernes, l'écologie peut s'étudier à plusieurs niveaux : la population (individus de la même espèce), la biocénose (ou communauté d'espèces), l'écosystème et la biosphère. Considérons le niveau biosphérique dans un premier temps. La Terre, vue d'un point de vue écologique, comprend plusieurs compartiments, l'hydrosphère (ou sphère de l'eau), la lithosphère (ou sphère du sol) et l'atmosphère (ou sphère de l'air). La biosphère, parfois qualifiée de quatrième enveloppe, est la partie de la planète sur laquelle la vie s'est développée. Il s'agit d'une couche superficielle très mince, qui descend jusqu'à 11 000 mètres de profondeur et s'élève jusqu'à 15 000 mètres d'altitude, bien que la majorité des espèces vivantes vivent dans la zone située de -100 mètres à +100 mètres. La vie s'est tout d'abord développée dans l'hydrosphère, à faible profondeur, dans la zone photique. Des êtres pluricellulaires sont ensuite apparus et ont pu coloniser également les zones benthiques. La vie terrestre s'est développée plus tardivement, après que se soit formée la couche d'ozone protégeant les êtres vivants des rayons Ultraviolet. Les espèces terrestres vont d'autant plus se diversifier que les continents vont se fragmenter, ou au contraire se réunir. Biosphère et biodiversité sont indissociables, caractéristiques de la planète Terre. On définit la biosphère comme étant la sphère du vivant, alors que la biodiversité en est la diversité. La sphère est le contenant, alors que la diversité en est le contenu. Cette diversité s'exprime à la fois au niveau écologique (écosystème), population (diversité intraspécifique) et espèce (diversité spécifique). La biosphère contient de grandes quantités d'éléments tels que le carbone, l'azote et l'oxygène. D'autres éléments, tels que le phosphore, le calcium, le potassium sont également indispensables à la vie. Au niveau des écosystèmes et de la biosphère, il existe un recyclage permanent de tous ces éléments, qui alternent l'état minéral et l'état organique (cycles biogéochimiques). En effet, le fonctionnement des écosystèmes est essentiellement basé sur la conversion de l'énergie solaire en énergie chimique par les organismes autotrophes, grâce à la photosynthèse (il existe aussi une chimiosynthèse sans utilisation de l'énergie solaire) . Cette dernière aboutit à la production de sucres et à la libération d'oxygène. Ce dernier est utilisé par tous les organismes - autotrophes comme hétérotrophes - pour dégrader les sucres par la respiration cellulaire, libérant ainsi de l'eau, du gaz carbonique et l'énergie nécessaire à leur fonctionnement. Ainsi, l'activité des êtres vivants est à l'origine de la composition spécifique de l'atmosphère terrestre, la circulation des gaz étant assurée par de grands courants aériens. L'eau s'échange également entre les compartiments. Les océans sont de grands réservoirs, qui stockent l'eau, assurent une stabilité thermique et climatique, ainsi que le transport des éléments chimiques grâce aux grands courants océaniques. De même, la composition des sols est la résultante de la composition de la roche mère et de l'action des êtres vivants. Pour mieux comprendre le fonctionnement de la biosphère, et les dysfonctionnements liés à l'activité humaine, des scientifiques américains ont réalisé, sous serre, un modèle réduit de la biosphère, appelée Biosphère II. Écosystème Article détaillé : Écosystème. Le premier principe de l'écologie est que chaque être vivant est en relation continuelle avec tout ce qui constitue son environnement. On dit qu'il y a un écosystème dès qu'il y a interaction durable entre des organismes et un milieu. L'écosystème est analytiquement différencié en deux ensembles qui interagissent : • la biocénose, composée de l'ensemble des êtres vivants • le milieu (dit biotope). Au sein de l'écosystème, les espèces ont entre elles des liens de dépendance, dont alimentaire. Elles échangent entre elles et avec le milieu qu'elles modifient, de l'énergie et de la matière. La nécromasse en est un des éléments. La notion d'écosystème est théorique : elle est multiscalaire (multi-échelle), c'est-à-dire qu'elle peut s'appliquer à des portions de dimensions variables de la biosphère ; un étang, une prairie, ou un arbre mort. Une unité de taille inférieure est appelée un microécosystème. Il peut, par exemple, s'agir des espèces qui ont colonisé une pierre immergée. Un mésoécosystème pourrait être une forêt, et un macro-écosystème une région et son bassin versant. Les principales questions se posant à un écologue lors de l'étude des écosystèmes sont : • comment a pu se réaliser la colonisation d'une terre aride ? • comment s'est poursuivie cette évolution ? • l'état actuel est-il stable ? • quelles sont les relations existant entre les différents éléments du système ? Les écosystèmes sont souvent classés par référence aux biotopes concernés. On parlera • d'écosystèmes continentaux (ou terrestres), tels que les écosystèmes forestiers (forêts), les écosystèmes prairiaux (prairies, steppes, savanes), les agro-écosystèmes (systèmes agricoles) ; • d'écosystèmes des eaux continentales, pour les écosystèmes lenthiques (lacs, étangs) ou écosystèmes lotiques (rivières, fleuves) ; • d'écosystèmes océaniques (les mers, les océans). Une autre classification pourra se faire par référence à la biocénose (par exemple, on parlera d'écosystème forestier, ou d'écosystème humain). Homéostasie Article détaillé : Homéostasie. Le biotope, ou milieu de vie, est classiquement caractérisé par un ensemble de paramètres géologiques, géographiques et climatologiques, dits facteurs écologiques abiotiques. En réalité le sol est vivant, et le climat et divers paramètres géographiques écopaysagers sont en permanence rétrocontrolés par le Vivant. Ce ne sont donc pas des compartiments stables ni indépendant des écosystèmes. Cette manière de présenter le biotope est donc simplificatrice et purement théorique, mais elle est acceptée par la Science réductionniste. Les tenants d'une approche plus holistique des écosystèmes considèrent plutôt l'écosystème et le biotope comme un élément de la biosphère, comme un organe est un élément d'un organisme) : Dans l'approche classique, les éléments dits abiotiques sont : • l'eau, à la fois élément indispensable à la vie, et parfois milieu de vie ; • l'air, qui fournit l'oxygène et le gaz carbonique aux espèces vivantes, et qui permet la dissémination du pollen et des spores ; • le sol, à la fois source de nutriment et support de développement ; • la température, qui ne doit pas dépasser certains extrêmes, même si les marges de tolérance sont importantes chez certaines espèces ; • la lumière, permettant la photosynthèse. La biocénose est un ensemble de populations d'êtres vivants, plantes, animaux, microorganismes. Chaque population est le résultat des procréations entre individus d'une même espèce et cohabitant en un lieu et en un temps donné. Lorsqu'une population présente un nombre insuffisant d'individus, l'espèce risque de disparaître, soit par sous-population, soit par consanguinité. Une population peut se réduire pour plusieurs raisons, par exemple, disparition de son habitat (destruction d'une forêt) ou par prédation excessive (telle que la chasse d'une espèce donnée). La biocénose se caractérise par des facteurs écologiques biotiques, de deux types : les relations intraspécifiques et interspécifiques. Les relations intraspécifiques sont celles qui s'établissent entre individus de la même espèce, formant une population. Il s'agit de phénomènes de coopération ou de compétition, avec partage du territoire, et parfois organisation en société hiérarchisée. Les relations interspécifiques, c'est-à-dire celles entre espèces différentes, sont nombreuses et décrites en fonction de leur effet bénéfique, maléfique ou neutre (par exemple, la symbiose (relation ++) ou la compétition (relation --)). La relation la plus importante est la relation de prédation (manger ou être mangé), laquelle conduit aux notions essentielles en écologie de chaîne alimentaire (par exemple, l'herbe consommée par l'herbivore, lui-même consommé par un carnivore, lui-même consommé par un carnivore de plus grosse taille). La niche écologique est ce que partagent deux espèces quand elles habitent le même milieu et qu'elles ont le même régime alimentaire. Les interactions existantes entre les différents êtres vivants s'accompagnent d'un brassage permanent de substances minérales et organiques, absorbées par les êtres vivants pour leur croissance, leur entretien et leur reproduction, et rejetées comme déchets. Ces recyclages permanents des éléments (en particulier le carbone, l'oxygène et l'azote) ainsi que l'eau sont appelés cycles biogéochimiques. Ils confèrent à la biosphère une stabilité durable (tout du moins en dehors des interventions humaines et des phénomènes géoclimatiques exceptionnels). Cette autorégulation, en particulier due à des phénomènes de feedback négatif, assure la pérennité des écosystèmes et se manifeste par une très grande constance du taux des divers éléments présents dans chaque milieu. On parle d'homéostasie. L'écosystème tend également à évoluer vers un état théorique d'équilibre idéal, contredit par les aléas externes ou internes, le climax (par exemple un étang peut devenir une tourbière). Biomes Article détaillé : Biomes. Les biomes sont des regroupements biogéographique d'écosystèmes par régions climatiques. Le biome constitue une formation biogéographique d'aspect homogène sur une vaste surface (par exemple, la toundra ou la steppe). L'ensemble des biomes, ou ensemble des lieux où la vie est possible (depuis les plus hautes montagnes jusqu'aux abysses) constitue la biosphère. Les écosystèmes ne sont pas isolés les uns des autres, mais interdépendants. Par exemple, l'eau circule de l'un à l'autre par le biais de la rivière ou du fleuve. Le milieu liquide lui-même définit des écosystèmes. Certaines espèces, telles les saumons ou les anguilles d'eau douce passent d'un système marin à un système d'eau douce et vice-versa. Ces relations entre les écosystèmes ont amené à proposer la notion de biome. Les biomes correspondent assez bien à des subdivisions réparties latitudinalement, de l'équateur vers les pôles, en fonction du milieu (aquatique, terrestre, montagnard) et du climat (la répartition est généralement fondue sur les adaptations des espèces au froid et/ou à la sécheresse). Par exemple, on trouve en mer des plantes aquatiques seulement dans la partie photique (où la lumière pénètre), tandis qu'on trouve principalement des conifères en milieu montagnard. Ces divisions sont assez schématiques mais, globalement, latitude et altitude permettent une bonne représentation de la répartition de la biodiversité au sein de la biosphère. Très généralement, la richesse en biodiversité, tant animale que végétale, est décroissante depuis l'équateur (comme au Brésil) jusqu'aux pôles. Un autre mode de représentation est la division en écozone, laquelle est aujourd'hui très bien définie et suit essentiellement les bordures continentales. Les écozones sont elles-mêmes divisées en écorégions, quoique la définition de leurs contours soit plus controversée. Productivité des écosystèmes Dans un écosystème, les liens qui unissent les espèces sont le plus souvent d'ordre alimentaire. On distingue trois catégories d'organismes : • les producteurs (les végétaux chlorophylliens), qui consomment de la matière minérale et produisent de la matière organique: ce sont des autotrophes ; • les consommateurs (les animaux), qui peuvent être de premier ordre (phytophage), de deuxième ordre ou plus (les carnivores) et qui sont des hétérotrophes ; • les décomposeurs (les bactéries, champignons) qui dégradent les matières organiques de toutes les catégories, et restituent au milieu les éléments minéraux. Ces relations forment des séquences, où chaque individu mange le précédent et est mangé par celui qui le suit, on parle de chaîne alimentaire (en théorie) ou de réseau alimentaire. Dans un réseau alimentaire, on observe que lorsque l'on passe d'une chaîne trophique à l'autre (maillon du réseau), le nombre d'êtres vivants diminue. Ces notions ont aussi donné naissance au terme de biomasse (masse totale de matière vivante en un lieu donné), de productivité primaire (accroissement de la masse des végétaux pendant un temps donné) et de productivité secondaire (masse de matière vivante produite par les consommateurs et les décomposeurs en un temps donné). Ces deux dernières informations sont essentielles, puisqu'elles permettent d'évaluer le nombre d'êtres vivants pouvant être supportés (en) Carrying capacity par un écosystème donné. En effet, l'observation d'un réseau alimentaire montre que toute l'énergie contenue au niveau des producteurs n'est pas totalement transférée au niveau des consommateurs. Ainsi, d'un point de vue énergétique, est-il plus intéressant pour l'homme de se comporter en consommateur primaire (de se nourrir de grains et de légumes) qu'en consommateur secondaire (de se nourrir de viande bovine), et plus encore qu'en consommateur tertiaire (en se nourrissant de carnivores). La productivité des écosystèmes est parfois estimée en comparant trois ensembles terrestres et un ensemble continental : • l'ensemble forêt (1/3 de la surface émergée) représente une forte biomasse et une forte productivité. La production totale des forêts correspond à la moitié de la production primaire. • les savanes, prairies et marais (1/3 de la surface émergée) représentent une faible biomasse, mais une bonne productivité. Ces écosystèmes représentent la majeure partie de ce qui « nourrit » l'espèce humaine. • les écosystèmes terrestres extrêmes (déserts, toundra, prairies alpines, steppes) (1/3 de la surface émergée) ont une biomasse et une productivité très faibles. • enfin, les écosystèmes marins et d'eau douce (3/4 de la surface totale) représentent une très faible biomasse (en dehors des zones côtières). Les actions humaines des derniers siècles ont porté à réduire notablement la surface forestière (déforestation) et à augmenter les agroécosystèmes (pratique de l'agriculture). Ces dernières décennies, une augmentation de la surface occupée par des écosystèmes extrêmes est observée (désertification). Crises écologiques
Vue d'artiste de la Terre vue depuis l'espace D'une façon générale, une crise écologique est ce qui se produit lorsque l'environnement de vie d'une espèce ou d'une population évolue de façon défavorable à sa survie. Il peut s'agir d'un environnement dont la qualité se dégrade par rapport aux besoins de l'espèce, suite à une évolution des facteurs écologiques abiotiques (par exemple, lors d'une augmentation de la température, de pluies moins importantes). Il peut aussi s'agir d'un environnement qui devient défavorable à la survie de l'espèce (ou d'une population) suite à une augmentation du nombre de ses prédateurs (par exemple, lors de pêche intensive). Enfin, il peut aussi s'agir d'une situation qui devient défavorable à la qualité de vie de l'espèce (ou de la population) suite à une trop forte augmentation du nombre d'individus (surpopulation). On utilise également le concept de crises biologiques.
Changement climatique : quatre vérités dérangeantes E&D Les scientifiques interrogés par Gwynne Dyer en sont maintenant convaincus. Les objectifs définis par le GIEC sont obsolètes. Le réchauffement est plus rapide que .prévu, mais pire encore, passé un certain point, des boucles de rétroactions vont se déclencher, et le processus échappera à notre contrôle. Si le réchauffement atmosphérique s'emballe, sur terre, la situation deviendra incontrôlable. Les Etats faillis, la famine, les guerres, les exodes massifs vont se multiplier. Dans ces conditions, la mise en œuvre de politiques internationales de réduction des émissions n'aurait plus aucune chance de succès. Combien de temps nous reste-il ? Trop peu pour réduire les émissions avant de dépasser les limites dangereuses. Voilà résumées les conclusions que tire Dyer de la série d'entretiens qu'il vient de réaliser à travers le monde avec des scientifiques, des militaires et des politiques. Par Gwynne Dyer, Japan Times, 7 décembre 2008 Voilà à peu près deux ans de cela, j'ai pris conscience que les militaires de divers pays avaient commencé à élaborer des scénarios sur les changements climatiques. Des scénarios qui se basaient sur les travaux des scientifiques prévoyant une hausse des températures, la baisse du rendement de l'agriculture et d'autres conséquences, et examinaient leurs implications politique et stratégiques. Ces scénarios prédisaient la multiplication des États faillis en raison de l'incapacité des gouvernements à nourrir leur population, des vagues de réfugiés climatiques aux frontières des pays plus fortunés, et même des guerres entre pays qui partagent les mêmes cours d'eau. J'ai alors commencé à interroger tous ceux que je pouvais rencontrer. Non seulement des responsables militaires, mais aussi des scientifiques, des diplomates et des hommes politiques. Dix huit mois plus tard, après environ 70 entretiens, réalisés dans une douzaine de pays, j'en suis arrivé à quatre conclusions que j'étais loin d'anticiper lorsque j'ai entamé ce travail : 1• Les scientifiques ont vraiment peur Les observations au cours des deux ou trois dernières années, leur donnent à penser que tout se déroule beaucoup plus rapidement que ne le prévoyaient leurs modèles climatiques. Mais ils sont face à un dilemme. Au cours de la dernière décennie, ils ont dû lutter contre une campagne fort bien financée qui visait à semer le doute sur la réalité des changements climatiques. Aujourd'hui, les peuples et leurs gouvernements sont à l'écoute. Même aux États-Unis, le quartier général du déni des changements climatiques, 85% de la population voit cette question comme un problème majeur, et les deux candidats à l'élection présidentielle ont promis durant la campagne des réductions de 80% des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050. Les scientifiques sont réticents, on le comprend, à annoncer publiquement que leurs prévisions étaient fausses, que la situation est vraiment bien pire et que les objectifs devront être révisés. La plupart d'entre eux attendent de disposer d'une preuve incontestable montrant que le changement climatique intervient plus rapidement que prévu, même si en privé, ils s'affirment convaincus que c'est bien le cas. De ce fait, les gouvernements, bien qu'ayant enfin pris conscience du danger, continuent de viser des objectifs de réduction des émissions obsolètes. Pour éviter l'emballement du réchauffement de la planète, le véritable objectif requis serait probablement une réduction de 80% des émissions d'ici à 2030, et la quasi disparition de l'usage des combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole) d'ici à 2050. 2• Les militaires ont raison L'alimentation est la question clé, et la situation de l'offre alimentaire mondiale est déjà très tendue. Nous avons consommé environ les deux tiers des réserves mondiales de céréales au cours des cinq dernières années, et ne disposons plus que d'environ 50 jours de stock. Même un seul degré d'augmentation de la température moyenne de la planète se traduirait par une diminution de la production alimentaire dans presque tous les pays qui sont plus proches de l'équateur que des pôles, et qui abritent la quasi-totalité des greniers à blé de la planète. Pour cette raison, le marché international des céréales va disparaître par manque de marchandises. Les pays qui ne pourront plus nourrir leur population ne seront pas en mesure de se procurer le nécessaire pour se sortir d'affaire en important leurs céréales, même s'ils disposent de l'argent pour ce faire. Les réfugiés affamés se répandront à travers les frontières, des nations entières vont s'effondrer dans l'anarchie - et certains pays pourraient être tentés de s'accaparer les terres ou l'eau de leurs voisins. Ce sont là les scénarios que le Pentagone et d'autres états-majors étudient aujourd'hui. Ils pourraient commencer à se concrétiser aussi rapidement que d'ici 15 à 20 ans. Si ce type de désordre se répand, il n'y aura que peu de chances de conclure ou de maintenir des accords mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et éviter la poursuite du réchauffement de la planète. 3• Il existe un point de non-retour au-delà duquel le réchauffement devient inéluctable Nous sommes probablement en route pour le dépasser. Ce point de bascule, c'est celui où le réchauffement d'origine anthropique (d'origine humaine) déclenche une libération massive de dioxyde de carbone des océans dont la température s'élève, ou des rejets de dioxyde de carbone et de méthane provoqués par la fonte du pergélisol, ou les deux phénomènes ensemble. La plupart des climatologues pensent que ce point se situe légèrement au dessus des 2° de réchauffement. Un fois ce point dépassé, l'humanité perdra le contrôle : la réduction de nos émissions pourrait ne pas parvenir à arrêter le réchauffement de la planète. Cependant, nous allons presque certainement outrepasser la date limite. Nous ne pouvons pas retrouver les 10 années qui ont été perdues, et au moment où un nouvel accord remplaçant celui de Kyoto sera négocié et mis en oeuvre, il ne restera probablement pas assez de temps pour arrêter le réchauffement avant d'avoir atteint le point limite à ne pas franchir. 4• Nous devrons tricher Au cours des deux dernières années, plusieurs scientifiques ont proposé plusieurs techniques de « géo-ingénierie » destinées à combattre la hausse de température. On pourrait par exemple répandre dans la stratosphère une sorte d'écran chimique temporaire de protection solaire par l'ensemencement avec des particules de soufre. Nous pourrions également épaissir artificiellement les nuages maritimes de basse altitude pour qu'ils reflètent plus la lumière du soleil. Ce ne sont pas des solutions permanentes ; tout au plus des moyens de gagner un peu de temps pour réduire nos émissions sans provoquer l'emballement du réchauffement. La situation devient très grave, et nous allons probablement assister aux premières expérimentations avec ces techniques dans un délai de cinq ans. Il existe une possibilité de trouver l'issue de cette crise, mais elle n'est pas aisée et il n'y a aucune garantie de succès. Comme le dit l'histoire de l'Irlandais face à un voyageur égaré : Pour aller là, Monsieur, moi je ne serais pas parti d'ici. Gwynne Dyer est journaliste indépendant et historien, spécialiste des questions militaires. http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2414 [ publié par jeromet le 2008-12-16 21:58:48 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Dimanche 14 décembre 2008 ] 14 Dec Ils l'ont fait E&D La Californie adopte un plan rigoureux contre le réchauffement La Californie a adopté jeudi le projet le plus ambitieux de réduction des gaz à effet de serre jamais vu aux États-Unis, un plan qui devrait transformer la manière dont les gens voyagent, l'approvisionnement en électricité et le carburant que les gens utilisent pour leurs voitures. Les régulateurs des ressources en air ont unanimement voté en faveur du projet en dépit des réticences des industriels soulignant les difficultés que rencontrent déjà leurs entreprises. Le gouverneur de Californie Arnold Scharzenegger a espéré que ce modèle serve d'exemple en Amérique. «Quand on voit l'économie déprimé, les technologies vertes constituent une rare lueur d'espoir, et c'est aussi pourquoi nous poussons en avant nos objectifs environnementaux» a expliqué l'élu républicain. La Californie prévoit de créer le plus vaste marché à ce jour pour l'échange des crédits-carbone, afin de donner aux plus gros pollueurs de l'état des solutions qui leur permettent de limiter la quantité de gaz à effet de serre qu'ils produisent. C'est la première fois que la Californie met en application une loi innovante passée en 2006 afin de combattre le réchauffement climatique. «C'est une avancée majeure dans la tentative de la Californie de prendre en compte le réchauffement» estime la responsable du bureau des ressources en air de Californie, Mary Nichols, interrogée par Associated Press. L'état espère faire école aux États-Unis et dans le monde.
http://www.cyberpresse.ca/environnement/20081 2/11/01-809609-la-californie-adopte-un-plan-r igoureux-contre-le-rechauffement.php -------------- Aménagement durable de la forêt. A peine un mois après l'attribution du certificat d'aménagement durable décerné par le FSC à trois sur quatre de ses concessions gabonaises, le groupe français a enregistré une première commande de bois certifié en provenance d'Italie. Le bois est vendu avec une prime qui, comme les prix, reste secrète. Cet engagement écolo est un investissement à long terme pour la compagnie. Elle espère bien devenir un fournisseur de référence pour ce marché certifié promis à un bel avenir sous la pression des consommateurs occidentaux et de plus en plus des collectivités locales. Les Asiatiques, souvent perçus comme des exploitants sans scrupule, se mettent aussi à la gestion durable. Au Gabon un exploitant chinois se lance dans la procédure. Avec aujourd'hui, près de 4 millions d'hectares de forêt certifiés, le Gabon est le premier pays du bassin du Congo en termes d'aménagement durable de la forêt. http://www.rfi.fr/actufr/articles/107/article_75013.asp ----------------- Chine: introduction de la technique de récupération d'eaux pluviales en Afrique Chaque cuve est capable de conserver 45 m2 d'eau par an. Cette eau est principalement utilisée pour l'irrigation, l'élevage du bétail et les travaux de construction dans ce pays", a poursuivi Liang. Depuis 2004, les départements des eaux de la province du Gansu ont aidé plusieurs pays africains à généraliser la technique de récupération d'eaux pluviales, ayant construit 200 cuves d'eau au Nigeria et 50 en Algérie. La Chine projette de construire un total de 3 000 cuves au Nigeria et 500 en Algérie. Par ailleurs, la Chine a organisé quatre formations sur cette technique depuis 2003 qui ont bénéficié à environ 200 techniciens africains. http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/02/content_772130.htm ----------------- [ publié par jeromet le 2008-12-14 22:58:17 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Dimanche 14 décembre 2008 ] 14 Dec Revue de Presse E&D
L'objectif des 450 ppm de CO2 ne sera pas respecté, avertissent les scientifiques (VO) 13 décembre 2008 « Il faut alerter tout le monde sur le fait qu'en ce moment, nous sommes à la limite supérieure du pire scénario. Je crois que nous devons lutter pour respecter les 450 ppm, mais je crois que nous devrions nous préparer au fait que les 550 ppm seront vraisemblablement atteints. La cible des 450 ppm est incroyablement difficile à atteindre, » avertit Bob Watson, ancien responsable du GIEC. Le respect de la limite des 450 ppm requiert une diminution immédiate de 5% des émissions par an dans le monde développé. L'objectif de 20% à horizon 2020, pourtant salué comme un grand succès, est loin du compte. http://contreinfo.info/article.php3?id_articl e=2409 ----------------------------
COÛTS ÉLEVÉS DES CATASTROPHES NATURELLES EN 2008 2008 devrait être la deuxième année la plus coûteuse pour les assureurs, après 2005, en termes de catastrophes météorologiques et de séismes survenus dans le monde entier. Selon le président de la Fondation Munich Re, Thomas Loster, les pertes, pour l'année en cours, s'élèvent à 160 milliards de dollars. Il a fait cette estimation en marge de la conférence internationale sur le climat à Poznan, en Pologne. En 2005, année où l'ouragan Katrina avait dévasté la Nouvelle-Orléans, le montant des pertes dues aux catastrophes naturelles avait totalisé 220 milliards de dollars. Le cyclone Nargis, qui a frappé la Birmanie en mai dernier, a été jusqu'à présent la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l'année, avec 84.500 morts. La catastrophe naturelle la plus coûteuse a été le séisme du mois de mai dans la province du Sichuan en Chine. Le rapport de Munich Re dévoilé à Poznan note que, depuis les années 1980, les séismes ont augmenté de 50%, mais les événements météorologiques dangereux, comme les inondations majeures, sont en hausse de 350%, et le nombre de phénomènes dangereux liés aux vents a doublé.
-------------L'ARCTIQUE SANS GLACE D'ICI 6 ANS SELON DES CHERCHEURS Des scientifiques canadiens et de 15 autres pays soutiennent qu'au rythme où fond la banquise dans l'Arctique canadien, la région connaîtra une saison sans glace dans six ans en raison des changements climatiques. De retour d'une expédition de 15 mois, les scientifiques avertissent que l'absence de glace pendant une partie de l'année dans l'Arctique aurait un impact majeur sur la faune, les communautés inuites et l'ensemble de l'écosystème nordique. Ils notent qu'il y a deux ans, les observations laissaient anticiper une saison sans glace pour 2030. Les scientifiques canadiens, qui participaient cette semaine à la conférence "Arctic Change 2008", à Québec, affirment que leur appel pour une action gouvernementale immédiate sur les changements climatiques ne semble pas avoir été entendu. Selon le scientifique David Barber, si le Canada et d'autres pays ne font pas preuve de la volonté politique et du leadership nécessaires pour réduire les changements climatiques, les conséquences seront de plus en plus difficiles à gérer dans l'avenir.
----------------- CLIMAT: LA CONFÉRENCE DE POZNAN TRACE LA VOIE VERS COPENHAGUE La communauté internationale s'est formellement engagée vendredi soir à Poznan, en Pologne, sur la voie d'un nouveau traité contre le changement climatique, qui doit être conclu dans un an à Copenhague pour tenter d'enrayer l'inquiétant réchauffement en cours. Plus tôt vendredi, les 27 États membres de l'Union européenne avaient conclu un accord sur "le plan climat" qui les amènera à réduire de 20% leurs émissions polluantes d'ici 2020, et appelé le reste du monde à les rejoindre dans le futur accord de Copenhague, en décembre 2009. En fin de soirée vendredi, les États signataires de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques ont adopté le calendrier et le programme de négociations pour les 12 prochains mois. Des avancées étaient encore attendues dans la nuit sur la question cruciale des financements destinés aux pays en développement afin de les aider à s'adapter aux nouvelles conditions créées par le réchauffement. À ce jour, seuls les 37 pays industrialisés (tous, sauf les États-Unis) qui ont ratifié le Protocole de Kyoto sont soumis à des contraintes de réduction de leurs émissions polluantes sur la période 2008-2012. ------------ LA CONFÉRENCE DE POZNAN SE TERMINE SUR UN DÉSACCORD ENTRE PAYS RICHES ET PAYS PAUVRES La Conférence des Nations unies sur le climat à Poznan, en Pologne, a pris fin sur un désaccord au sujet la proposition des pays en développement de prélever une taxe de 2 % sur les échanges des crédits de carbone des pays riches. Selon des experts, cette initiative permettrait d'amasser des milliards de dollars. La somme aiderait les pays en développement à faire face au réchauffement climatique, à la montée des mers ainsi qu'aux inondations et à la sécheresse. Or, l'Union européenne a renvoyé la question à plus tard. -------------
La fronde du Canada atteint son but Elle a empêché la communauté internationale de fixer une cible contraignante de réduction des émissions pour les pays riches, a appris La Presse. Dans la nuit de mardi à hier, un peu après minuit, un trio formé du Canada, du Japon et de l'Australie a réussi à affaiblir considérablement un passage des documents de négociation qu'il jugeait trop ambitieux. L'ensemble des pays a accepté de faire allusion à la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 25 à 40% d'ici 2020, sous leur niveau de 1990. Mais il a refusé, à la demande expresse du trio, que cet objectif devienne obligatoire. On piétine, s'est désolée une source proche des négociations. On revient, mot pour mot, à la déclaration adoptée à Bali l'an dernier (par le groupe de négociations sur l'avenir de Kyoto). Cela signifie qu'on n'a pas avancé d'un pas en 12 mois!» Par ailleurs, un autre passage controversé du document de négociation a été reformulé à la demande du Canada et de ses alliés, celui demandant aux signataires de Kyoto de présenter leur future cible internationale de réduction des émissions d'ici la mi-février. Les trois pays ont en effet réussi à faire biffer le passage qui stipulait que ce dévoilement devait se faire «le plus rapidement possible, au plus tard le 15 février 2009». On lui a préféré une phrase beaucoup plus timide: les pays sont maintenant invités à présenter leur cible avant le mois de mars, mais seulement «ceux qui sont en position de le faire». Enfin, notons que le Canada a reçu une autre douche froide, hier, alors que l'organisme GermanWatch dévoilait une étude le plaçant au 56e rang, sur 57, pour sa piètre performance environnementale.
Parallèlement, de nombreux organismes non gouvernementaux ont dénoncé l'attitude du Canada à la Conférence de Poznan, notamment l'antenne chinoise du Fonds mondial pour la nature, ENDA Tiers-Monde du Sénégal et l'Église unie du Canada. http://www.cyberpresse.ca/environnement/20081 2/11/01-809403-la-fronde-du-canada-atteint-so n-but.php ------- Conférence de Poznan - Les écologistes canadiens tentent de limiter les dégâts Louis-Gilles Francoeur Le défi des écologistes canadiens et de leurs alliés internationaux à Poznan, c'est de faire en sorte que la délégation canadienne «fasse le moins de dommages possible à la négociation internationale» en cours sur la poursuite de la lutte contre les changements climatiques après 2012. C'est ce qu'a expliqué hier au Devoir Hugo Séguin, porte-parole d'Équiterre à Poznan, selon qui tous les groupes canadiens présents à Poznan, en Pologne, s'inquiètent des tentatives répétées de la délégation canadienne de miner les pourparlers en s'attaquant à l'objectif de réduction convenu l'an dernier à la conférence de Bali et, aussi, en tentant de faire inscrire dans la convention le principe des «circonstances nationales» pour obtenir sous de fallacieux prétextes un fardeau moindre de réduction de gaz à effet de serre (GES). L'an dernier à Bali, la conférence s'était terminée par un accord sur un objectif de réductions d'ici à 2020 des GES devant se situer entre 25 et 40 % sous le niveau de 1990. Cette «fourchette de réductions» correspond à la recommandation du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), lauréat du Nobel de la Paix en 2008. Pour le GIEC, cette fourchette permettrait d'éviter des «changements dangereux», pour ne pas dire irréversibles du climat en stabilisant la hausse de la température moyenne du globe à 2 degrés centigrades, ce qui correspond à une concentration de 450 parties par million de CO2 dans l'atmosphère terrestre. La concentration actuelle atteint 386 ppm. Le Canada, explique Hugo Séguin, essaie de faire disparaître des textes toute référence à cette fourchette de réductions. Il adopte ainsi l'attitude des États-Unis, avec qui il a tenté l'an dernier de paralyser jusqu'à la dernière minute la conférence de Bali. Cette conférence s'est terminée quand un délégué a invité les États-Unis à sortir plutôt que de paralyser un consensus évident de la communauté internationale. «Le Canada, explique le porte-parole d'Équiterre, craint l'adoption de cet objectif, car le plan du gouvernement Harper aboutira en 2020, dans la meilleure des hypothèses, à une réduction de 3 % de ses émissions par rapport au niveau de 1990, ce qui est très loin d'une réduction de 25 à 40 %.» Il compte pour alliés le Japon et la Russie, qui le secondent, mais avec plus de diplomatie, puisque cette position équivaut à remettre en question une décision formelle de la communauté internationale. Les écologistes canadiens, ajoute Hugo Séguin, n'arrivent pas à comprendre pourquoi le gouvernement canadien s'avère incapable d'évoluer et d'adopter, comme les autres pays, y compris les États-Unis, une sortie de crise économique qui passe par une intensification prioritaire de la lutte contre les changements climatiques. Hier, l'ONU divulguait un sondage mené auprès de 1000 décideurs dans le monde, qui révèle que 73 % d'entre eux ont tourné la page sur la vieille stratégie de «l'économie d'abord» des années 70 pour plutôt utiliser la décarbonisation de cette même économie comme fer de lance de leurs projets de relance. http://www.ledevoir.com/2008/12/10/222382.htm l --------------- Les académies de sciences de 20 pays développés et émergents ont appelé les décideurs à tenir compte du sérieux de la menace climatique. Le rapport Stern en Grande-Bretagne a mis en relief les coûts potentiellement faramineux à long terme de l'inaction. Une étude de la CIA a indiqué que le conséquence du réchauffement climatique présenterait une menace plus grande pour la paix et la sécurité mondiale (à moyen terme je crois) que le terrorisme. ----- Est-ce de l'inconscience ou de l'incomptence pour opter pour des solutions qui tuent davantage les gens? ---- Prêt de la Chine pour l'exploration pétrolière au Brésil Le Brésil a reçu 10 milliards de dollars sous forme de prêt du gouvernement chinois, des fonds destinés à l'exploration des champs pétroliers pré-sel, a déclaré lundi le ministère brésilien des Mines et de l'Énergie. Les Émirats arabes unis sont également en train de négocier l'octroi d'un prêt avec le gouvernement brésilien, a ajouté le ministère. Le gouvernement brésilien a affirmé que les investissements dans les champs pré-sel ne seraient pas affectés par la crise financière mondiale. Edison Lobao, ministre brésilien des Mines et de l'Énergie, a réaffirmé la nécessité de créer une compagnie étatique contrôlant l'exploration des champs pré-sel du pays. Cela garantira au Brésil le gain de tous les profits engendrés par l'exploitation de nouveaux champs pétroliers, a-t-il affirmé. Selon les estimations, les réserves de pétrole pré sel du Brésil seraient comprises entre 9,5 et 14 milliards de barils. Lakoominfo.com ------------------ Cheap oil makes the development of renewable energy sources too expensive to be worth the investment. Unless new money is devoted to finding new reserves, there will be supply troubles — and new price spirals — in the future. --------------- La fonte plus rapide que prévu de la calotte glaciaire poussera les gouvernements à agir plus rapidement, selon les scientifiques. « Ce qui se passe dans l'Arctique, ça ramène l'ensemble de l'échéancier du réchauffement planétaire d'une trentaine ou d'une quarantaine d'années en avant », explique Louis Fortier. Les chercheurs sont d'ailleurs convaincus que la fonte de la calotte du Groenland causera des inondations plus au sud. « « On pourrait voir la moitié du Bangladesh s'inonder une fois pour toutes. [...] Ça devrait provoquer des migrations massives de populations, des tensions culturelles et des guerres pour les ressources. » - Louis Fortier » En plus de chercher des solutions pour réduire le réchauffement planétaire, les experts croient qu'il faut rapidement mettre en place des stratégies afin de permettre aux populations touchées de s'adapter à ces changements. Les Inuits, qui sont aux premières loges des grands bouleversements climatiques, sont d'ailleurs présents à cette conférence et ne manquent pas de rappeler que leur mode de vie traditionnel est menacé. http://www.radio-canada.ca/regions/Quebec/200 8/12/10/004-Artic_Change_2008.shtml ------------------ Emissions de gaz à effet de serre : cinq sujets à ne pas ignorer (Hervé Kempf, Le Monde)
- La corruption menace le marché du carbone - L'Afrique ne veut pas se laisser faire - Un mécanisme en quête de crédibilité - Le méthane, un gaz à ne pas négliger - Le leadership européen à rude épreuve http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=4928 -------------------------
[ publié par jeromet le 2008-12-14 22:51:32 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Dimanche 14 décembre 2008 ] Projet hydroélectrique sur la Romaine E&D Audiences publiques concernant un projet hydroélectrique sur la Romaine - Le BAPE doit gagner en indépendance, plaide Nature Québec Louis-Gilles Francoeur Le projet de construire quatre centrales hydroélectriques sur la rivière Romaine, sur la Basse-Côte-Nord, doit être impérativement rejeté parce qu'il va trop altérer, et de façon irréversible, le régime hydrique du golfe Saint-Laurent aux dépens de ses espèces vivantes, sans parler de ces impacts sur le parc national de l'archipel Mingan, créé pour protéger un écosystème unique. Telles sont les conclusions que tire Nature Québec dans son mémoire devant le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), sur la foi des conclusions de plusieurs chercheurs. Le groupe environnemental estime d'ailleurs que la société d'État a amputé, avec la complicité active du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, le débat public sur ce projet en omettant de fournir des informations de base sur ses impacts cumulatifs et en biaisant l'analyse qu'elle tire de ses propres données. D'autre part, Nature Québec soulève explicitement la question de l'indépendance du BAPE dans son mémoire. Elle y estime que l'organisme responsable du débat public se fait complice des promoteurs et du gouvernement lorsque celui-ci assume ce rôle quand il ne récuse pas les mandats sur des projets dont l'évaluation est incomplète. C'est ainsi que Nature Québec recommande au BAPE de faire «preuve de davantage d'indépendance face au gouvernement et au promoteur en refusant d'examiner des études» incomplètes, des études sans bilan des impacts cumulatifs et sans examen de solutions de rechange de moindre impact, comme on l'exigeait dans le passé et comme cela se fait ailleurs sur la planète. Les commissaires du projet Romaine sont aussi invités à recommander des modifications législatives pour améliorer l'indépendance de cet organisme face au gouvernement en faisant en sorte que son président soit nommé par l'Assemblée nationale et ses commissaires par un processus transparent garant de leur indépendance. Nature Québec demande aussi aux commissaires de recommander que la loi interdise à quiconque de signer des ententes d'appui à des promoteurs tant que l'évaluation publique des projets n'a pas été complétée. Le mémoire du groupe environnemental estime que 90 % des eaux douces qui atteignent le Saint-Laurent y sont désormais déversées en dehors des cycles naturels dont les espèces ont besoin pour se reproduire et s'alimenter. Et ce sont les barrages et la production d'électricité qui sont à l'origine de cette modification déterminante, jamais évaluée globalement par Hydro-Québec, qui pourrait expliquer le déclin de plusieurs espèces du golfe. Les seuls apports en eau douce des rivières de la Côte-Nord représentent 21 % des apports totaux dans l'estuaire et correspondent à 30,7 % du débit du fleuve à la hauteur de Québec, ce qui illustre leur importance. Or la surpêche, les basses températures liées aux apports du Labrador, la mauvaise alimentation des poissons et des grands mammifères marins faute de capelans et en raison de la prédation croissante par les phoques, aggravent une situation déjà critique en raison de l'anoxie des fonds du golfe et de la diminution du couvert de glaces hivernal. Non seulement ces stress en nombre et en intensité croissantes ont réduit les variations saisonnières qui réglaient les cycles naturels, mais un projet important comme celui de la Romaine va intensifier le problème. Comme Hydro-Québec a mal évalué ces aspects cumulatifs, le rejet du complexe projeté sur la Romaine et d'autres projets similaires est devenu impératif, selon Nature Québec. Le groupe propose de remplacer les 8 TWh d'énergie qu'on prévoit en tirer par 20 autres TWh qu'on pourrait plutôt obtenir annuellement par une gestion plus serrée de la demande en électricité et des économies d'énergie, par un programme majeur de géothermie, par une production d'énergie éolienne portée à 15 % de la puissance hydroélectrique installée, par une amélioration de la performance énergétique des bâtiments et un inventaire du potentiel des grands cours d'eau «déjà» aménagés. Nature Québec demande aussi l'abrogation de la loi 116 de 2000 pour que la production d'Hydro-Québec soit assujettie désormais à la Régie de l'énergie dans une logique de planification intégrée des ressources.
http://www.ledevoir.com/2008/12/12/222917.html ------------------ [ publié par jeromet le 2008-12-14 22:46:17 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Lundi 8 décembre 2008 ] 8 Dec Revue de Presse E&D LE CONGRÈS AMÉRICAIN EST PRÊT À CONSENTIR JUSQU'À 17 MILLIARDS DE DOLLARS POUR AIDER L'INDUSTRIE AUTOMOBILE Les trois grands de l'automobile aux États-Unis, GM, Ford et Chrysler devront se contenter pour l'instant, des 17 milliards de dollars que le Congrès est prêt à leur consentir. Vendredi soir, la Maison blanche et les dirigeants du Congrès se sont entendus sur un plan qui leur octroierait jusqu'à 17 milliards de dollars d'aide. Cette somme est cependant deux fois moindre que ce que réclamaient les constructeurs. Le Congrès votera à ce sujet la semaine prochaine. Les dirigeants démocrates estiment cependant qu'une aide supplémentaire pourrait être octroyée à l'industrie automobile lorsque Barack Obama entrera en fonction le 20 janvier. Au Canada, les demandes de G.M., Ford et Chrysler totalisent 7 milliards de dollars, mais les gouvernements fédéral et ontarien n'y ont pas encore répondu.RCI -------------- Les conséquences d'un pétrole sous 50 $ US le baril Les grands gagnants de cet écroulement sont évidemment les consommateurs des pays importateurs de pétrole Si ça dure, ouf, les conséquences géopolitiques pourraient être importantes. Par exemple, attendez-vous à de la violence et pire encore au Venezuela où le dirigeant au pouvoir est prêt à n'importe quoi pour y rester. Les pays dans son orbite seraient également éclaboussés. On peut dire la même chose de l'Iran. Les pays producteurs du golfe en principe, pourraient être les grands gagnants, pouvant utiliser leurs capitaux monstres pour acheter des actifs à prix modiques. http://www.lesaffaires.com/nouvelles/opinion/ blogues/blogue.fr.html?handle=BernardMooney&e ntry=les_consequences_d_un_petrole
------------------------- Les consoles de jeux gaspillent beaucoup d'électricité La console Wii demeure, de loin, la moins gourmande avec une consommation d'environ 16 watts contre 150 watts pour la PlayStation 3 de 2007 et 119 watts pour la Xbox 360 de 2007... A titre de comparaison, une PlayStation 3 ou une Xbox 360 allumées en permanence toute l'année consomment autant d'électricité que deux réfrigérateurs neufs ! Au niveau du fonctionnement, les joueurs laissent trop souvent leur console allumée ce qu'explique Noah Horowitz, scientifique au NRDC : "Quand vous laissez votre console allumée et que vous reprenez votre jeu après, vous pouvez revenir exactement là où vous vous étiez arrêté. Si vous l'avez éteinte, vous devrez recommencer le niveau depuis le début." L'incorporation de système de veille plus efficace pourrait économiser près de 11 milliards de kwh par an et donc éviter l'émission de 7 millions de tonnes de CO2 chaque année. L'étude montre également que les consoles sont particulièrement gourmandes pour des tâches non prévues initialement comme la lecture de DVD en haute définition. A ce titre, elles consomment de quatre à sept fois plus d'électricité qu'un lecteur Blu-Ray autonome et 24 fois plus qu'un simple lecteur de DVD ! Enfin, la console continuera de fonctionner pratiquement à plein régime même si son utilisateur à terminer de visionner un film et qu'il oublie d'éteindre sa console... http://www.notre-planete.info/actualites/lire actus.php?id=1825 ----------- Main basse sur les terres agricoles à l'échelle mondiale « La synergie actuelle entre la crise alimentaire et la crise financière a déclenché un nouvel « accaparement des terres » au niveau mondial. D'un côté, des gouvernements préoccupés par l'insécurité alimentaire qui recourent à des importations pour nourrir leurs populations s'emparent de vastes territoires agricoles à l'étranger pour assurer leur propre production alimentaire offshore. De l'autre, des sociétés agro-alimentaires et des investisseurs privés, affamés de profits dans un contexte d'aggravation de la crise financière, voient dans les investissements dans des terres agricoles à l'étranger une source de revenus importante et nouvelle. De ce fait, des terres agricoles fertiles sont de plus en plus privatisées et concentrées. Si elle devait rester incontrôlée, cette main basse sur les terres à l'échelle planétaire pourrait sonner le glas des petites exploitations agricoles et des moyens de subsistance ruraux dans bien des régions du monde. » L'ONG Grain décrit le « gigantesque jeu de Monopoly » qui se déroule à l'échelle mondiale, et s'interroge : que restera-t-il de la souveraineté et de la sécurité alimentaire des nations qui ont accordé le contrôle de leurs terres agricoles à des pays et des investisseurs étrangers ? l'Arabie saoudite et la Chine sont en train d'acheter des terres agricoles dans le monde entier, que ce soit en Somalie ou au Kazakhstan. Mais beaucoup d'autres pays sont impliqués. Une analyse plus fine révèle une liste impressionnante des accapareurs de terres motivés par la sécurité alimentaire : la Chine, l'Inde, le Japon, la Malaisie et la Corée du Sud en Asie ; l'Égypte et la Libye en Afrique ; et le Bahreïn, la Jordanie, le Koweït, le Qatar, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis au Moyen-Orient. On trouvera en annexe une description détaillée de ceux qui cherchent des terres et où, pour quel motif et pour combien d'argent. http://contreinfo.info/article.php3?id_articl e=2372 --------------
L'Afrique en appelle à la conscience mondiale face au changement climatique « Les intérêts à court terme, la conscience insuffisante de l'urgence d'agir, consacrent encore la primauté des égoïsmes des groupes de pays au détriment d'une véritable solidarité à l'échelle mondiale, au bénéfice de la planète et des générations futures, » a déclaré M. Boutéflica, le président Algérien, lors d'une conférence rassemblant les représentants des pays africains. -------------------
Quand l'océan devient acide
Selon une étude menée par l'université de Chicago, l'acidification de l'océan serait bien plus rapide que ne le prédisent les modélisations informatiques. Ces résultats sont importants étant donné le rôle majeur de l'océan dans le cycle du carbone . Actuellement, l'océan absorbe chaque année un tiers du dioxyde de carbone atmosphérique d'origine anthropique. Or, cet équilibre pourrait être perturbé suite à un changement trop radical du pH de la couche superficielle de l'océan. http://www.techno-science.net/?onglet=news&ne ws=6068 -------------------- L'absence de crédit compromet les récoltes brésiliennes Coffee farmer Joao Carlos Terra says his trees will yield about a third less than planned next year because he can't get a big enough loan to buy fertilizer and pesticide as the global credit crunch bites in Brazil. (...) Reduced fertilizer use will lower Brazil's soybean output as much as 2.7 percent, while corn may decline 7.3 percent, the government said Nov. 6. Brazil's coffee harvest may drop 26 percent next year, said Lucio Araujo, the commercial director at Cooxupe, a cooperative representing 11,000 growers in the Guaxupe region. http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=206010 86&sid=aHwqWQnFqZLE&refer=latinamerica ------------- Crise économique - Le bac vert déborde Privés de marché, les centres de tri ne savent plus où entreposer les matières recyclables. La ministre demande à des experts de lui présenter un état de la situation et des solutions dans 15 jours En septembre, avec la chute du prix des matières premières, la tonne métrique de la plupart des matières recyclables, comme le papier, le métal, le verre et le plastique, est passée d'environ 150 $ à 40 $. Cet argent ne couvre plus les dépenses en main-d'oeuvre, en équipements et en besoins d'entreposage additionnels, peut-être pour plusieurs mois. http://www.ledevoir.com/2008/11/28/219226.htm l -------------------- BRÉSIL : LA DÉFORESTATION EN AMAZONIE A AUGMENTÉ DE PRÈS DE 4% L'Amazonie brésilienne a encore perdu près de 12,000 kilomètres carrés de forêts entre août 2007 et juillet 2008. Cette situation est principalement attribuable aux multiples déboisements et aux incendies de forêt. Ces chiffres montrent que l'Amazonie, considérée comme le « poumon vert » de la planète, continue à reculer sous les coups de la déforestation illégale, qui, en 2007-2008, a été supérieure de 3,8 %, à celle de l'année précédente. Ces nouvelles données constituent une déception pour le gouvernement brésilien qui avait réussi à réduire de près de 60% la déforestation entre 2004 et 2007. -------------------- LES SABLES BITUMINEUX DE L'ALBERTA MENACENT DES MILLIONS D'OISEAUX L'exploitation des sables bitumineux de l'ouest canadien menace à long terme la survie de plus d'une centaine de millions d'oiseaux migrateurs. C'est du moins ce qu'estiment des organisations écologiques nord-américaines dans une étude publiée mardi. Les sables bitumineux sont situés sur une portion de la vaste forêt boréale canadienne, aire de nidification et de reproduction de plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs, dont les grues blanches. Les chercheurs expliquent que l'extraction et le raffinage du bitume pour en faire du pétrole synthétique favorisent le rejet de toxines dans l'air et l'eau, ce qui nuit aux oiseaux migrateurs faisant escale dans ces régions semi-nordiques. L'étude a été réalisée par des chercheurs de l'Institut Pembina, du Boreal Songbird Initiative et du Natural Resources Defence Council, un organisme établi aux États-Unis. Les organisations écologistes chiffrent déjà à entre 8.000 et 100.000 le nombre annuel d'oiseaux mazoutés ou qui se noient dans des bassins de décantation toxiques. Les sables bitumineux de l'Alberta constituent la deuxième réserve mondiale de pétrole, derrière l'Arabie Saoudite, avec 173 milliards de barils.RCI
--------------- TOTAL FRANCE VOUDRAIT ACHETER LE GROUPE PÉTROLIER CANADIEN NEXEN Le géant pétrolier français Total étudie une offre d'achat de plus de 16 milliards de dollars sur le groupe canadien Nexen. Le site internet du Financial Times rapportait mardi que l'offre de Total ne serait pas hostile. Nexen compte d'importants gisements dans les sables bitumineux de l'ouest canadien ainsi qu'aux Etats-Unis, dans la mer du Nord et au Yémen. --------------- 21 ANIMAUX SUPPLÉMENTAIRES EN DANGER D'EXTINCTION DANS LE MONDE 21 nouvelles espèces animales, dont le guépard, trois familles de dauphins et un vautour égyptien, ont été placées sur la liste des espèces en voie d'extinction par la 9ème Conférence de l'ONU sur la conservation des espèces migratoires qui s'est conclue vendredi à Rome. Les lamantins et six autres familles d'oiseaux ont été également placés sur cette liste des animaux devant bénéficier d'une protection absolue. L'année 2009 a par ailleurs été proclamée "année du gorille" pour aider à la survie des derniers 6.000 gorilles de la planète. Plusieurs familles de requins ont aussi été inscrites sur la liste II des espèces menacées. Il s'agit notamment de deux familles de requins Mako de la Méditerranée dont la population a décru de 96% en quelques années en raison de la surpêche -------- Agriculture raisonnée Du temps de la Russie soviétique, l'agriculture avait une productivité dérisoire dans les grandes fermes publiques, sovkhozes et kolkhozes, mais les jardins potagers, tolérés, avaient eux une production par heure ouvrée extraordinaire, et on avait calculé qu'ils représentaient près du tiers de la production agricole nationale ! Vous vous demandez où je veux en venir ? A ceci : il est certain qu'une agriculture raisonnée doit passer par une relocalisation des cultures, et une réinscription de celles-ci dans le temps. Faut-il manger des tomates absolument immondes et génétiquement modifiées afin de pourrir moins vite à longueur d'année? Des fraises insipides à longueur d'année ? La relocalisation des cultures, elle, permettrait d'éviter deux phénomènes qui menacent l'humanité. Le premier est le bidonville. Le bidonville est alimenté par des paysans chassés de leurs terres par des famines, des guerres, mais aussi chassés par l'agriculture des pays du Nord, exportatrice et subventionnée, et largement excédentaire, et destructrice de cultures vivrières. Un milliard d'humains habitent dans des bidonvilles, et ils seront deux milliards en 2030. http://www.marianne2.fr/Le-potager-est-l-aven ir-de-l-homme_a93974.html?PHPSESSID=c716a84aa 596fd39a53c2391522804d9 ----------- « Une molécule de carbone émise dans l'atmosphère piégera durant sa durée de vie une centaine de milliers de fois la chaleur dégagée lorsqu'elle a été brûlée. » -------------
[ publié par jeromet le 2008-12-08 21:59:52 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Lundi 8 décembre 2008 ] Sables bétumineux : le co2 montera de 5 à16% d'ici 2020 E&D Difficile de capter et de stocker le CO2 Selon les prédictions, le CO2 en provenance de l'exploitation des sables bitumineux va passer de 5 à 16 % des émissions enregistrées au pays d'ici 2020. Or, le comité en vient à la conclusion que seul un faible pourcentage des émissions de CO2 des sables bitumineux pourrait être capté, en raison du faible taux de concentration. Un expert spécialisé en environnement se dit peu surpris. Car, dans l'immédiat, il est impossible de quantifier les émissions de CO2 qui peuvent être captées dans les sables bitumineux. Le professeur David Keith de l'Université de Calgary est l'un des principaux spécialistes qui siègent au comité mixte fédéral-provincial. Il se dit frustré de constater que les politiciens et les gens de l'industrie continuent de cibler le captage des émissions produites par l'exploitation des sables bitumineux. Selon ce dernier, il serait plus facile et plus économique de prioriser le captage des émanations provenant des centrales électriques alimentées au charbon. Selon le professeur Keith, le premier ministre Stephen Harper avait pris connaissance du contenu du rapport avant de réitérer, l'été dernier, son engagement d'investir 240 millions de dollars pour capter et stocker les émissions de CO2 provenant des sables bitumineux. http://www.radio-canada.ca/regions/alberta/20 08/11/24/004-Gaz-serre_n.shtml ---------------- [ publié par jeromet le 2008-12-08 00:50:14 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Samedi 6 décembre 2008 ] GES: Ottawa serait prêt à changer de cap E&D Louis-Gilles Francoeur
Le ministre de l'Environnement veut prendre exemple sur les États-Unis de Barack Obama
Le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice, est prêt à modifier deux piliers de la politique du gouvernement Harper en matière de changements climatiques, soit d'envisager avec les États-Unis un plafonnement en chiffres absolus des émissions canadiennes de gaz à effet de serre et de revoir l'année de référence adoptée par le Canada. C'est ce qu'a affirmé le ministre Prentice dans une entrevue accordée hier au Devoir. Jim Prentice a précisé qu'il se rendra la semaine prochaine à Poznan, où se déroule la 14e conférence des Parties à la convention sur les changements climatiques et au protocole de Kyoto. Le ministre a expliqué ce changement de cap récent principalement par le fait que les États-Unis ont eux aussi changé de cap, laissant entendre que les rapports pourraient se détériorer si une approche commune n'était pas adoptée dans ce dossier prioritaire pour le président Obama. «À mon avis, nous devons travailler ensemble avec les États-Unis pour établir un nouveau système nord-américain, un système de plafonnement et d'échanges de droits d'émissions. Voilà notre défi», a déclaré le ministre Prentice. Ce dernier a ajouté qu'il entend tout autant travailler avec la communauté internationale. Le Canada, souligne-t-il, mettra de l'avant sa volonté de faire appel aux technologies nouvelles et aux ressources renouvelables. Il devra ainsi lancer des projets hydroélectriques majeurs pour utiliser de grandes forces hydrauliques de certaines régions fort éloignées. Mais le bouquet de solutions devra aussi inclure, dit-il, du nucléaire de «façon significative» et une exploitation plus intense des ressources gazières. Tout cela non pas dans une logique de long mais de moyen terme, ce qu'il entend mettre de l'avant la semaine prochaine, à Poznan. Les 400 groupes écologistes qui participent quotidiennement au vote pour l'octroi des Prix Fossile reprochent au Canada, qui dépasse ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre de plus de 30 %, de vouloir faire inclure son fameux principe des «circonstances nationales» dans le traité post-2012 afin d'obtenir un traitement différent des autres pays et possiblement de faire effacer sa dette financière légale pour n'avoir pas atteint en 2012 ses objectifs de réduction. Les porte-parole d'Équiterre ont notamment reproché au Canada de demander qu'on lui concède des exigences moindres parce que son climat est froid et que les distances à parcourir sont plus grandes, tout comme ses maisons et ses véhicules. Faux, disent les groupes, qui notent que le climat canadien se réchauffe, que les pays nordiques européens ont une performance environnementale bien meilleure que la nôtre malgré un climat similaire et que le Canada ne peut pas décemment invoquer son statut de pays producteur de pétrole pour excuser ses émissions anormalement élevées, ce qu'il pourrait corriger par une politique rigoureuse. http://www.ledevoir.com/2008/12/05/221090.htm l [ publié par jeromet le 2008-12-06 07:42:15 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Vendredi 5 décembre 2008 ] Les matériaux autoréparateurs vont révolutionner notre vie quotidienne E&D par René Tregouët Une nouvelle matière élastique qui se répare d'elle-même sans être collante et ouvre la voie à la fabrication de produits "autocicatrisants" a été mise en point par des chercheurs français, qui publient leurs résultats dans la revue Nature. Cette matière, synthétisée à partir d'acide gras d'origine végétale, est composée de petites molécules qui s'assemblent en réseaux supramoléculaires lesquels, s'ils sont rompus, se réassemblent d'eux-mêmes pour retrouver leur forme et leur élasticité initiales. A température ambiante, le matériau se comporte comme un caoutchouc. A température plus élevée (130-150°C) il est capable de s'écouler et il peut être mis ou remis en forme. Les chercheurs ont utilisé des mélanges d'acides gras disponibles en large quantité et variétés, ce qui rend le produit économique. Les produits sont d'origine végétale (pin, tournesol, maïs, colza) essentiellement non toxiques et renouvelables, ce qui les rangent dans la catégorie des matériaux de la chimie verte. Les chercheurs ont aussi constaté que ce design à partir de petites molécules conférait au matériau la possibilité de se réparer spontanément. Ces caoutchoucs supramoléculaires ne sont pas adhésifs, mais après coupure, les surfaces se recollent si on les remet en contact, sans qu'il soit nécessaire de chauffer ou d'appliquer une forte pression. Une fois réparé, l'échantillon est de nouveau capable de tolérer des déformations considérables (de 100 à 400 %) avant de se rompre de nouveau. Fait remarquable, ce processus peut être répété plusieurs fois, la réparation peut s'effectuer plusieurs heures après l'endommagement. Le groupe chimique Arkema (ex-pôle chimie de Total) mène avec le laboratoire Matière Molle et Chimie depuis 2000 des recherches conjointes dans le domaine de la chimie des matériaux supramoléculaires et a commencé à développer des applications industrielles en 2004. Dans un communiqué, Arkema envisage, grâce à la chimie supramoléculaire, la fabrication de "toutes sortes d'articles qui après s'être cassés ou fissurés, pourraient être réutilisés grâce à l'auto-cicatrisation". "On a deux familles de produits prêts à être mis sur le marché" dont le développement est plus avancé que celui des caoutchoucs, a déclaré Manuel Hidalgo, chercheur chez Arkema. La première concerne les bitumes, qui utilisent comme dans le cas des caoutchoucs des molécules d'origine végétale. Pour obtenir des mélanges de polymères qui offrent une meilleure résistance pour la construction de routes que ceux fabriqués à base d'hydrocarbures, "on associe les molécules, par exemple d'huiles végétales, pour leur donner une forme solide à température ambiante", a expliqué M. Hidalgo. Dans cette famille de produits se trouvent aussi des adhésifs, des vernis et des peintures. La fabrication se fait à des températures plus basses, donc plus économes en énergie. La deuxième famille concerne des plastiques faits de molécules plus grandes, associées comme ceux de la première famille par des liaisons moléculaires non permanentes, offrant une meilleure biodégradabilité et dont l'avantage est d'être plus résistants aux solvants. Ces deux catégories de produits devraient être mis sur le marché "d'ici un à deux ans", selon M. Hidalgo qui envisage déjà, grâce à la chimie supramoléculaire, la fabrication de toutes sortes d'articles qui après s'être cassés ou fissurés, pourraient être réutilisés grâce à l'autocicatrisation. Les chercheurs envisagent ainsi des joints d'étanchéité, des vêtements ou même des pièces de moteur dont les trous pourraient se refermer eux-mêmes. "Si vous percez un joint d'étanchéité dans un mur, il va se réparer tout seul. Tout ce qui travaille dans la compression, comme les joints de structure, les revêtements susceptibles de se rayer, est concerné", a expliqué Ludwik Leibler, directeur du laboratoire Matière molle et chimie, une unité du CNRS, et de l'ESPCI, une école d'ingénieurs parisienne. Il est remarquable de constater que ces travaux novateurs sont issus d'un partenariat exemplaire entre recherche privée et publique et s'inscrivent dans une approche résolument interdisciplinaire. Souhaitons que la France sache garder son avance technologique et industrielle dans ce domaine stratégique qui révolutionnera demain notre vie quotidienne. http://www.enerzine.com/490/les-materiaux-autoreparateurs-vont-revolutionner-notre-vie-quotidienne/participatif.html [ publié par jeromet le 2008-12-05 06:33:28 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Mardi 2 décembre 2008 ] 2 Dec Revue de Presse E&D Conférence de Poznan - Plus qu'un an pour préparer un plan de sauvetage du climat La crise économique risque toutefois de compliquer les choses
L'humanité a un an pour préparer un plan de sauvetage du climat qui s'appuierait sur une relance verte de l'économie internationale, sur le modèle que propose le président Obama aux États-Unis. http://www.ledevoir.com/2008/12/02/220213.html La 14ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques s'est ouverte lundi à Poznan, en Pologne. Plusieurs écologistes sont présents et veulent s'assurer que les gouvernements donnent suite rapidement à leurs engagements dans la lutte contre les gaz à effet de serre. À l'ouverture de la conférence de 12 jours, les ONG ont pressé la communauté internationale de passer à l'action et Greenpeace a fait valoir que certains gouvernements n'ont toujours pas compris l'urgence de la crise, même si l'impact du réchauffement planétaire se concrétise plus vite que prévu.
----------------- ÉTUDE INQUIÉTANTE DE GREENPEACE SUR LE RÉACTEUR NUCLÉAIRE CANADIEN CANDU 6 Un groupe environnemental soutient que l'un plus importants réacteurs nucléaires construits par Energie atomique du Canada limitée pourrait être utilisé par d'autres pays pour fabriquer des armes atomiques. Une étude réalisée par Greenpeace avance que des gouvernements étrangers pourraient recourir à la technologie utilisée par l'entreprise canadienne construisant le réacteur Candu 6 afin de produire du plutonium pour développer des armes puissantes. Mis au point il y a plus de trente ans, le Candu 6 est semblable aux réacteurs à eau légère, sauf qu'il utilise de l'eau lourde et peut être alimenté par de l'uranium naturel non enrichi. Selon Greenpeace, l'utilisation d'uranium naturel rend le Candu 6 attrayant pour les pays espérant obtenir de la matière fissile pour des réacteurs nucléaires sans avoir à recourir à des installations d'enrichissement. Energie atomique du Canada limitée a refusé de commenter l'étude de Greenpeace.
---------------- DOUBLEMENT DES REVENUS DES AGRICULTEURS AU CANADA EN 2007 Les agriculteurs canadiens ont plus que doublé leur revenu net en 2007 par rapport à l'année précédente, selon Statistique Canada. Leur revenu agricole net est passé d'un milliard de dollars en 2006 à 2,2 milliards en 2007. Seuls les agriculteurs de quatre provinces ont profité de cette hausse, soit ceux de l'Alberta, du Manitoba, du Québec et de l'Ontario. Le revenu des agriculteurs a reculé dans les autres provinces du Canada, notamment en raison d'une baisse des profits dans les productions de pommes de terre, de porc et de veau.
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Les perspectives de l'environnement en 2030 En 2030, la population de la Terre atteindra 8,2 milliards de personnes contre 6,5 milliards aujourd'hui. Si l'économie mondiale continue de croître à un rythme comparable à celui de ces dernières années, sa taille aura doublé en trente ans. La demande de matières premières (produits agricoles, minerais, énergie fossile, bois, eau) progressera de 60 % dans les pays industrialisés mais de 160 % chez les nouveaux grands acteurs de la scène internationale - Brésil, Russie, Inde, Chine. les émissions mondiales de gaz à effet de serre progresseront de 37 % d'ici à 2030 et de 52 % d'ici à 2050 si les pouvoirs publics n'adoptent pas de mesures nouvelles. Les chiffres mentionnent en outre que les décès prématurés dûs à l'ozone troposphérique pourraient avoir quadruplé dans le monde en 2030 et que 4 milliards de personnes vivront dans des zones touchées par un stress hydrique prononcé à la même date. Pourtant selon l'OCDE, les actions à mener à l'échelle mondiale pour faire face aux principaux défis environnementaux - changement climatique, appauvrissement de la biodiversité, manque d'eau et risques pour la santé humaine - sont réalisables et d'un coût abordable. L'OCDE recommande notamment de s'appuyer en grande partie sur des instruments économiques ou qui font appel aux règles du marché. La fiscalité environnementale, la tarification de l'eau, les échanges de permis d'émission, les systèmes pollueur-payeur, les redevances sur les déchets et l'élimination des subventions préjudiciables à l'environnement en sont des exemples. Afin de lutter contre la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre imputables aux transports, l'OCDE défend par exemple la suppression des subventions aux énergies fossiles. La tarification des transports devrait tenir pleinement compte du coût des atteintes à l'environnement et à la santé, par exemple par le biais de la fiscalité des carburants (y compris la suppression des exonérations fiscales) et de la tarification routière, note le rapport. Ce point est fondamental car en payant à son coût réel pour l'environnement les énergies fossiles, les énergies renouvelables deviendront beaucoup plus attractives et rentables économiquement, qu'il s'agisse du solaire et de l'éolien mais aussi de l'énergie des mers et du vecteur hydrogène. OCDE ------------- Train-avion Le nouveau train à très grande vitesse de quatrième génération, l'AGV aurait l'intérêt de se substituer à des vols peu rentables. L'avion émet entre 134 et 148 grammes de CO2 par voyageur-kilomètre alors que le TGV n'en émet que 3 grammes. En outre, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, l'industrie aérienne devrait être responsable de 3 % des émissions de CO2 en 2050, contre 2 % aujourd'hui. Mais l'impact environnemental de l'industrie aérienne ne se limite pas aux gaz à effet de serre. D'autres polluants ont un effet négatif sur la qualité de l'air, comme les oxydes d'azote. Les émissions des transports aériens augmentent plus rapidement que celles de tous les autres secteurs. Celles qui sont dues aux vols internationaux ont augmenté de 73 % entre 1990 à 2003 et devraient, d'après les projections de la Commission européenne, atteindre 150 % d'ici à 2012 si aucune mesure n'est prise. Une telle croissance annulerait alors plus d'un quart de la réduction de 8 % de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre que l'UE-15 est censée réaliser entre 1990 et 2012 en vertu de protocole de Kyoto. En tout état de cause, même si les avions parvenaient à diminuer de 50 % leurs émissions de GES d'ici 2050, ce qui est loin d'être évident, ce gain serait annulé par la multiplication globale par 3 ou quatre du trafic aérien mondial. En outre, en attendant la rupture technologique des avions à hydrogène, en 2030 ou 2040, un avion émettra toujours au moins 25 fois plus de CO2 en consommant 10 fois plus d'énergie par passager-kilomètre que le train à grande vitesse. D'ici 2030, près de 3 000 km de lignes nouvelles à très grande vitesse devraient être ouvertes en Europe et la grande majorité des capitales et des grandes métropoles européennes devraient alors être raccordées à ce réseau européen à grande vitesse.
Il faudra également que nous développions des comportements plus "écoresponsables" en acceptant, quand nous voyageons à l'intérieur de notre continent de privilégier le train, même si ce mode de transport allonge de quelques heures nos déplacements. La nécessité vitale de maîtriser l'accélération du réchauffement climatique est à ce prix : nous devons être cohérents avec nous-mêmes et accepter de modifier profondément nos comportements et nos modes de vie si nous voulons éviter aux prochaines générations un catastrophe écologique majeure. http://www.enerzine.com/472/Train-avion-vers-une-necessaire-synergie-au-service-de-l-environnement/participatif.html ----------- NOTES DE LECTURE
Les objectifs climatiques ne pourront être atteints qu'à la condition que la lutte contre le gaspillage énergétique devienne un objectif prioritaire et contraignant. L'efficacité et la sobriété énergétique doivent cesser d'être considérées comme des variables d'ajustement de la politique énergétique et devenir les principes fondamentaux de l'action politique et économique, Au niveau mondial, l'efficacité énergétique représente à elle seule plus de 60 % du gisement de réduction des émissions de CO2 d'ici 2050, c'est-à-dire plus que les ER, le stockage de carbone et les biocarburants réunis. -------------------------- Les émissions induites par les financements des banques françaises sont trois fois plus importantes que les émissions françaises totales! Elles financent en moyenne 10 fois plus les énergies fossiles que les énergies renouvelables. Leur activité est incompatible avec les objectifs publics européens et français de lutte contre les changements climatiques. -------------- Compte tenu de notre potentiel éolien "offshore" considérable et des progrès technologiques remarquables qui permettent à présent la construction d'éoliennes géantes de 5 MW produisant en mer 18 millions de kWh par an (la consommation de 5000 foyers), est une énergie à la fois rentable sur la plan économique, vertueuse sur la plan écologique et, de surcroît, créatrice d'emplois. -----------
Des chercheurs japonais ont réussi à stocker de l'hydrogène dans un réservoir en aluminium sous forme de particules d'aluminium hydrogéné, molécule développée par le groupe de recherche. Lorsqu'il est chauffé à 80°C le composé relâche de l'hydrogène sous forme de gaz. Expérimentalement, on a pu extraire 9,3 litres d'hydrogène d'un réservoir mesurant 4 cm x 6 cm et d'une épaisseur de 5,5 mm. Ceci représente une contenance supérieure de 43 % par rapport à l'alliage lanthane-nickel (LaNi5) habituellement utilisé pour le stockage de l'hydrogène. Le groupe espère améliorer les propriétés du système afin que l'aluminium hydrogéné libère le gaz à 60°C, ce qui permettrait une utilisation directe de la chaleur rejetée par les appareils électroniques et donc une alimentation par piles à combustibles d'instruments portables comme les téléphones ou les ordinateurs. Japan Steel Works espère également utiliser cette technologie pour développer des réservoirs destinés à des véhicules roulant grâce à des piles à combustibles. A volume égal, cette méthode permettrait de stocker 3,6 fois plus d'hydrogène que des bonbonnes pressurisées à 35 MPa. La distance parcourue pourrait alors atteindre les 650 km pour un réservoir de 90 litres qui ne péserait que 110 kg, au lieu de 200 kg actuellement. --------------
[ publié par jeromet le 2008-12-02 06:55:57 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Mardi 2 décembre 2008 ] Forêts tropicales sur les marchés du carbone E&D La préservation des forêts tropicales est une priorité mondiale Forêts tropicales sur les marchés du carbone Les forêts plantées et préservées sous les tropiques contribuent de manière puissante à ralentir le réchauffement de l'atmosphère, alors que planter des arbres en d'autres endroits de la planète pourrait aggraver le réchauffement. Ces études remarquables et complémentaires convergent pour confirmer le rôle majeur des forêts tropicales sur l'atmosphère et le climat. Selon le climatologue Ken Caldeira, "les forêts tropicales agissent comme un véritable climatiseur de la Terre". Il faut en outre rappeler le rôle essentiel des forêts tropicales, et plus particulièrement les forêts denses humides, dans la préservation de la biodiversité : ces forêts abritent plus de 80 % de la diversité spécifique terrestre. Aujourd'hui, cette richesse est menacée. Selon la FAO, le quart de la diversité biologique de la planète risque de disparaître d'ici à 2020. L'urgence des mesures à prendre contre le changement climatique et pour la préservation de la biodiversité commence heureusement à faire évoluer l'opinion et les positions de la communauté internationale sur cette question complexe de la réduction des émissions liée à la déforestation et la dégradation des forêts tropicales. Un pas décisif a été franchi en 2006, avec les contributions de la Banque Mondiale, de Sir Nicholas Stern et enfin du GIEC cette année, dans son 4ème rapport qui souligne que : « 65% du potentiel d'atténuation globale du carbone se situe sous les tropiques et 50% de l'ensemble pourrait être réalisé en réduisant les émissions de déforestation ». Dans son rapport révolutionnaire de 2006, Nicolas Stern désignait la réduction de la déforestation comme une mesure " rentable du point de vue économique" pour atténuer le changement climatique. Ainsi estimait-il qu'il en coûterait entre 10 et 15 milliards de dollars (6,4 à 9,7 milliards d'euros) chaque année pour diminuer de moitié la déforestation d'ici à 2030. L'idée d'émettre des REDD (réduction d'émissions issues de la déforestation et de la dégradation tropicale) sur les marchés du carbone fait donc son chemin. La Bolivie a été la première à présenter des résultats mesurables et certifiés à la manière des MDP (Mécanismes de développement propre du protocole de Kyoto) sur le projet expérimental du Parc Noël Kempff. Depuis le sommet de Bali, le principe de la Réduction des Emissions liée à la Déforestation et la Dégradation des forêts tropicales (REDD) et de son intégration dans le cadre de la Convention Cadre Changement Climatique est admis. Les pays tropicaux vont ainsi pouvoir valoriser à travers les différents marchés du carbone leurs efforts REDD. La mise en place de mécanismes internationaux pour fournir une compensation aux pays qui protégeraient leurs forêts au détriment de leurs impératifs économiques et l'évaluation économique des actions de "déforestation évitée" sont à présent reconnues comme des priorités mondiales et doivent devenir, au même titre que le développement des énergies renouvelables et des technologies propres, es axes majeurs de la politique européenne en matière d'environnement et d'aide au développement. [ publié par jeromet le 2008-12-02 06:45:08 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Lundi 24 novembre 2008 ] Air comprimé-hydrogène devrait s'imposer d'ici 2020. E&D Stockage propre de l'énergie : le binôme air comprimé-hydrogène pourrait s'imposer d'ici 2020. par René Tregouët
Stocker de l'énergie solaire et éolienne est un véritable défi techno-économique car ces énergies sont, par nature, diffuses, intermittentes et difficilement prévisibles. Le marché mondial du stockage énergétique est d'ailleurs estimé à 60 milliards de dollars. Quand le vent souffle fort, par exemple, les éoliennes produisent plus d'électricité que les habitants n'en ont besoin. Il faut donc stocker cet excédent énergétique et le restituer en l'absence de vent. Enairys Powertech, une start-up en cours de création, a développé une méthode pour stocker et restituer l'énergie par air comprimé. L'ingénieur et fondateur d'Enairys, Sylvain Lemofouet, a conçu avec le professeur Alfred Rufer, directeur du Laboratoire d'électronique industriel de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et le professeur Daniel Favrat, directeur du Laboratoire d'énergétique industrielle, une batterie qui ne contient pas de métaux lourds. Explications de Sylvain Lemofouet : « L'air, comme tous les gaz, est compressible. En d'autres termes, il peut prendre le volume qu'on lui impose. En l'obligeant à occuper un plus petit espace, sa pression augmente et crée un potentiel d'énergie comparable à l'élévation de l'eau dans un barrage hydroélectrique. » Le stockage d'énergie par air comprimé n'est en soi pas nouveau mais cette technique n'a pour ainsi dire jamais été exploitée, du fait du faible rendement des machines à air existantes. En effet, l'air s'échauffe quand on le comprime et cette chaleur, une fois évacuée, génère des pertes importantes. La quantité d'énergie récupérée à la détente de l'air est faible par rapport à celle qui a été initialement stockée. On parle d'un rendement de l'ordre de 20 à 30 %. La machine à air comprimé d'Enairys fonctionne non pas avec un piston mécanique mais grâce à un concept de compression et de détente d'air basé sur le principe du « piston liquide ». L'eau refroidit l'air pendant la phase de compression et le réchauffe pendant la phase de détente permettant de réduire les pertes thermiques au minimum et donc d'avoir un bien meilleur rendement. Dans le système d'Enairys, l'électricité est employée pour comprimer l'air en alimentant un moteur électrique couplé à un compresseur hydropneumatique. L'air est ensuite stocké dans des bonbonnes, reliées les unes aux autres. Lorsqu'il y a une demande en électricité, l'air comprimé est utilisé pour faire tourner la même machine hydropneumatique et entraîne la machine électrique qui fonctionne alors en alternateur pour reproduire du courant. « Le rendement énergétique de notre système est de l'ordre de 60-65 % et s'approche ainsi du rendement des batteries au plomb qui est de 70 % », souligne Sylvain Lemofouet. Le grand avantage d'un tel système est qu'il est écologique et économique. Aujourd'hui, le stockage de l'énergie solaire ou éolienne se fait par des batteries d'accumulateurs électrochimiques. Celles-ci contiennent des métaux lourds qui sont polluants. En outre, leur durée de vie n'est que de quelques années. « Sur le long terme, notre système est moins coûteux », précise l'ingénieur. « Nous visons également le marché de la production d'air comprimé à haute pression et à plus long terme celui des voitures urbaines à air comprimé », souligne Sylvain Lemofouet. Le groupe énergétique EnBW (numéro 3 allemand) a également développé une solution pour résoudre le principal problème posé par l'exploitation de l'énergie éolienne : son stockage. Des améliorations techniques récentes devraient permettre la mise en service d'une centrale de stockage par air comprimé, unique en son genre, d'ici 2011/2012 dans le nord de l'Allemagne. Un rendement de 70 % est attendu pour cette installation d'une nouvelle génération, soit une nette progression par rapport à la génération actuelle (rendement de 40 %). L'entreprise est aujourd'hui à la recherche d'un site approprié et bénéficie dans son action du soutien du Land de Basse-Saxe. La grande majorité des projets éoliens allemands qui verront le jour dans les années à venir sont des projets "offshore" : les machines exploiteront le gisement éolien de la mer Baltique et de la mer du Nord, à une grande distance des centres industriels allemands fortement consommateurs d'électricité. Cette situation rend nécessaire le développement important du réseau électrique : une étude de l'agence allemande de l'énergie (dena) évalue à 800 km le besoin en nouvelles lignes électriques d'ici 2015. Selon les experts, il est peu probable que cet objectif soit réalisé dans les temps. D'où l'intérêt de projets tels que celui mené par EnBW. Les centrales de stockage de l'énergie par air comprimé sont capables d'emmagasiner temporairement l'énergie sous forme d'air comprimé par injection, dans des réservoirs souterrains de formations géologiques diverses (sel, roche, aquifère). L'énergie est restituée lors des périodes de forte ou moyenne demande. L'innovation technique du projet de EnBW consiste à récupérer la chaleur résultant de la compression de l'air en vue d'améliorer le rendement de l'installation : "le compresseur n'est pas refroidi et la chaleur de l'air comprimé est stockée dans un accumulateur de chaleur", explique le directeur de projet Joachim Manns. Plus précisément, l'air comprimé, chaud, est conduit vers le récupérateur, où il cède sa chaleur avant d'être temporairement stocké à faible température dans une caverne souterraine. Plus tard, l'air froid stocké est réacheminé vers le récupérateur de chaleur où sa température est ramenée à celle de la turbine. Cette technique efficace de réchauffement permet d'éviter le recours à une source extérieure d'énergie comme c'est le cas aujourd'hui (chauffage au gaz naturel). Selon Stephan Kohler, expert à la dena à Berlin, "la nouvelle centrale de stockage par air comprimé est la plus intéressante des techniques de stockage aujourd'hui envisageables". Le Nord de l'Allemagne dispose de nombreux sites adaptés à l'application de cette technologie (cavernes de sel). En Espagne, le centre de recherche aérospatial allemand (DLR) vient de mettre en service une turbine à gaz (TAG) d'un nouveau genre : délivrant une puissance de 250kW, cette TAG est intégrée à une centrale solaire à tour (CESA-1) et fonctionne au biodiesel. Le principe de fonctionnement de cette installation hybride expérimentale est le suivant. Dans un premier temps, les rayons du soleil sont réfléchis par un champ de miroirs et dirigés vers 3 récepteurs montés sur la tour. Placés les uns derrière les autres, ces récepteurs assurent ensuite un chauffage graduel de l'air comprimé de la TAG jusqu'à une température de 800°C. Si l'énergie solaire vient à manquer, le chauffage de l'air comprimé s'effectue par combustion de biodiesel. Ainsi, l'installation est capable de fournir de l'électricité en permanence, indépendamment de l'heure et des conditions météorologiques. Située sur la plate-forme solaire d'Almería dans le sud de l'Espagne, l'installation test a été conçue en collaboration avec 11 partenaires internationaux dans le cadre du projet européen Solhyco. Mais l'air comprimé pourrait également devenir une énergie rentable dans les transports urbains. Avec un baril de pétrole autour de 100 dollars, la petite entreprise MDI spécialisée dans les voitures propulsées à air comprimé suscite un regain d'intérêt en France et au-delà de ses frontières. La voiture à air comprimé dispose d'un réservoir type bouteille de plongée dont l'air comprimé utilisé seulement en ville est associé à un "adjuvant énergétique" (éthanol, gazole, essence sans plomb ou n'importe quel biocarburant) pour améliorer le rendement sur route. Les bouteilles d'air comprimé se rechargent en trois minutes en station-service. Protégée par une cinquantaine de brevets, cette voiture dont la fabrication en pré-série devrait commencer cette année, sera vendue aux alentours de 3.500 à 4.000 euros, selon les versions. La carrosserie monobloc en fibres composites, les accessoires et le moteur ne lui feront pas dépasser 330 kilos sur la balance. Sa vitesse maximum sera de 150 km/h. Le plein pourra se faire en 3 minutes pour un coût de 2€50 ! "Moins c'est lourd, moins ça consomme, moins ça pollue moins c'est cher, l'équation est simple", dit Guy Nègre. Avec une bouille qui lui donne l'air de sortir tout droit d'une bande dessinée, la OneCATS (son nom provisoire) a en tout cas déjà séduit le groupe indien Tata Motors. Mais en matière de stockage de l'énergie, l'hydrogène devrait également venir compléter la chaine énergétique propre. Un groupe de recherche du Institue of Multidisciplinary Research for Advanced Materials de l'université de Tohoku a découvert un procédé naturel de génération d'hydrogène à partir de la cellulose du bois. L'équipe de professeur Fumio SAITO a mis en évidence qu'un broyage physico-chimique à sec de la cellulose, suivi de sa caléfaction entraîne une synthèse à haut rendement d'hydrogène d'une grande pureté. L'échantillon utilisé était composé de cellulose et d'un hydroxyde de métal qui servirait d'agent accélérateur de la réaction. Le mélange est broyé à sec puis chauffé dans un four électrique sous atmosphère d'argon. Un mélange gazeux est alors libéré, composé en pourcentage molaire à 93,5 % d'H2, 6,4 % de CH4 ainsi que de traces de CO et CO2. L'hydrogène moléculaire produit est considéré comme d'une grande pureté car il contient moins d'1 % de CO et peut de ce fait être utilisé directement dans des piles à combustibles à acide phosphorique (PAFC). Cette méthode, relativement simple de synthèse à haut rendement d'hydrogène d'une grande pureté, à partir de biomasse telle que les débris de bois, a toutes les chances de connaître un rapide développement. Outre Atlantique, le Pr Lanny Schmidt et son équipe de l'université du Minnesota viennent ainsi de mettre au point un procédé permettant de produire de l'hydrogène à partir d'huile ou de sucre, après avoir rendu l'opération possible à partir de l'éthanol. À terme, l'objectif est d'étendre les matières premières à tout un éventail de résidus de cultures. À la sortie de la réaction, un mélange hydrogène et monoxyde de carbone, entrant dans la fabrication d'un carburant de synthèse, et de l'ammoniac qui peut être utilisé comme fertilisant. Les travaux du professeur Schmidt pourraient déboucher sur une diminution considérable du coût de production des biocarburants, des engrais et de l'hydrogène, tout en éliminant l'énergie fossile indispensable à leur obtention. Cette production "verte" d'hydrogène à partir de ressources renouvelables pourrait avoir un impact considérable tant sur la plan économique qu'écologique en apportant une solution élégante et rentable à la production et au stockage de l'hydrogène. En s'inspirant de la photosynthèse, des chercheurs américains du MIT, dirigé par Daniel Nocera, ont franchi une étape décisive vers la production d'hydrogène à partir d'énergie solaire en mettant au point un catalyseur à la fois efficace et bon marché (Voir article dans notre rubrique « Energie »). Un réacteur expérimental exploitant l'énergie solaire pour produire de l'hydrogène par l'hydrolyse de l'eau a été mis en service le 31 mars 2008 sur la plate-forme de recherche solaire d'Almeria en Espagne. Cette inauguration marque le lancement de la deuxième phase du projet "Hydrosol" mené depuis 2004 par le Centre de recherche aérospatiale allemand (DLR) en coopération avec l'organisme de recherche énergétique espagnol CIEMAT. Baptisé "Hydrosol II", le nouveau réacteur optimisé et automatisé est dix fois plus puissant que son prédécesseur "Hydrosol I" (100kW(th) contre 10kW(th)). La réalisation de ce prototype constitue une étape importante vers la conception d'une future installation industrielle. Le projet pilote, qui se caractérise par un cycle thermochimique particulièrement efficace (jusqu'à 50 % de rendement), poserait ainsi les fondements d'une future et durable économie de l'hydrogène. En effet, contrairement à l'hydrolyse thermique directe qui nécessite des températures de plusieurs milliers de degrés, le procédé innovant du projet Hydrosol repose sur une combinaison de différentes réactions chimiques qui ont lieu à des températures inférieures à 1400 degrés. Outre-Manche, la compagnie Wind Hydrogen Ltd, basée à Anglesey au nord de Pays de Galles, développe une technologie intégrant éolien et hydrogène pour la production d'électricité et le transport. Le principe de cette technologie est d'utiliser le surplus d'énergie éolienne pour produire de l'hydrogène par électrolyse de l'eau. Cet hydrogène stocké peut être soit utilisé pour produire de l'électricité en cas de vents faibles (piles à combustible ou moteur à combustion interne) ou être revendu pour le secteur du transport. D'après Declan Pritchard, le directeur de développement de Wind Hydrogen, "L'énergie éolienne couplée avec la production hydrogène permet théoriquement la pénétration du 100 % renouvelable dans le marché de l'électricité". La compagnie travaille sur différents sites au Royaume-Uni, en particulier en Ecosse, et en Australie. A Kilbirnie, à l'ouest de l'Ecosse, la compagnie travaille sur un projet de 375 MW. Dans ce projet, 10 à 15 % de l'électricité produite par les éoliennes seraient dédiés à la production d'hydrogène. On voit donc, à la lumière de ces remarquables avancées technologiques, que la question du stockage propre et efficace, qui constitue encore un obstacle majeur à l'utilisation généralisée et rentable des énergies renouvelables (énergie éoilienne, solaire et biomasse principalement), est en train d'être surmontée grâce à ce binôme air comprimé-hydrogène qui devrait s'imposer définitivement d'ici 2020. http://www.enerzine.com/594/stockage-propre-de-l-energie---le-binome-air-comprime-hydrogene-pourrait-s-imposer/participatif.html [ publié par jeromet le 2008-11-24 12:10:52 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Jeudi 20 novembre 2008 ] Hydro-Québec planche sur l'auto et le transport en commun électrique E&D par Marie Quinty
La société d'État envisagerait de créer une unité consacrée au développement du transport électrique : auto et transport en commun. Selon des informations obtenues par La Presse, Hydro-Québec est en plein virage du transport électrique. La société d'État s'apprêterait à s'impliquer financièrement dans le développement d'une voiture hybride rechargeable. Hydro-Québec a refusé de confirmer la création de l'unité de travail consacrée à ce projet, mais a dit qu'il s'agit d'une possibilité. Toutefois, le président Thierry Vandal a indiqué, hier, au 4e sommet Québec-New York, à Montréal, que l'auto électrique rechargeable allait bientôt révolutionner le transport, grâce aux importantes percées technologiques des dernières années. La priorité irait toutefois à l'électrification du transport en commun. Hydro-Québec se préoccuperait de l'électrification de certaines portions du réseau des transports en commun de Montréal : trains de banlieue, tramways et autobus électriques en service rapide sur les boulevards Pie-IX et henri-Bourassa. L'Agence métropolitaine de transport de Montréal (AMT) a d'ailleurs déjà acheté des locomotives de type bimode. « Hydro veut visiblement devenir une force de proposition active des transports électriques, comme l'est devenue Électricité de France ces dernières années », estime Pierre Lavallée, directeur du développement international au tout nouveau Centre national du transport avancé. L'idée que l'électrification du transport augmenterait considérablement la demande en électricité serait fausse, selon l'analyse d'une filiale d'Hydro-Québec (IndusTech), dont La Presse a obtenu copie. Ainsi, l'électrification du quart du parc automobile du Québec (un million de véhicules) ferait augmenter la consommation d'environ 2,3 TWh (2,3 milliards de kWh). Cela ne représente que 1,3 % des ventes annuelles d'électricité au Québec. Selon Pierre Langlois, auteur de « Rouler sans pétrole », l'électrification des trois quarts du parc automobile québécois ferait augmenter d'au plus 7 % la demande d'Hydro-Québec, parce que les autos consommeraient de l'électricité en dehors des pics de demande.. L'électrification d'un million de véhicules au Québec se traduirait par une réduction de 3,4 millions de tonnes de gaz à effet de serre par année, sur un total de 34 millions de tonnes qu'émet le secteur du transport. Pour les automobilistes, les épargnes sont substantielles : IndusTech calcule qu'un parcours annuel de 18 000 km coûte 1 677 dollars en essence, mais seulement 186 dollars en électricité. Neuf fois moins. Amélioration du rendement énergétique au Canada Par ailleurs, selon Statistique Canada, le rendement énergétique des véhicules légers à essence a été de 10,21 par 100 km au 2e trimestre de 2008, ce qui constitue une amélioration de 3,3 % comparativement au 2e trimestre de 2007, et une amélioration de 5,8 % par rapport au 2e trimestre de 2006. L'utilisation totale de gros véhicules légers à passagers ( fourgonnettes, véhicules utilitaires sport et camionnettes) a diminué de 17,7 % comparativement au 2e trimestre de 2007. Les véhicules légers au Canada ont parcouru en moyenne 3 863 km, au cours du 2e trimestre, en baisse de 10 % comparativement à l'année précédente. Il s'agit du 4e trimestre consécutif au cours duquel la moyenne a diminué comparativement à l'année précédente. http://www.visiondurable.com/article-273103-HydroQuebec-planche-sur-lauto-et-le-transport-en-commun-electrique.html [ publié par jeromet le 2008-11-20 13:48:43 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Jeudi 20 novembre 2008 ] 20 Nov Ils l'ont fait E&D
Easy Dôme, des maisons durables en préfabriqué Easy Dôme, des maisons durables en préfabriquéL'architecte danois Kári Thomsen et l'ingénieur Ole Vanggaard ont créé "Easy Dome", un modèle d'habitat à assemblage rapide et à faible consommation d'énergie. Après le succès du premier "Easy Dome" construit en 1992 pour le Greenland Society sur les îles Féroé, un certain nombre de dômes en forme de chalet ont été construits sur des lieux touristiques. Depuis, d'autres bâtiments préfabriqués ont été mis en production et leurs livraisons ont réellement débuté cet été. La forme unique en icosaèdre de l'Easy Dome, est conçue pour optimiser l'espace intérieur de chaque maison. Composé de plusieurs formes hexagonales, le dôme abrite une multitude de coins et de recoins, se distinguant ainsi des autres modèles de maisons en préfabriqué. Easy Dôme, des maisons durables en préfabriqué Le dôme offre aux particuliers la possibilité de construire des maisons de haute qualité, avec des panneaux en bois modulables prêts à l'assemblage sur un socle en béton armé. Une fois tous les éléments structurels acheminés sur place, il faut environ une journée pour faire s'élever un dôme de moins de 50 mètres carrés. Easy Dôme, des maisons durables en préfabriqué Des matériaux durables et recyclables sont exclusivement utilisés pour construire le dôme de deux étages, comprenant un salon, une cuisine, une salle de bains et deux chambres à coucher. L'extérieur est fait d'un bardage en pin non-toxique, tandis que le toit est tapissé de gazon. Ventilée de l'extérieur, la construction bénéficie d'une isolation en laine de bois ou de lin. De la fibre de gypse couvre les gaines et les câbles. Chaque maison possède son réservoir d'eau, ses propres panneaux solaires et son poêle en brique, le tout contrôlé par un thermostat central. D'autres systèmes en énergies renouvelables sont également disponibles (petites éoliennes, pompes à chaleur, piles à combustible, etc.). Enfin, il est également possible de construire et de relier deux ou trois dômes ensembles. http://www.enerzine.com/1037/5838+easy-dome-d es-maisons-durables-en-prefabrique+.html
---------------- Borloo présente son plan pour les énergies renouvelables Jean-Louis Borloo a présenté, lundi 17 novembre, son plan (pdf, 786 Ko) pour les énergies renouvelables, à l'occasion du lancement de la semaine des énergies renouvelables à La Défense (Hauts-de-Seine). L'objectif du ministre de l'écologie est d'économiser 20 millions de tonnes de pétrole par an d'ici à 2020 et que 23 % de l'énergie consommée proviennent de sources renouvelables à cette date. L'énergie solaire est largement mise en avant, avec la construction prévue d'une centrale solaire par région d'ici à 2011. L'installation de panneaux photovoltaïques intégrés dans les bâtiments sera également favorisée grâce à "un allègement des charges administratives et fiscales". Les entreprises dont les bâtiments seront dotés de panneaux solaires pourront revendre l'électricité non consommée au prix de 45 centimes par kilowattheure (voire 55 centimes sur dérogations), ce qui devrait rentabiliser les investissements. Un "fonds chaleur renouvelable" pour soutenir la construction de chaufferies qui utilisent des sources d'énergies renouvelables, comme la biomasse (forêts, déchets...) ou la géothermie sera mis en place progressivement à partir de 2009. Il sera doté d'un milliard d'euros pour soutenir les projets d'investissement pour "l'habitat collectif, le tertiaire et l'industrie" et rendre concurrentiel le prix de la chaleur produite à partir de sources renouvelables. Celle-ci devra être "vendue à un prix inférieur d'au moins 5 % à celui de la chaleur produite à partir d'énergie fossile". Pour l'habitat individuel, le crédit d'impôt développement durable doit être maintenu jusqu'en 2012. "UN MARCHÉ ANNUEL DE 24 MILLIARDS D'EUROS ET 120 000 EMPLOIS" Le plan prévoit de doter la France d'un total de 8 000 éoliennes en 2020, soit 6 000 de plus qu'aujourd'hui. Mais il tient compte des critiques, puisqu'il veut "prévenir les atteintes au paysage". Les parcs éoliens devraient donc être plus grands pour limiter leur nombre. La réalisation de cet objectif passera également par le développement de l'éolien en mer. Le plan est plus modeste pour l'énergie hydroélectrique, avec une "modernisation et une optimisation" des barrages. Mais "un inventaire du potentiel de développement hydroélectrique des cours d'eau et des seuils existants sera conduit et rendu public". Le ministère insiste également sur le bénéfice économique de ce plan : "les énergies renouvelables pourraient ainsi représenter en 2012 un marché annuel de 24 milliards d'euros et 120 000 emplois". "C'est mieux que rien", a réagi Marc Jedliczka, vice-président du comité de liaisons énergies renouvelables (CLER), "mais il faudrait surtout mettre l'accent sur les économies d'énergie" pour atteindre l'objectif des 23 % d'énergie issue de sources renouvelables. Il craint surtout que les mesures annoncées "favorisent les grands groupes, alors qu'il faudrait que les acteurs principaux soient les collectivités et les petits projets locaux". Selon lui, la complexité des règles d'installation des parcs éoliens ou photovoltaïques empêcheront les PME de profiter du plan annoncé par Jean-Louis Borloo. "C'est une bonne impulsion, mais l'Etat ne pourra pas tout faire tout seul", assure de son côté Arnaud Gossement du réseau d'association France Nature Environnement, qui est satisfait que "la France prenne enfin le virage de l'énergie verte". En ce qui concerne le débat autour des éoliennes, Arnaud Gossement assure "qu'il ne faut pas tout décréter depuis Paris, il faut une réflexion démocratique territoire par territoire, certaines régions de France peuvent être plus propices à l'éolien, d'autres au solaire." Jean-Baptiste Chastand http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/11 /17/jean-louis-borloo-presente-son-plan-pour- les-energies-renouvelables_1119777_3244.html# xtor=RSS-3244 ------------------
En famille dans l'autobus La Société de transport de Montréal (STM) a lancé hier un nouveau programme afin d'inciter les familles à utiliser son réseau la fin de semaine. À compter du 6 décembre prochain, un adulte muni d'un titre de transport pourra voyager dans le réseau de la STM avec un maximum de cinq enfants âgés de moins de 12 ans sans devoir payer de frais supplémentaires les samedis, les dimanches ainsi que les jours fériés. À l'heure actuelle, seuls les enfants de moins de six ans peuvent voyager gratuitement dans le réseau. La STM estime à 400 000 $ le coût de cette mesure. http://www.ledevoir.com/2008/11/19/217053.htm l ---------------- Des fours solaires pour enrayer le déboisement Des fours solaires pour enrayer le déboisementLes forêts de Madagascar sont menacées de disparition. Avant la colonisation, Madagascar était couverte de 90% de forêt vierge. Aujourd'hui, cette forêt primaire a perdu 9/10e de sa surface, ce qui entraîne une désertification croissante du sud du pays. La principale cause de cette désertification réside dans l'utilisation du charbon de bois à des fins domestiques. Près de 80% du bois récolté sont en effet utilisés pour produire de l'énergie et fabriquer le charbon de bois nécessaire à la cuisson des aliments. Une famille malgache emploie 3 Kg de charbon de bois par jour, ce qui équivaut à 30 Kg de bois! Conséquence: chaque année ce sont 300.000 ares de forêt qui disparaissent. Après une absence de 25 ans de Madagascar où elle avait travaillé dans le domaine de l'aide au développement, c'est le triste constat fait par l'ONG suisse Regula Ochsner qui a décidé de lancer un projet de fours solaires sur l'île. Tout commence en 2000 par l'envoi d'un conteneur rempli de 500 fours solaires, destinés à la région de Tuléar, située dans le sud du pays. Un an après, le premier four solaire de fabrication malgache voyait le jour. L'atelier malgache fut réellement créé en 2004. Il est équipé d'installations photovoltaïques ainsi que d'une éolienne qui lui permet de générer sa propre électricité verte. Un deuxième centre fut créé deux ans plus tard à Ejeda, deux autres sont encore à l'état de projet. Sur place, l'ADES (Association pour le développement de l'énergie solaire) emploie en permanence 13 personnes. Grâce aux démonstrations organisées dans les villages, mais aussi aux reportages radio ou télévisés, le projet se répand. En 2005, l'association avait livré près de 1.500 fours solaires. 500 fours solaires permettent d'économiser 5,5 tonnes de bois, de réduire les émissions de CO2, de préserver la santé de la population et la nature exceptionnelle de l'île qui est également à la base du tourisme qui se développe à Madagascar. Grâce aux dons privés qui financent cette action, un four ne coûte « que » 18 euros à une famille alors qu'il coûte 55 euros à fabriquer. Son amortissement se fait donc en six mois. A plus long terme, l'ADES souhaite également inciter la population et le gouvernement à se tourner vers des installations solaires et des éoliennes pour la production d'électricité dans le sud de l'île. De belles ambitions qui doivent avant tout convaincre les acteurs locaux pour se concrétiser. http://www.enerzine.com/1/1916+Des-fours-sola ires-pour-enrayer-le-deboisement+.html ------------------------- [ publié par jeromet le 2008-11-20 13:46:04 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Jeudi 20 novembre 2008 ] 20 Nov Revue de Presse E&D Bush gâte l'industrie des combustibles Le président Bush devance ses cadeaux de Noël à l'industrie des combustibles. L'Environmental Protection Agency, l'équivalent de son ministère de l'Environnement, a ainsi haussé hier de 4,6 % à 7,76 % la concentration d'éthanol exigée dans l'essence aux États-Unis ---------malgré les Impacts de cette production sur l'alimentation mondiale.---------------
De plus, passant outre à l'avis de deux des trois gouverneurs en cause et d'une partie importante du Congrès, l'organisme a autorisé hier formellement de nouveaux forages pétroliers sur plus de 8000 km2 de terres publiques au Colorado, en Utah et au Wyoming. http://www.ledevoir.com/2008/11/19/217058.html --------------------
LE CANADA EN FAVEUR D'UN SYSTÈME NORD-AMÉRICAIN D'ÉCHANGE DE GES Le Premier ministre canadien Stephen Harper souhaite la mise en place prochaine d'un système continental de "plafonnement et d'échange des droits d'émissions de gaz à effet de serre" en Amérique du Nord. Dans son programme pour la nouvelle session parlementaire présenté mercredi, M. Harper dit vouloir consulter les provinces et les "partenaires" du Canada "pour mettre en place" ce système. Le Premier ministre entend également travailler à l'établissement d'"un protocole international efficace pour l'après 2012", c'est-à-dire à l'expiration du protocole de Kyoto. Depuis leur arrivée au pouvoir en 2006, les conservateurs se sont vu souvent reprocher par l'opposition et les écologistes d'avoir abandonné l'objectif de réduction des GES fixé par le protocole de Kyoto, pourtant ratifié par le Canada. Le gouvernement Harper veut aussi accroître les sources d'"énergie propre" au Canada, en encourageant l'extraction de gaz naturel dans l'Arctique, et faire en sorte que 90% de l'électricité consommée au Canada n'émette aucun GES en 2020. Pour ce faire, le gouvernement compte réduire "les obstacles en matière de réglementation" afin d'"étendre le réseau de gazoducs dans le Nord" du pays. M. Harper a indiqué en outre que son gouvernement "fixera comme objectif le recours à des sources non émettrices, telles que l'hydroélectricité, le nucléaire, le charbon propre et l'éolien pour satisfaire les besoins d'énergie propre au Canada. rci ------------------------ LES ENTREPRISES PÉTROLIÈRES ET L'ENVIRONNEMENT AU CANADA Les entreprises ont consacré 8,6 milliards de dollars en 2006 au Canada à la protection de l'environnement sous forme de dépenses d'exploitation et d'immobilisations, selon des données publiées lundi par Statistique Canada. L'industrie qui a consacré le plus à la protection de l'environnement, soit un montant de 2,8 milliards de dollars, est celle de l'extraction de pétrole et de gaz. Ces sommes représentent les dépenses engagées par les entreprises pour se conformer à des règlements, des conventions et des accords volontaires dans le domaine de l'environnement au Canada. Pour chaque investissement de 100 dollars effectué par l'industrie pétrolière, une somme de 4 dollars a été investie dans la protection de l'environnement. L'Alberta est la province qui a vu ses entreprises dépenser le plus pour les infrastructures et les équipements visant la protection de l'environnement en 2006.
--------------------------- PLUS DE VOITURES ÉLECTRIQUES AU CANADA D'ICI 10 ANS Un groupe de réflexion rattaché au gouvernement canadien va recommander que 5% des véhicules qui circulent au Canada soient électriques d'ici 10 ans. Le quotidien montréalais "La Presse" rapportait mercredi que le groupe va déposer son rapport le 26 novembre et que ses recommandations devraient déterminer ce qu'Ottawa doit faire pour que progresse la mobilité électrique au Canada. Selon le journal, le groupe est notamment composé de représentants de General Motors, Ford, Hydro-Québec et des syndicats de l'industrie automobile. Le rapport recommanderait que 80.000 véhicules soient alimentés par des sources électriques en 2018.
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Pour les automobilistes, les épargnes sont substantielles : IndusTech calcule qu'un parcours annuel de 18 000 km coûte 1 677 dollars en essence, mais seulement 186 dollars en électricité. Neuf fois moins -------- BATTERIE GARANTIE A VIE l'IREQ (Institut de recherche d'Hydro-Québec) travaille actuellement à mettre au point un matériau de titanate de lithium. Ce matériau augmente à la fois la sécurité, l'efficacité, la puissance et la durée de vie des batteries automobiles. « C'est LA batterie idéale, LA batterie du futur, dit le physicien Pierre Langlois, auteur de « Rouler sans pétrole ». Elle permet une autonomie de 200 à 300 km, en plus de pouvoir être utilisée à des températures atteignant moins 40 et d'être rechargée en moins de 10 minutes. » De plus, le nombre de charges et décharges peut atteindre 15 000, ce qui est énorme. Une charge par jour pendant 15 ans représente 5 500 charges. Actuellement, trois entreprises fabriquent de telles batteries dans le monde : Altairnano, Toshiba et EnerDel. http://www.visiondurable.com/article-i273736-Auto-electrique-dimportants-projets-dans-les- cartons-dOttawa-et-de-Quebec.html ------------- Un obstacle» au marché des crédits d'émissions Louis-Gilles Francoeur
En réaffirmant dans le discours du Trône sa politique de réduction «en intensité» des émissions canadiennes de gaz à effet de serre (GES), Stephen Harper fait du Canada un «obstacle» à l'émergence du marché de crédits d'émissions que l'administration Obama entend mettre sur pied de concert avec les gouverneurs qui ont clairement appuyé, avant hier, sa politique de plafonnement des émissions aux États-Unis. http://www.ledevoir.com/2008/11/20/217348.html -------------------------
NOTES DE LECTURE
« À moins d'être un neurochirurgien, conduire est probablement la tâche quotidienne la plus complexe que nous ayions à accomplir. (...) À 30 milles à l'heure, un conducteur est exposé à 1320 éléments d'information à la minute.» «(L'émission Fifth Estate) a envoyé deux conducteurs sur une autoroute et leur a fait parcourir le même trajet en même temps. L'un d'eux avait pour consigne de changer de voies aussi souvent que possible, l'autre d'éviter de le faire. Le premier a épargné à peine quatre minutes sur un trajet de 80 minutes.» «Une variation apparemment insignifiante dans la vitesse d'une voiture peut faire la différence entre la vie et la mort d'un piéton. Le risque qu'un piéton meure après avoir été frappé est presque quatre fois plus grand lorsque le véhicule roule entre 36 et 45 milles à l'heure que lorsqu'il se déplace entre 26 et 30 milles à l'heure, a constaté une étude floridienne.» ------------------
C'est le manque de temps qui me rends inculte moi aussi ------------ Another cost saving from the climate fight will be the avoided damage from droughts, floods and sea level rise, which British economist Nicholas Stern famously said could be 20 times the cost of curbing greenhouse gases. ---------------- «Chaque dollar investi dans le transport en commun génère 1,7 fois plus d'emplois et 2,5 fois plus de valeur ajoutée dans l'économie que l'investissement dans la voiture privée», a affirmé M. Khadir. --------------- "The diesel produces much less carbon dioxide than the regular combustion engine and it's much more efficient," says Zheng. "The higher the fuel efficiency, the lower the carbon dioxide emissions." He adds that diesels, which are making a comeback in the United States and are popular in Europe, are more powerful than combustion engine vehicles, and can be made cleaner.
----------------- Dalton McGuinty a rencontré la semaine dernière des représentants des cinq entreprises. Ceux de Honda et de Toyota lui ont dit que si les trois constructeurs nord-américains devaient faire faillite, l'importante industrie des pièces pourrait s'effondrer. ----------------
[ publié par jeromet le 2008-11-20 13:24:24 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Lundi 17 novembre 2008 ] Le scandale de la FDA ( en anglais) E&D FDA Conspired with Chemical Industry to Declare Bisphenol-A Harmless The FDA's evaluation concluded that BPA was perfectly safe for consumers of any age, including infants. This conclusion stands in direct opposition to the Canadian government, which declared BPA to be a toxic chemical on Oct. 18 and moved towards banning the chemical in baby bottles. Even the U.S. National Institutes of Health says BPA may be dangerous, admitting it is concerned about BPA's "effects on development of the prostate gland and brain and for behavioral effects in fetuses, infants and children."
The FDA has become an enormous threat to the health and safety of the American people.
Two days ago, NaturalNews reported the FDA's masterminding of an extortion racket that targets small health supplement companies and threatens their owners with imprisonment if they don't pay huge sums of money to FDA contractors (http://www.naturalnews.com/024567.html). It is now clear to most independent observers that the FDA is operating a criminal protect racket that seeks to multiply the profits of drug companies and chemical companies while betraying the health and safety of the American people. FDA decision boards are routinely stacked with "experts" who are on the take from the corporations impacted by their decisions, and even while the FDA is giving the big thumbs up to deadly pharmaceuticals and cancer-causing chemicals, it is targeting health supplement companies with threats so severe they would be considered criminal if uttered by anyone else. Thanks to the FDA, it remains illegal in the United States to even link to a scientific study on the health benefits of cherries if you happen to sell cherries. Telling the truth about anti-cancer herbs can land you in prison, and placing a customer testimonial on your health product website can earn you a visit from FDA agents accompanied by armed SWAT-style assault teams (http://www.naturalnews.com/021791.html). The FDA, it seems, has turned reality upside down and is now telling us that all the poisons are safe while all the natural substances are dangerous. Consider this: According to the FDA: • Aspartame is perfectly safe, but stevia is too dangerous to use in foods • Vioxx is perfectly safe, but cherries are too dangerous to treat arthritis pain • Chemotherapy is safe enough for everyone, but anti-cancer herbs might poison you • Vaccines are so safe that we should inject all our teenage girls with them, but Vitamin D has no biological benefit whatsoever and has no effect on preventing infections • Bisphenol-A is safe enough for babies to drink, but human breast milk is dangerous and outlawed from being sold The FDA: Harming babies for profit The number of babies that have been harmed or killed by the FDA is beyond accounting. This agency, through its outright abandonment of its duty to protect the People, has established itself as the single most dangerous organization operating on U.S. soil, far exceeding the harm posed by criminal gangs, white-collar criminals or even terrorist cells.
http://www.naturalnews.com/024593.html http://www.imaage-paris.com/actu/article.php3?id_article=871 http://abclocal.go.com/wpvi/story?section=news/health&id=6466753 [ publié par jeromet le 2008-11-17 09:29:31 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Lundi 17 novembre 2008 ] 17 Nov Parlons Solaire E&D L'énergie solaire, une source inépuisable d'énergie Les deux atouts principaux de l'énergie solaire ? Energie gratuite (hors achat du matériel) et l'alimentation en énergie des lieux les plus reculés. Avancées scientifiques Cet été, le laboratoire américain des énergies renouvelables (NREL) a annoncé avoir conçu une cellule photovoltaïque avec un rendement de 41 % (pour info la plupart des « produits solaires » actuels sont à 20%). Mais ce n'est rien au regard du rendement maximum théorique : 84 % de l'énergie des photons pourraient être convertie en électricité. Problème, les cellules actuelles ne savent transformer en électricité qu'une petite partie du spectre de la lumière entre l'infrarouge et le proche ultraviolet. Pour élargir le spectre des cellules, les chercheurs explorent actuellement plusieurs pistes : - superposer plusieurs couches photovoltaïques, chacune spécialisée dans un spectre. Technique employée par NREL pour son record de 41 % de rendement. - disposer d'un filtre en amont de la cellule pour compresser les longueurs d'onde. - reproduire le système de photosynthèse végétale, car la nature nous montre l'exemple. En effet, les plantes transforment les photons en énergie grâce notamment à la chlorophylle. Dans ses essais, l'homme remplace la chlorophylle par des cellules organiques. Les cellules organiques sont des films poreux recouverts d'une très fine couche de particules de pigments en contact avec une solution électrolyte. Quand un photon frappe la cellule, il produit une charge négative dans le pigment et une charge positive dans l'électrolyte, menant à un courant. Pour doper cet effet photovoltaïque assez faible, les scientifiques ont eu l'idée d'augmenter les interfaces entre le colorant et l'électrolyte.
Panneaux solaires sur le marché
Deux types de panneaux solaires s'adressent actuellement au grand public : - les panneaux solaires thermiques, appelés capteurs solaires thermiques, qui convertissent la lumière en chaleur récupérée et utilisée sous forme d'eau chaude ; - les panneaux solaires photovoltaïques, appelés modules photovoltaïques, qui convertissent la lumière en électricité. Le solaire photovoltaïque est communément appelé PV. Dans les deux cas, les panneaux sont habituellement plats, d'une surface approchant plus ou moins le m² pour faciliter et optimiser la pose. Par ailleurs, les panneaux solaires thermiques sont actuellement plus rentables économiquement que les modules photovoltaïques grâce à un rendement élevé, avoisinant les 80 %. Cependant, l'énergie solaire est à l'heure utilisée essentiellement pour le chauffage de l'eau chaude sanitaire alors qu'elle pourrait servir entre autre pour : - le chauffage : en combinant une isolation et une ventilation performante, il est possible de couvrir près de 80% des besoins de chauffage et 60% des besoins thermiques d'eau chaude sanitaire. Une telle couverture est néanmoins obtenue moyennant un investissement élevé (mais il existe des aides financières), et une adaptation de l'architecture du projet. - la climatisation : dans ce cas, la chaleur captée par les panneaux solaires est dirigée vers une machine à absorption. Cette solution est plus écologique qu'une climatisation classique (réduction des émissions de CO2). La technique reste marginale principalement en raison de son coût actuel, elle se trouve en phase de développement et il n'y a qu'une cinquantaine d'installations en Europe (dont les caves viticoles de Banyuls). En conclusion, le solaire n'en est qu'à son commencement et j'emprunterais ces mots de Simone Weil car je n'aurais su dire mieux : « Nous ne vivons pas d'autre chose que d'énergie solaire ; nous la mangeons, et c'est elle qui nous maintient debout, qui fait mouvoir nos muscles, qui corporellement opère en nous tous nos actes.» http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1807_energie_solaire_source_inepuisable.php
Les capteurs solaires de toit fournissent de l'eau chaude à près de 40 millions de foyers dans le monde, la plupart d'entre eux en Chine(REN21, 11/2005).
photovoltaïque Domaines d'application : * 5% de petits appareils : montres, calculettes, gadgets alimentés par des cellules de faible puissance * 80% de générateurs autonomes pour l'alimentation d'habitations isolées, des zones rurales des pays en voie de développement, de relais de télécommunication, de systèmes professionnels variés (balises en mer, mesures météo, parcmètres...). Depuis peu, il existe aussi des tuiles solaires qui s'intégre mieux dans le paysage urbain * Notons enfin que si les 10 000 km² de toitures existantes étaient couvertes de panneaux solaires, la production d'électricité serait de 1 000 TWh par an soit près du double de la consommation intérieure brute actuelle (516,4 TWh en 2004).
-------------- [ publié par jeromet le 2008-11-17 09:28:18 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Lundi 17 novembre 2008 ] Le scandale de la FDA ( en anglais) E&D FDA Conspired with Chemical Industry to Declare Bisphenol-A Harmless The FDA's evaluation concluded that BPA was perfectly safe for consumers of any age, including infants. This conclusion stands in direct opposition to the Canadian government, which declared BPA to be a toxic chemical on Oct. 18 and moved towards banning the chemical in baby bottles. Even the U.S. National Institutes of Health says BPA may be dangerous, admitting it is concerned about BPA's "effects on development of the prostate gland and brain and for behavioral effects in fetuses, infants and children."
The FDA has become an enormous threat to the health and safety of the American people.
Two days ago, NaturalNews reported the FDA's masterminding of an extortion racket that targets small health supplement companies and threatens their owners with imprisonment if they don't pay huge sums of money to FDA contractors (http://www.naturalnews.com/024567.html). It is now clear to most independent observers that the FDA is operating a criminal protect racket that seeks to multiply the profits of drug companies and chemical companies while betraying the health and safety of the American people. FDA decision boards are routinely stacked with "experts" who are on the take from the corporations impacted by their decisions, and even while the FDA is giving the big thumbs up to deadly pharmaceuticals and cancer-causing chemicals, it is targeting health supplement companies with threats so severe they would be considered criminal if uttered by anyone else. Thanks to the FDA, it remains illegal in the United States to even link to a scientific study on the health benefits of cherries if you happen to sell cherries. Telling the truth about anti-cancer herbs can land you in prison, and placing a customer testimonial on your health product website can earn you a visit from FDA agents accompanied by armed SWAT-style assault teams (http://www.naturalnews.com/021791.html). The FDA, it seems, has turned reality upside down and is now telling us that all the poisons are safe while all the natural substances are dangerous. Consider this: According to the FDA: • Aspartame is perfectly safe, but stevia is too dangerous to use in foods • Vioxx is perfectly safe, but cherries are too dangerous to treat arthritis pain • Chemotherapy is safe enough for everyone, but anti-cancer herbs might poison you • Vaccines are so safe that we should inject all our teenage girls with them, but Vitamin D has no biological benefit whatsoever and has no effect on preventing infections • Bisphenol-A is safe enough for babies to drink, but human breast milk is dangerous and outlawed from being sold The FDA: Harming babies for profit The number of babies that have been harmed or killed by the FDA is beyond accounting. This agency, through its outright abandonment of its duty to protect the People, has established itself as the single most dangerous organization operating on U.S. soil, far exceeding the harm posed by criminal gangs, white-collar criminals or even terrorist cells.
http://www.naturalnews.com/024593.html http://www.imaage-paris.com/actu/article.php3?id_article=871 http://abclocal.go.com/wpvi/story?section=news/health&id=6466753 [ publié par jeromet le 2008-11-17 09:26:36 ] [Permalien] [ Ajouter un commentaire ] [ ] [ Vendredi 14 novembre 2008 ] 14 Nov Revue de Presse E&D
Brown Clouds Melting Glaciers, Darkening Cities Across Asia Un gigantesque «nuage brun» menace Louis-Gilles Francoeur
Les suies et particules qui composent ces nuages aggravent le réchauffement climatique Un nouveau méga-problème environnemental vient de faire son apparition sur l'écran-radar des gestionnaires onusiens de l'environnement, soit la présence d'un gigantesque «nuage brun» de pollution atmosphérique de trois kilomètres d'épaisseur, qui va de la mer Rouge à la Chine en englobant au passage l'Inde et les pays asiatiques riverains de l'océan Indien. L'importance du phénomène des nuages bruns et de leurs impacts sur les ressources en eau et agricoles ainsi que sur la santé publique des pays d'Asie et de la péninsule arabe a été mise en relief hier par la publication d'une étude scientifique à laquelle ont participé des chercheurs de tous les continents dans un projet coordonné par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Deux autres régions du globe se caractérisent aussi par l'omniprésence de gigantesques nuages bruns, soit le sud de l'Afrique et l'Amazonie. Les deux pays les plus développés de ces régions, l'Afrique du Sud et le Brésil, utilisent comme la Chine et l'Inde le charbon comme source d'énergie principale. En Chine, on construit depuis quelques années une centrale thermique au charbon de 500 MW par mois. Des villes aussi importantes que Beijing, New Delhi, Karachi et Shanghai ont ainsi perdu à cause de ces nuages bruns entre 10 et 25 % de leur ensoleillement annuel, un effet de l'opacité croissante de ce gigantesque nuage de pollution attribuable aux mêmes causes que celles des changements climatiques, soit l'utilisation de combustibles fossiles dans les transports et les centrales thermiques, la déforestation, ainsi que la combustion incomplète de la biomasse.
http://www.ledevoir.com/2008/11/14/216083.htm l
Christian Teriete from the World Wildlife Fund's Global Climate Change programme told Al Jazeera that the cloud is highly toxic. "It will effect many people's health and their respiratory systems," he said. The emergence of the atmospheric brown cloud problem is expected to further aggravate the recent dramatic escalation of food prices and the consequent challenge for survival among the world's most vulnerable populations, ------------------------
Allemagne : le prix de l'énergie renouvelable bat de records !</0 Mme ZIDI Introduction : Le pétrole, du latin petra pierre et oleum huile (soit « huile de pierre »), est une roche liquide carbonée, ou huile minérale. Énergie fossile, son exploitation est l'un des piliers de l'économie industrielle contemporaine, car il fournit la quasi totalité des carburants liquides. Le pétrole est aussi souvent appelé or noir en référence à sa couleur et à son coût élevé. Le pétrole est un produit créé par la nature à partir de la matière organique, animales et végétales qui se sont accumulées au fond des mers avec sédiments bous et sables et sous l'action combinée de la pression, de température, et certaines bactéries. Le mélange formé s'est transformé à l'abri de l'oxygène, en pétrole. Le pétrole est le principe source d'énergie, il est un liquide brun plus ou moins visqueux d'origine naturelle, mélange complexe d'hydrocarbures, principalement utilisé comme source d'énergie, il contient des hydrocarbures saturés, à chaînes linéaires, ramifiés ou cycliques, ainsi que des traces de soufre, d'azote, d'oxygène, d'eau salée et de métaux (fer, nickel) et on le trouve en grandes quantités dans des gisements enfouis sous la surface des continents ou au fond des mers. Il est possible de distinguer les différents types de pétrole selon leur densité, leur fluidité, leur teneur en soufre et d'autres impuretés (vanadium, mercure et sels) et leur teneur en différentes classes d'hydrocarbures. Le pétrole est alors paraffinique, naphténique ou aromatique. Il est aussi possible de les classifier parfois selon leur provenance (golfe persique, mer du nord, Venezuela, Nigeria), car le pétrole issu de gisements voisins a souvent des propriétés proches. Ainsi il devient indispensable à notre civilisation plus que n'importe quel autre produit pris isolément, et sa production fait l'objet d'une concurrence acharnée entre les pays producteurs. Le traitement du pétrole et ses dérivés s'oriente de plus en plus vers l'obtention de sous produits pouvant servir de base pour l'industrie pétrochimique, ou il donne : les polymères, plastiques, fibres artificielles,...etc.
Le laboratoire procède tout d'abord aux essais classiques de mesure de la densité, la viscosité des teneurs en eau, en soufre et en sédiments. La direction régionale de Bejaia effectue des tests de contrôle de qualité du brut et du condensât, dans un but commercial.
*qu'est ce que le pétrole et comment s'est-il formé ? *quelle est son utilité ? *quels sont les tests nécessaires au contrôle de sa qualité ? La réponse à ces questions, constituera l'objet de notre mini projet.
CHAPITRE I Généralités 1.1-Historique du pétrole : Les dépôts de surface de pétrole brut sont connus depuis très longtemps. La Bible mentionne le bitume, employé pour recouvrir l'arche de Noé. Le pétrole, remonté à la surface sous forme de suintement de bitume, était utilisé par les peuples de Mésopotamie, il y a plus de trois mille ans, comme mortier dans la construction des remparts, pour le calfatage des coques des navires et pour assurer l'étanchéité des citernes et conduites d'eau, comme source d'énergie et même comme médicament. Connues depuis l'Antiquité, les utilisations du pétrole à des fins médicinales se sont développées dès le XVe siècle. On attribuait alors au pétrole toutes les vertus. Au Moyen Âge, on utilisait des sortes de grenades en terre cuite remplies de pétrole et de salpêtre, appelées « feux grégeois », qui furent la hantise des marins : lancées d'un navire, elles explosaient en laissant échapper le pétrole, qui s'enflammait, se répandait sur l'eau et propageait le feu aux autres navires. La révolution industrielle entraîna la recherche de nouveaux combustibles ; les bouleversements sociaux qu'elle occasionna créèrent le besoin d'un pétrole peu onéreux et de bonne qualité pour les lampes. Toutefois, l'huile de baleine n'était accessible qu'aux riches, les bougies de suif avaient une odeur désagréable et les becs de gaz n'existaient que dans les maisons et appartements modernes des zones urbaines. La recherche d'un meilleur combustible de lampe entraîna une forte demande d'« huile de roche » — c'est-à-dire de pétrole brut — et, vers le milieu du XIXe siècle, de nombreux scientifiques mirent au point des procédés permettant d'en faire un usage commercial. C'est ainsi que James Young, en Angleterre, commença à fabriquer différents produits à partir de pétrole brut, mais il s'orienta par la suite vers la distillation du charbon et l'exploitation des schistes bitumeux. Le physicien et géologue canadien Abraham Gessner déposa, en 1852, un brevet pour obtenir, à partir du pétrole brut, un combustible peu onéreux pour lampe, brûlant sans résidu, appelé pétrole lampant ; en 1855, le chimiste américain Benjamin Silliman publia un rapport indiquant la gamme de produits utiles pouvant être obtenus par distillation du pétrole. C'est ainsi que débuta la recherche de plus importantes sources d'approvisionnement en pétrole brut. On savait que les puits creusés pour l'eau et le sel présentent parfois des infiltrations de pétrole. L'idée de forages pétroliers fit donc naturellement son chemin. Les premiers puits furent forés en Allemagne, en 1857. L'initiative qui rencontra le plus grand retentissement fut cependant celle d'Edwin L. Drake, le 27 août 1859, à Titusville, en Pennsylvanie. Drake procéda à des forages pour trouver la « nappe mère », origine des affleurements de pétrole de Pennsylvanie occidentale. Si Drake ne put extraire qu'un pétrole d'écoulement aisé et facile à distiller et si le puits était peu profond — 23 m seulement —, sa réussite n'en marquait pas moins le début de l'industrie pétrolière moderne. Cette découverte déclencha une véritable ruée vers l'« or noir ». Depuis, on a découvert du pétrole sur tous les continents, sauf en Antarctique. Le pétrole fit rapidement l'objet de toute l'attention de la communauté scientifique, et des hypothèses CHAPITRE I Généralités cohérentes furent émises quant à sa formation, sa remontée à travers les couches terrestres et son emprisonnement. Avec l'invention de l'automobile, en 1880, et les besoins en énergie issus de la Première Guerre mondiale, l'industrie du pétrole devint l'un des fondements de la société industrielle. 1.2 -Origine et formation du pétrole : Le pétrole s'est formé sous la surface de la Terre à la suite de la décomposition d'organismes marins. Il y a plusieurs millions d'années, d'innombrables végétaux, micro-organismes et espèces planctoniques, vivaient dans les océans. Lorsque les générations successives mouraient, leurs restes se déposaient au fond des océans. Pendant des millions d'années, ils s'accumulèrent et se mélangèrent à la boue et au limon, pour former des couches de sédiments riches en matières organiques, le kérogène. L'accumulation continue de sédiments enfouit ces couches organiques à de grandes profondeurs ; sous l'effet de la compression, celles-ci se transformèrent en roches qui devinrent des réservoirs de pétrole. Les roches contenant la matière première du pétrole sont appelées « roches mères ». L'épaisseur de ces couches sédimentaires augmentant, la température s'éleva, entraînant une transformation des matières organiques d'origine en substances plus simples, les hydrocarbures, composés de carbone et d'hydrogène. Ainsi se constitua le pétrole. Le pétrole, léger, a naturellement tendance à remonter vers la surface. Lorsque cela est possible, il s'échappe sous forme de suintements. Contrairement à une croyance très répandue, un réservoir de pétrole n'est pas un immense lac souterrain. Il s'agit bien souvent d'une roche apparemment solide mais très poreuse. En se déplaçant d'un pore à l'autre ou en s'écoulant par des fractures, le pétrole migre lentement vers la surface. Lorsqu'il rencontre une couche de roche imperméable, une accumulation se forme. Le plus courant des « pièges à pétrole » est l'anticlinal, qui résulte du plissement convexe de roches stratifiées. Sous le dôme ainsi formé, on peut trouver du pétrole, prisonnier d'une couche rocheuse imperméable. Le gaz s'amasse à la partie supérieure, tandis que la roche réservoir située sous le pétrole est remplie d'eau. Si l'on fore un puits pour percer la roche imperméable, on peut alors ramener le pétrole à la surface. L'exploration pétrolière consiste essentiellement à repérer les sites susceptibles, de par leur structure géologique, de retenir du pétrole ou du gaz.
CHAPITRE I Généralités 1.3- production et logistique : 1.3.1- prospection et production : La prospection c'est un travail d'équipe qui fait appel à des spécialistes tel que les géologues et les physiciens qui utilisent dans leurs recherches des techniques de gravimétriques, magnétiques, électriques et sismiques. Depuis quelques années on utilise des radars et des compteurs « GEIGER » et cela pour mieux déceler l'existence dans le sol des couches perméable susceptible de constituer des pièges à pétrole et lorsque la couche de production est atteinte et se révèle exploitable, la mise en production du gisement commence. Par ailleurs, pour trouver le pétrole brut sous la surface de la Terre, les géologues doivent rechercher un bassin sédimentaire dans lequel le pétrole et le gaz ont pu se former. Ces derniers doivent en outre avoir eu la possibilité de migrer à travers des porosités capables de retenir de grandes quantités de liquide. L'apparition du pétrole brut dans la croûte terrestre est limitée par ces deux conditions, qui doivent être remplies simultanément, en plus des dizaines de millions d'années nécessaires à sa formation. Aux premiers temps de l'industrie pétrolière, la prospection était très aléatoire. Sauf quand le pétrole affleurait à la surface, les puits étaient généralement forés sur la base de vagues présomptions, et les résultats étaient bien souvent décevants. Aujourd'hui, l'exploration pétrolière est devenue une activité beaucoup plus scientifique, mais malgré les techniques modernes et la haute qualification des géologues et géophysiciens, il s'agit toujours d'une activité très incertaine. En effet, la surface de la Terre a connu une histoire complexe, faite de déplacements de continents et d'océans entiers, de puissants mouvements tectoniques donnant naissance à des chaînes montagneuses. Toutefois, les géologues et les géophysiciens disposent de plusieurs outils pour identifier les zones potentielles de forage. Dans une première phase, l'équipe de recherche étudie toutes les informations géologiques et géographiques recueillies sur une zone et établit des cartes détaillées. La photographie aérienne est souvent utilisée ; actuellement, on se sert davantage de l'imagerie par satellite. Certaines zones sont ensuite sélectionnées en vue d'une étude plus détaillée. Les géologues étudient les affleurements rocheux et analysent des échantillons de roches et les fossiles qu'ils contiennent pour déterminer leur origine et leur âge. Des études géophysiques fournissent des informations complémentaires sur les formations rocheuses situées au-dessous de la surface. Ces études incluent des mesures de la gravité et du champ magnétique, car ces paramètres sont affectés par les différents types de roches qui composent l'écorce terrestre et par leur répartition.
CHAPITRE I Généralités Les études sismiques fournissent des informations extrêmement précieuses. Cette méthode consiste à envoyer dans le sol des ondes sonores, réfléchies par les différentes surfaces rocheuses. On mesure alors le temps que mettent les ondes pour revenir à la surface. Ces études peuvent également indiquer la nature des roches, car des roches différentes auront des vitesses de transmission différentes. On peut produire ces ondes sismiques en faisant exploser une charge de dynamite à quelques mètres de profondeur, à l'aide de camions vibrateurs ou bien encore de décharges d'air comprimé en mer. Les études sismiques les plus complexes sont les études tridimensionnelles, qui permettent, grâce à une meilleure connaissance du sous-sol, la découverte de pièges complexes ou de petite taille et un plus grand taux de réussite en matière de forage d'exploration. Les données enregistrées sont traitées par des ordinateurs puissants qui donnent une image tridimensionnelle, très précise, des formations rocheuses et de la structure du sous-sol dans la zone étudiée. Malgré toutes ces techniques sophistiquées, seul un forage permettra de confirmer la présence de pétrole.
1.4- stockage, transport et distribution des produits pétroliers : Dés le forage du pétrole et sa sortie il sera directement transporté dans des gros tuyaux appelés « pipeline ou Oléoducs », qui sert a transporter le pétrole jusqu'à la station de stockage. Le pipeline est une canalisation composée de tubes soudés pouvant atteindre plusieurs centaines de kilomètres de longueur, et son diamètre peut varié de 20 Cm à un (01) mètre, et il transporte le pétrole jusqu'aux stations de stockage. Le stockage des hydrocarbures liquides et gazeux se fait dans les réservoirs cylindriques qu'on appelle « BACS » d'une hauteur de 12 m et d'une capacité qui peut atteindre les 46000 m³, et ils sont menus d'un toit flottant qui indique le niveau du produit dans le bac, et une digue les entoures pour retenir les liquides qui en cas de fuite ou d'accident, et il y'a des extincteurs en cas d'incendie. Les hydrocarbures sont transportés des réservoirs de stockage vers les centres de consommation, et stade finale c'est la distribution aux points de vente situées au niveau des ports pétrolier ou s'effectue l'exploitation du pétrole par voie maritime. Les navires utilisés pour le transport du pétrole sont nommés « navires pétroliers ».
CHAPITRE II Présentation de la SONATRACH
CHAPITRE II : II.1- Historique : Comme indique son nom : « Société Nationale de Transport et de la Commercialisation de Hydrocarbures ». La SONATRACH comme objectifs c'est el fractionnement de l'exercice du pouvoir. La création de la SONATRACH à été le 31/12/1963 par le décret N°63/491, et elle doit s'occuper uniquement du transport et de la commercialisation des hydrocarbures. Cependant, sa croissance ira à partir de 1996 quand les statut ont été changées par les décret N°66/292 du 22/09/1966, à partir de cette date la SONATRACH ne se chargera uniquement du transport de la production et de la commercialisation, elle sera également responsable de la recherche et de transformation des hydrocarbures. Le 24/01/1971, la nationalisation s'étendra à tous les secteurs des hydrocarbures, cela conduit à une restructuration de l'entreprise, dans le cadre d'un schéma approuvé au début de 1981 pour une meilleure efficacité organisationnelle et économique. De ce principe la SONATRACH a donné naissance à 18 entreprises (NAFTAL, EMIP, EMGP,.....) Après sa restructuration et sa réorganisation en 1985 la SONATRACH c'est rencontrée sur ces métiers de bases que constituent les activités suivantes : 1. Exploitation de gisements d'hydrocarbures. 2. la liquéfaction et la transformation du gaz. 3. la commercialisation. 4. le transport par canalisation 5. Exploitation en recherches.
II.2- présentation de la SONATRACH :
SONATRACH est la compagnie algérienne de recherche, d'exploitation, de transport par canalisation, de transformation et de commercialisation des hydrocarbures et de leurs dérivés. Elle intervient également dans d'autres secteurs tels que la génération électrique, les énergies nouvelles et renouvelables et le dessalement d'eau de mer. Elle exerce ses métiers en Algérie et partout dans le monde où des opportunités se présentent. SONATRACH est la première entreprise du continent africain. Elle est classée 12ème parmi les compagnies pétrolières mondiales, 2ème exportateur de GNL et de GPL et 3ème exportateur de gaz naturel. Sa production globale (tous produits confondus) est de 232,3 millions de tep en 2005. Ses activités constituent environ 30% du PNB de l'Algérie.
Elle emploie 120 000 personnes dans l'ensemble du Groupe.
SONATRACH, entreprise citoyenne, œuvre à resserrer les liens sociaux, aider les populations dans le besoin, promouvoir la recherche et les activités scientifiques, aider la création artistique, promouvoir la pratique sportive, contribuer à la préservation de la nature et à la sauvegarde du patrimoine culturel et historique. CHAPITRE II Présentation de la SONATRACH Aujourd'hui Sonatrach ne conçoit pas de développement économique sans un développement durable. Dés sa naissance, la sonatrach avait pour mission de prendre en charge le transport et la commercialisation du pétrole, la dimension nationale s'est spontanément identifier à celle de pétrole puis à tout terme génique à hydrocarbure. Aujourd'hui la SONATRACH, assure les missions stratégiques, certaines sur les recherches, la production, le transport, la séparation de G.P.C de l'approvisionnement de marché national et de la commercialisation des hydrocarbures liquides et gazeux sur le marché international. Pour assurer l'activité de transport par canalisation la SONATRACH possède cinq (05) régions opérationnelles qui sont : SKIKDA, ARZEW, HAOUD EL HAMRA, AIN AMENAS ET BEJAIA.
CHAPITRE III Etude théorique des méthodes d'analyses III.1 ETUDE THEORIQUE : III.1.1- L'échantillonnage : C'est une opération d'où la quel les résultas des analyses au prélèvement d'un échantillon. C'est très important de prendre un certain nombre de précaution relative. Les différents modes d'échantillonnage qui convient aux différentes analyses qui sont en fonctions de la nature du produit à échantillonner, et l'échantillonnage se fait selon la norme française (MF M07-001). Et d'après cette norme on trouve qu'il y'a quatre (04) méthodes de prélèvement pour obtenir des échantillons représentatifs des produits pétroliers qui sont : III.1.1.1- Echantillon tous niveau : Cette méthode de l'échantillon tous niveau dépend de type d'appareil utilisé, elle peut être obtenu en éprouvette ou à l'aide d'une bouteille lestée, ou la sonde. On fait émerger la bouteille lestée ou l'éprouvette jusqu'au niveau de soutirage du BAC. Ensuite on enlève le bouchon par une secousse brusque de la corde, puis on remonte soigneusement pour qu'elle se remplisse. III.1.1.2- Echantillon par mélange : C'est le mélange de différents prélèvements aux trois niveaux : échantillon du haut et du milieu et du bas. III.1.1.3- échantillon du haut, du milieu, et du bas : On émerge la bouteille lestée ou l'éprouvette dans le BAC au niveau destinée et on fait enlever le bouchon par une secousse brusque de la corde, puis on fait remonter doucement pour qu'elle se remplisse, et on refait la même opération pour les deux (02) autres niveaux par la même méthode. III.1.1.4- échantillon moyen : C'est un prélèvement moyen effectué à différents niveaux du récipient dont les volumes sont proportionnels à la section du récipient au point de prélèvement. Le but de tous ces prélèvements c'est pour faire des analyses pour déterminer les paramètres suivants : a- la densité (masse volumique). b- La TVR. CHAPITRE III Etude théorique des méthodes d'analyses c- La couleur. d- La BSW (teneur en eau et sédiments). e- La viscosité. f- La teneur en soufre. g- La salinité. III.2- Méthodes d'analyses : III.2.1- La tension de vapeur « REID » : III.2.1.1- Définition : La densité de vapeur nous permet de mesurer la tendance des molécules qui se transforme de la phase liquide à la phase vapeur et cela en équilibre thermodynamique, et on mesure cette tension à l'aide d'une bombe de REID, et cette bombe se compose de deux (02) parties : • une chambre à carburant. • Une chambre d'air Ces deux chambre sont reliées à un aiguille qui fait passé la pression maintenue à une température constante à l'aide d'un bain thermostatique et l'ensemble est agité et une fois la pression se stabilise, on lit la tension de la vapeur REID qui est déterminer selon l'énormes : ASTM, D323, IP 69, AFNOR, M07-007. La valeur de la TVR est exprimée en g/cm² ou PSI (point square Inch) et on a les transformations suivantes : IPSI= 0,07Kg/cm² IPSI=0,069 Bar=0,068 atm. III.2.1.2- objet: L'objet c'est de déterminer la tension de vapeur on utilisant une bombe composée d'une chambre à hydrocarbure et une chambre d'air dont le volume est égal à (04) quatre fois celui de la chambre à hydrocarbure, et qui est maintenue à une température de 37,80 °C.
CHAPITRE III Etude théorique des méthodes d'analyses III.2.1.3- Appareillage : • une chambre à carburant. • Une chambre d'air. • Un bain thermostatique. Schéma
III.2.2.- la densité (masse volumique) : « méthode à l'aréomètre » III.2.2.1- Définition : La densité est le rapport du poids d'un volume d'un échantillon à une température qui divisée le poids de même volume d'eau à une température standard qui est égale généralement à 15° C et elle est exprimée en g/L et elle est mesurée selon la norme ASTM D1298-99 qui correspond au norme : IP : 160 au AFNOR : T60 101. III.2.2.2- objet : La densité c'est pour déterminer la masse volumique des produits et cela à l' état liquide. La masse volumique d'un produit pétrolier s'exprime généralement à une température de 15°C. : CHAPITRE III Etude théorique des méthodes d'analyses III.2.2.3- Appareillage a- aéromètre. b- Une éprouvette d'essai en verre. c- Un thermomètre.
Aéromètre a la forme (voir schéma) :
Thermomètre : il conforme aux spécification de la série fondamentale STL0,2144, 0,2/124 et de norme NFB 35-502. (Voir le schéma).
Une éprouvette : elle faite en verre sous la forme suivante :
CHAPITRE III Etude théorique des méthodes d'analyses III.2.3- la viscosité : III.2.3.1- définition : C'est une grandeur physique qui mesure la résistance interne de fluide à l'écoulement, elle est due aux forces de frottements des molécules qui glisse une contre l'autre. Plus la viscosité est élevée plus le fluide s'écoule difficilement. III.2.3.2- objet : Son principe c'est e mesurer le temps mis par le volume de prise d'essais contenus dans le réservoir du viscosimètre pour s'écouler à une température de 25 °C, elle est exprimée en m²/s ou le stock et le centistoke(st, cst). Elle est définie par les normes suivantes : ASTM D445. IP 71. AFNOR T60-108. III.2.3.3- Appareillage : il comprend : • un viscosimètre spécifié. • Une poire. • Un thermomètre. • Un bain thermostatique.
Schéma de la poire :
CHAPITRE III Etude théorique des méthodes d'analyses III.2.4- La salinité : III.2.4.1- Définition : Le pétrole est un mélange complexe d'hydrocarbures, il contient toujours un taux de sels mais faible quine peut être négligé au risque de nuire aux installations. III.2.4.2- Objet : On fait un test de mesure de la salinité pour déterminer les chlorures dans les produits pétroliers, et l'analyse des sels se fait par la méthode de potentiomètre selon la création suivante : NaCl +AgNO3 AgCl +NaNO3 Ils sont exprimés en Mg de NaCl / litre en pourcentage. Elle se fait selon les normes suivantes : ASTM D3230, MF M07-023
III.2.4.3- Appareillage et réactifs : il comprend : • une pipette de 10 ml. • Un bêcher. • Une éprouvette. • Un agitateur magnétique. • Potentiomètre qui comprend deux électrodes : l'une de référence Ag/AgCl et l'autre indicatrice. • Solvant organique. • Solution de AgNo3 à 0,01 N.
III.2.5- La teneur en eau : III.2.5.1- Définition : Le sédiment désigne les impuretés solides qui sont insoluble dans le xylène, et sa détermination par cette méthode ne peut pas être exprimée indépendamment de la teneur en eau. Elle se fait dans les normes : ASTM 96 et 1796, NF M07-020.
III.2.5.2- Objet : L'objectif c'est la détermination précise de la teneur en eau dans le pétrole.
III.2.5.3- Appareillage : il comprend : • centrifugeuse. • Tube de centrifugation. CHAPITRE III Etude théorique des méthodes d'analyses III.2.6- La teneur en soufre : III.2.6.1- Définition : Les composés sulfurés sont toujours associés aux fractions pétrolières, ils provoquent la corrosion des réservoirs ou récipients, et il diminue la qualité indétonante des essences et enfin par combustion il se transforme en anhydride sulfureux, et en présence de l'eau il donne de l'acide sulfurique. Parmi les composés sulfurés présents dans le pétrole on peut citer les suivants : • les sulfures d'hydrogènes H2S. • les pierres captant RSH. • Les sulfures R-S-H. • Les disulfures R-S-S-R • Les polysulfures. • Les thiophènes. • Les cyclosulfures. La teneur en soufre dans le pétrole diffère d'un brute à l'autre de (0,1 à 4%). Pour déceler l'existence du soufre dans le pétrole, les techniciens utilisent au laboratoire la méthode du tube en quartz. Les essais de teneur en soufre intéressent non seulement l'utilisateur mais aussi le affineur. la détermination de la teneur en composés sulfurés est prévenue par les normes suivantes : ASTM D1551, IP 63, AFNOR T60-108
III.2.6.2- Objet : L'objet c'est de trouver une méthode de dosage du soufre dans les produits pétroliers.
III.2.6.3- Appareillage : Il comprend : • un tube de combustion en quartz. • Un absorbeur et un ballon à boule et un barboteur. • Une pompe à oxygène. • Une balance électrique. • Un système d'aire de combustion. • Une nacelle en porcelaine. • Une pompe à vide pour maintenir de débit. • Une pipette. • Une grille de forme « U » pour le chauffage du tube de quartz. • Un four pour chauffage et combustion.
CHAPITRE III Etude théorique des méthodes d'analyses III.2.7- La couleur par comparateur : III.2.7.1- Définition :
La couleur dépend de la présence de certains constituants colores ou de leurs formation graduelle. Et ces testes sont effectué sur le condensât, puisque à l'origine il est transparent, et par son passage par les même pipes que brut de couleur noire, le condensât est contaminé.
III.2.7.2- Objet :
L'objectif c'est de déterminer la couleur du condensât par comparateur de couleur ASTM D 1500 se fait par compromettre. Les indications du compromettre correspondent à tous couleurs bien précises : • 0.5 : Lily White (blanc eau). • 1.0 : Cream White (blanc crème). • 2.0 : Extra pale (crème clair). • 2.5 : Extra Lemond pale (citron claire). • 3.0 : Lemond pale (orange citron) • 3.5 : Extra orange pale (couleur orange) • 4.0 : orange pale (orange marron). • 5.0 : Pale (couleur Whisky). • 6.0 : light red (rouge léger). • 6.5 : Dark red (plus orange). • 7.0 : Claret red rouge peu foncé). • 8.0 : Extra red Dark (rouge foncé).
III.2.7.3- Appareillage :
On se sert d'un calorimètre qui est un comparateur de couleur. Elle se fait dans les normes : Calorimètre ASTM D1500.
CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses
Introduction :
Les acheteurs exiges certaines caractéristiques du pétrole et du condensât, et dans laboratoire les techniciens effectue une série d'analyses pour différents échantillons prélevés. C'est analyses sont : • la viscosité. • La tension de vapeur Reid (TVR). • La masse volumique (densité). • La salinité. • Teneur en sédiments. • Teneur en soufre. • La couleur
IV.1- Mesure de la tension de vapeur : IV.1.1- le principe :
Le volume du brut ou du condensât est déterminer par le remplissage d'une chambre à carburant d'une capacité normalisée, celle-ci est reliée à une chambre à air qui fait quatre (04) fois le volume de la chambre à carburant dont la partie supérieure est fixée à un compteur électronique, cet ensemble s'appelle « Bombe Reid » qui est émergé à la température de 37,8°C et qui se fait agité jusqu'à l'équilibre, et les mesures de pression sont lu directement sur le manomètre.
IV.1.2- Mode opératoire :
- Le bain thermostatique utilisé peur faire l'analyse pour trois échantillons a u même temps. On branche le bain thermostatique et on règle le thermostat à une température constante de 37,8°C. - on remplie la chambre à carburant avec le produit pétrolier (brut ou condensât) à une température de 0°C à 4°C. - on relie la chambre à carburant à la chambre d'air qui est relié au capteur électronique. - On fixe la bombe « REID » à un agitateur. - On règle le temps à 15 minutes de fonctionnement. - Une fois qu'on termine toutes les étapes, on démarre notre appareil. - Après 15 min d'agitation, on peut lire la pression afficher sur l'écran.
IV.1.3- Résultat et calculs : Les indications sont en PSI et selon la norme ASTM D323.
CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses
IV.2- Mesure de la densité (masse volumique) : IV.2.1- le principe : Le principe c'est de mesuré la densité d'un échantillon (brute ou condensât) contenue dans une éprouvette, et on fait plongé un aréomètre à une température de 15°C.
IV.2.2- Mode opératoire : Pour cette mesure : - l'échantillon doit être selon la norme : ASTM D 1298-99. - On verse dans une éprouvette propre de 500 ml et séché l'échantillon à une température de 15°C et de préférence on fait incliner l'éprouvette à 45° pour évité les bulles gazeuses. - On plonge le thermomètre et l'aéromètre dans l'éprouvette qui contient l'échantillon et on élimine les bulles gazeuses. - On attend que l'aéromètre flotte librement dans l'éprouvette jusqu'à qu'il se stabilise et on procède à la détermination de la masse volumique et de la température.
Schéma :
CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses
IV.2.3- Résultats et calculs : Ces résultats sont obtenus à une température de 15°C. La lecture sur l'aéromètre et le thermomètre s'effectue comme suit : - Pour l'aéromètre : S 50 à 0,00055 prés. M 50 à 0,0002 prés. L 50 à 0,0002 prés. -pour le thermomètre : la lecture se fait à 0,2°C prés.
Exemple : Brute : Densité = 7420 à T = 12°C_______________________ (15H.00) Densité = 7995 à T = 12,5°C______________________(21H.00) Condensât : Densité = 7100 à T =12,5°C_________________________(15H.00) Densité = 7090 à T = 12°C__________________________(21H.00) Cela selon les tables ASTM D 1298-99
IV.3- Mesure de la viscosité :
IV.3.1- le principe :
C'est de mesurer le temps d'écoulement du pétrole entre deux traits repérés d'un tube capillaire,et celle a effectuée à la température de 25°C.
IV.3.2- Mode opératoire :
Pour cette mesure on procède comme suit : * On mis le bain thermostatique en marche et on le laisse s'établir à une température de 25°C. * on verse environ 25ml de l'échantillon (brute) dans le viscosimètre qui se trouve dans le bain thermostatique. * on fait maintenir l'échantillon dans la partie supérieure limitée par deux(02) traits de jaugé. * on laisse l'échantillon s'écouler et dés que le niveau arrive au trait supérieur, on mis le chronomètre en marche. * on arrête le chronomètre dés qu la dernière goutte traverse le trait de jaugé. *après on note le temps d'écoulement.
CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses
IV.3.3- Résultats et calculs :
Les résultats sont obtenus en multipliant la valeur du temps d'écoulement trouvé exprimée en secondes par la constante de calibrage.
V = C * T D'où : C : la constante de calibrage. T : le temps d'écoulement exprimé en secondes. V : la viscosité exprimée en sentistock ou stock.
Exemple : Brut : T =15 min et 24 secondes = 924 secondes. C = 0,003098 Donc : V = 924 * 0,003098 = 2,862 cst.
V = 2,862 cst
Ce résultat selon la norme : ASTM D 445 0 25 °C.
IV.4- Mesure de la salinité : IV.4.1- le principe : Le principe de la méthode potentiographique c'est la neutralisation des sels ( les chlorures (Na Cl) par la nitrate d'argent selon la réaction ci-dessous, et elle est exprimée en mg/l. Na Cl + Ag No3 Ag Cl +Na No3
IV.4.2- appareillage et réactifs : on compte : • une pipette de 10 ml. • Un bêcher. • Une éprouvette. • Un agitateur magnétique. • Potentiomètre qui comprend deux électrodes : l'une de référence Ag/AgCl et l'autre indicatrice. • Solution de ( AgNo3) à 0,01 N. • Solvant organique, il est composé de : - Toluène ou benzène à 60% - Alcool isopropylique à 39% - Acide nitrique à 1% dilué dans l'eau distillée à 50 %. CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses
IV.4.3- Mode opératoire : • On prélève un volume de 10 ml de notre échantillon ( brut ou condensât), et on ajoute un volume de 90 ml de solvant organique contenu dans le bêcher. • On introduit un barreau magnétique. • On place le tout dans la partie agitateur du dosimètre tout en veillant à ce que les électrodes soient bien plongées dans la solution. • On laisse agir pendant deux minutes (02) puis le titrer par le nitrate d'argent (AgNo3) à 0,01 N jusqu'à ce que le potentiomètre enregistre une courbe complète qui nous donnera le taux des sels présent dans l'échantillon analysé.
IV.4.4- Résultat et calculs : Remarque : pas de résultats car l'appareil ne fonctionne pas correctement.
IV.5- Mesure de la teneur en soufre : « Méthode de tube de quartz ». IV.5.1- Le principe :
Le principe est basé sur la réaction suivante : SO2 + H2O2 H2SO4.....................(1)
Cet échantillon est vaporisé dans le courant d'aire, l'oxydation est complète, en faisant passer le gaz sur les rondelles de quartz frittées à une température de 950°C à 1000°C, selon la réaction suivante :
S + O2 SO2
Le produit de la combustion sont passés dans l'eau oxygénée qui absorbe le dioxyde de soufre pour donner l'acide sulfurique de la réaction (1).
IV.5.2- Appareillage et réactifs : il comprend : • un tube de combustion en quartz. • Un absorbeur et un ballon à boule et un barboteur. • Une pompe à oxygène. • Une balance électrique. • Un système d'aire de combustion. • Une nacelle en porcelaine. • Une pompe à vide pour maintenir le débit. • Une pipette. • Une grille de forme « U » pour le chauffage du tube de quartz. • Un four pour chauffage et combustion. CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses
• La soude (NaOH). • Eau oxygénée. • Indicateur coloré (rouge de méthyle).
Schéma.
CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses IV.5.3- Mode opératoire : • on pèse la nacelle en porcelaine à vide, on verse un petite quantité de l'échantillon qui est mis à une température de 0°c dans la nacelle et on la repèse une deuxième fois tout en prenant note de la masse de l'échantillon. • On coupe la connexion entre les barboteurs à air et le tube de quartz afin de mettre la nacelle dans le tube de quartz. • On reconnecte les barboteurs à air et faire chauffer l'échantillon pour le vaporiser à une température de 950°c à 1000°C. • Mettre en place le grillage en NICKEL-CHROM, et connecter l'oxygène. • Arrêter l'arrivée de l'oxygène et ajuster le chauffage du four pour que celui-ci ne surchauffe pas quand le courant de gaz à travers le tube est arrêté. • On déconnecte le tube en quartz et faire le vide de 50 à60 cm de mesure dans l'absorbeur. • On enlève l'absorbeur et le rincer à l'eau distillée. • Faire le titrage en utilisant une solution de NaOH de 0,062N. • On arrête le dosage une fois que la couleur passe au jaune et noter le volume de NaOH titré.
IV.5.4- calculs et résultat : Le pourcentage du soufre est calculé comme suit :
%S = N x V x M m x 10 D'où : V : le volume de NaOH obtenu lors du titrage. N : la normalité de NaOH, N =0,0549N. M : la masse molaire de l'oxygène. M = 16,02 g/mol. m : la masse de l'échantillon. m = 0,34 g. Donc : %S = 0,0549 x 16,02 x 0,4 0,34 x 10 = 0,1034 %.
CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses
Iv.6- Mesure de la couleur : IV.6.1- Le principe :
Le principe de cette méthode c'est de déterminer la couleur de condensât par comparimètre.
Iv.6.2- appareillage et réactifs : Colorimètre et un tube.
IV.6.3- Mode opératoire :
On agite le condensât qui se trouve dans la bouteille, puis on verse ce dernier dans le tube qu'on place dans l'appareil, après on valide l'échantillon et en fin on fait la lecture de la valeur de la couleur sur l'écran.
IV.6.4- résultats et calculs :
Exemple :
Condensât :
Densité = 7100 à T = 12,5 °C et la couleur = 1.9 ______________(15H.00) Densité = 7090 à T = 12°C et la couleur = 2.6 ________________(21H.00)
IV.7- Détermination de l'eau et sédiments par la centrifugation (BSW) : IV.4.1- le principe : Le principe de cette méthode repose sur la séparation de l'eau et sédiments par centrifugation.
CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses
IV.7.2- appareillage et réactifs : Il comprend une centrifugeuse et un tube de centrifugation.
A- Schéma de la centrifugeuse :
B- schéma de tube de centrifugation :
CHAPITRE IV Etude pratique des méthodes d'analyses
IV.7.3- Mode opératoire :
• Introduire 50 ml de brut ou de condensât et 50 ml de xylène dans un toupie. • Boucher la toupie et l'agiter vigoureusement jusqu'à ce que le contenu soit mélangé. • Immerger jusqu'à la division supérieure du tube dans un bain thermostatique maintenu à 50 °C durant 15 min. • On mis l'échantillon dans la centrifugeuse pendant 15 min, et on règle la vitesse à 1500 tours/minute. • On retire le tube de la centrifugeuse et on note le volume du précipité au fond de la toupie.
IV.7.1- Résultats et calculs :
Le calcul se fait par la méthode suivante :
BSW = (X * 2)
D'où :
X = le résultat lu sur la toupie.
Exemple :
Le brut : BSW = 0,01 * 2 = 0,02
BSW = 0,02
Conclusion :
On peut conclure dans notre expérience que :
Notre travail réalisé durant notre stage au niveau du laboratoire de contrôle de qualité de la direction régionale de la sonatrach de bejaia, à consister à l'étude de la qualité du pétrole brut et du condensât. On a noté que la direction régionale de la sonatrach de bejaia reçoit deux produits, le brut et le condensât, et suite à nos analyses réalisées, on constate que ces deux produits sont différents et chacun d'eux a ses propres propriétés physiques et chimiques. Le brut est un pétrole lourd, avec une masse volumique est très importante, une TVR très élevé, un temps d'écoulement très lent, et d'une couleur toujours noire. Le condensât est un pétrole léger, avec une masse volumique faible, une TVR aussi faible, et d'une couleur qui dépend du degrés de la contamination. On peut constaté aussi d'après nos analyses que le pétrole algérien et de bonne qualité, car il contient des quantités très faible en soufre ce qui permet de dire qu'il est meilleur que celui du golf.
belkacem zidi - 11 févr. 2010 13:13 2005-05-2 à 12h rapport avec couverture.doc INSPECTION GÉNÉRALE DES AFFAIRES SOCIALES Rapport n° 2005.042 COMITÉ PERMANENT DE COORDINATION DES INSPECTIONS DU MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE Rapport COPERCI 2005 n° 30 INSPECTION GÉNÉRALE DE L'ENVIRONNEMENT Rapport n° IGE 04/056 INSPECTION GÉNÉRALE DES FINANCES Rapport n° 2005.M.004.01 RAPPORT D'ENQUÊTE Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique Etabli par Claude GAUMAND ingénieur général du génie rural et des eaux et forêts Alain GRAVAUD ingénieur général du génie rural et des eaux et forêts Xavier de VERDELON inspecteur général des finances Michel VERNEREY inspecteur général des affaires sociales - Avril 2005 - 1 / 4 Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique Résumé Conclusions Evaluer les plans d'action engagés pour traiter la pollution historique due au chlordécone et autres organochlorés dont l'usage est interdit depuis plusieurs années, telle était la mission essentielle de la mission d'enquête. Mais d'autres produits phytosanitaires, utilisés aujourd'hui, contaminent les milieux aquatiques et il convenait également de s'en préoccuper. Aussi, sans en faire l'axe majeur de ses investigations, la mission a également examiné les actions conduites dans ce domaine. 1. Les actions relatives à la pollution par le chlordécone Dans les plans d'action élaborés par les préfets et approuvés en 2003 par les quatre ministères concernés sont distingués l'évaluation du risque (la connaissance sous ses différents aspects) et la gestion du risque (les décisions prises, les actions engagées). 1.1. L'évaluation du risque concerne, d'une part, la mesure de la contamination des milieux naturels (milieux aquatiques, sols) et des denrées alimentaires, d'autre part, la caractérisation des risques sanitaires auxquels sont exposées les populations. 1.1.1. La contamination des milieux naturels et des denrées alimentaires A la suite de la découverte de la contamination des eaux en 1999, les services déconcentrés de l'Etat ont été conduits à élargir les champs d'investigation aux sols et aux denrées alimentaires, conduisant progressivement à : - compléter la surveillance des eaux, réalisée au niveau des captages par le contrôle sanitaire, par la mise en place de réseaux patrimoniaux de surveillance de la ressource. Il est constaté une contamination par le chlordécone qui perdure dans le temps, sensiblement plus importante dans les eaux superficielles que dans les eaux souterraines. Cette surveillance va devoir être adaptée afin de répondre pleinement aux exigences de la directive cadre sur l'eau ; - engager des études sur la pollution des sols selon deux démarches. D'une part, la réalisation d'analyses de sol a été imposée par arrêté préfectoral, dans les deux départements, pour la plantation de cultures vivrières. D'autre part, cette démarche a été complétée, en Martinique, par une cartographie du risque de pollution des sols, établie à partir d'une modélisation des facteurs de contamination. Une bonne concordance entre projections et résultats des analyses de sols est observée dans ce dernier cas, ce qui fait de cette cartographie un outil intéressant pour gérer le risque et les projets d'aménagement. La mission propose de l'étendre à la Guadeloupe. Toutefois, les investigations menées ne permettent pas de caractériser la contamination des jardins familiaux. Une étude particulière est nécessaire pour répondre à cette interrogation ; - solliciter différents moyens pour caractériser la contamination des denrées alimentaires : les plans de contrôle concernant les produits commercialisés ont été renforcés ainsi que les suivis post-homologation des produits phytopharmaceutiques. Des études ou des enquêtes spécifiques ont été conduites sur des organismes aquatiques et des denrées animales. Ces investigations révèlent une contamination des denrées qui ne se limite pas aux seuls légumes racines comme on l'imaginait au début. Des concentrations significatives en chlordécone ont, en effet, été retrouvées dans des organismes aquatiques, 2 / 4 Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique des denrées animales et quelques échantillons de lait. Plus récemment, la présence de chlordécone a été relevée sur un nombre très faible d'échantillons de légumes aériens. Toutefois, la dispersion des taux de contamination observés est grande et, pour certains compartiments, ces résultats reposent sur un nombre encore trop restreint de prélèvements. Cet état de fait conduit la mission à proposer de poursuivre les investigations dans le cadre d'un plan de surveillance concerté entre les services des deux départements antillais et l'AFSSA, et de compléter ce dispositif au plan écologique. 1.1.2. Les risques sanitaires auxquels sont exposées les populations Nonobstant les manifestations locales d'impatience compréhensibles de la part des agriculteurs et des associations d'usagers et de consommateurs, la démarche poursuivie de caractérisation progressive des risques réels pour les diverses composantes de la population antillaise reste indispensable. Cette stratégie 1, conforme aux préconisations actuelles en matière de gestion des risques sanitaires, est nécessaire pour fonder objectivement et en toute transparence les mesures de gestion à prendre dans un contexte incertain. Ce sont les incertitudes actuelles qui justifient les mesures provisoires de précaution prises par les pouvoirs publics. En dépit des difficultés à communiquer sur ces sujets complexes, la nécessité d'une information large et objective est une préoccupation de la part des services de l'Etat. Ils doivent y être encouragés et soutenus. Très prochainement, les opérations de communication des résultats des mesures d'imprégnation de la population antillaise par le chlordécone et de diffusion des limites maximales de résidus (LMR) de cette substance dans les diverses denrées alimentaires devront être particulièrement préparées et soigneusement menées. Les élus, les experts scientifiques locaux et nationaux, les leaders d'opinion doivent être mobilisés. 1.2. La gestion du risque Elle a été rendue difficile en raison de l'absence de normes de toxicité reconnues pour le chlordécone. L'AFSSA, sollicitée pour établir ces normes (LMR par produit) sur la base des enquêtes de consommation alimentaire, devrait se prononcer à la fin du premier semestre 2005. En attendant ces résultats, les mesures prises pour protéger les populations d'une contamination chronique par le chlordécone ont été : - pour l'alimentation en eau potable, la mise en place, dès 2000, de solutions curatives (abandon de certains captages, filtration de l'eau par charbon actif, mélange d'eaux) permettant de respecter, sauf incident, les normes de potabilité. Par contre, la mise en place des périmètres de protection demandée par les précédents rapports tarde à se mettre en place dans les deux départements ; - pour les cultures vivrières, l'application du principe de précaution. Des analyses de sols ont été imposées par voie d'arrêté préfectoral aux agriculteurs qui sont désormais incités à ne pas planter de cultures si les parcelles sont contaminées. Lorsque ceux-ci passent outre à cette recommandation, ils s'exposent à la destruction de leurs récoltes si celles-ci se révèlent contaminées. Ce même principe de précaution a conduit à interdire la pêche dans l'estuaire de la Lézarde en Martinique. 1 Les étapes successives de la gestion d'un risque sanitaire comportent : l'identification du danger ou des risques pour la santé ; l'estimation des niveaux d'exposition des différentes composantes de la population concernée ; la caractérisation des risques sanitaires réels et la définition des mesures générales et/ou spécifiques à mettre en oeuvre. 3 / 4 Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique Ces dernières mesures, dont le bien-fondé est admis, posent toutefois problème. Au plan technique, la gestion des arrêtés rencontre des difficultés du fait des délais nécessaires à la réalisation des analyses. Surtout, elles constituent, au plan économique, une entrave au développement des cultures vivrières alors que ces dernières apparaissent comme une voie de substitution possible à la crise de la banane. Ceci conduit les agriculteurs à réclamer des indemnisations et des aides à la reconversion. La publication prochaine des normes de toxicité par produit devrait permettre de dire si les mesures de précaution prises peuvent être ou non assouplies. Les perspectives d'évolution de l'agriculture antillaise en dépendent. Les limites et les difficultés de la transposition des résultats des expérimentations animales à l'homme et l'insuffisance des données épidémiologiques ont conduit à engager des recherches complémentaires portant principalement sur : - les effets cancérigènes éventuels du chlordécone chez l'homme, notamment sur la prostate ; l'incidence de ce cancer étant particulièrement élevée aux Antilles. Il s'agit d'études en cours menées conjointement par la CIRE Antilles Guyane et l'AMREC à partir des données du registre du cancer de la Martinique. L'enquête "Karu prostate" destinée à rechercher d'éventuels liens entre l'exposition au chlordécone et le cancer de la prostate a débuté en juillet 2004 et devrait s'achever en 2008 ; - les éventuels effets de l'exposition au chlordécone sur le développement intra-utérin, recherchés dans le cadre de l'enquête "Timoun". Cette enquête sur 1200 grossesses a débuté en novembre 2004 et sera terminée fin 2006, avec la publication de l'ensemble des résultats courant 2007 ; - quant à l'étude "Hibiscus" d'évaluation de l'imprégnation de la population antillaise par le chlordécone, conduite par l'INSERM, sa réalisation pratique est achevée et les résultats seront publiés au cours de l'année 2005. 2. Les actions à engager vis à vis des pollutions actuelles La gestion du dossier « chlordécone » qui mobilise beaucoup de moyens ne doit pas occulter les actions nécessaires à la réduction de l'impact des usages actuels des pesticides. A cet égard, plusieurs actions sont à entreprendre ou à renforcer dans le cadre des groupes régionaux : - définir une stratégie d'action par bassin versant, en s'appuyant sur les résultats de l'état des lieux qui vient d'être dressé et en désignant des zones prioritaires d'action ; - mettre en oeuvre sur le terrain les mesures agroenvironnementales, notamment celles mises au point par les instituts de recherche locaux ; - renforcer les actions de contrôle tout au long de la chaîne de commercialisation et d'utilisation des pesticides ; - développer des actions de sensibilisation et de formation, de préférence par zone territoriale. La mise en cohérence de ces actions est à faire au moyen de plans d'action à élaborer à l'échelon des bassins versants. 4 / 4 Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique 3. Le pilotage de l'action Les groupes régionaux mis en place par les préfets pour coordonner l'action dans chacune des régions jouent pleinement leur rôle. Les formations plénières de ces groupes, constituées pour permettre aux différents acteurs d'échanger les informations et de se prononcer sur les plans d'action, se réunissent régulièrement. Les différents participants reconnaissent la qualité et la transparence des informations délivrées et soulignent les progrès observés au cours des dernières années. La complexité du dossier mobilise localement de nombreux services de l'Etat (régionaux, départementaux) ; leur coopération est apparue franche et constructive dans chacun des deux départements. La mission a toutefois relevé que les deux groupes régionaux échangeaient peu, sauf exception, sur leurs pratiques alors que les stratégies, les méthodologies et les décisions mériteraient des réflexions partagées. Le suivi du dossier au niveau national concerne, à titre principal, les quatre ministères chargés de la santé, de l'agriculture et de l'alimentation, de la consommation et de l'écologie. Ceux-ci doivent mieux coordonner leurs actions et préciser aux acteurs locaux leurs attentes en matière de remontée d'information et de suivi des plans d'action. La publication, au cours des prochains mois, des limites maximum en résidus de chlordécone dans les denrées alimentaires et des résultats des travaux d'évaluation du risque sanitaire, nécessitera une actualisation concertée de ces plans. 4. Les moyens humains et financiers La poursuite des plans d'action ne nécessite pas globalement de renforcement significatif des moyens. Les dotations actuelles allouées aux mesures environnementales et de santé publique paraissent suffisantes. En revanche, une surveillance plus exhaustive des denrées alimentaires -végétales et animales- passe par un élargissement de l'échantillonnage en direction des légumes dits aériens ainsi qu'aux fruits et légumes importés. Ces mesures conduisent à un renforcement modeste des services en charge de ces missions et corrélativement à un abondement des crédits de transport des échantillons prélevés vers les laboratoires de métropole. En matière de recherches, tant agronomiques que sanitaires, les besoins à venir ne sont pas aujourd'hui chiffrés. La mission scientifique dont le lancement est prévu au cours du printemps 2005 pourrait s'attacher à combler cette lacune. oOo Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - i - Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique Sommaire INTRODUCTION................................................................................................................... 1 1. ELÉMENTS DE CONTEXTE........................................................................................... 3 1.1. La nature du problème ................................................................................................ 3 1.2. Rappel des modalités d'autorisation des produits phytopharmaceutiques ........... 4 1.3. La mise en évidence de la contamination des milieux naturels par les pesticides organochlorés a tardé........................................................................................ 5 1.4. La découverte en 1999 de la pollution a généré une série d'actions ....................... 5 1.4.1. Les actions engagées avant 2003 .......................................................................... 5 1.4.2. La relance des plans d'action en 2003 .................................................................. 6 1.4.3. Les groupes régionaux, lieux de pilotage et de coordination de l'action.............. 7 2. EVALUATION DU RISQUE............................................................................................. 8 2.1. La contamination des milieux naturels ...................................................................... 8 2.1.1. Une contamination des ressources en eau variable selon les milieux ..................... 8 2.1.2. Des recherches ont été faites sur la contamination des organismes aquatiques.... 10 2.1.3. La cartographie des sols pollués a été engagée dans les deux départements avec des méthodes différentes......................................................................................... 11 2.1.4. Appréciations et recommandations de la mission sur les dispositifs d'évaluation mis en place................................................................................................ 12 2.2. La contamination de l'eau potable et des denrées alimentaires............................ 13 2.2.1. Des eaux d'alimentation publique bien contrôlées .............................................. 13 2.2.2. La découverte de la contamination des denrées végétales a suivi celle de l'eau ......................................................................................................................... 17 2.2.3. Les produits animaux ne sont pas épargnés .......................................................... 18 En définitive .................................................................................................................... 19 Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - ii - 2.3. Les risques pour la santé humaine............................................................................ 20 2.3.1. La démarche d'évaluation et l'état des connaissances ......................................... 20 2.3.2. Des études complémentaires en cours................................................................. 22 2.3.3. Une démarche qui reste rigoureuse dans un contexte d'impatience compréhensible................................................................................................................ 22 3. GESTION DU RISQUE.................................................................................................... 24 3.1. La qualité de l'eau distribuée est garantie mais la protection des captages tarde à se mettre en place ................................................................................................. 24 3.1.1. Les solutions curatives ont été rapidement mises en oeuvre.................................. 24 3.1.2. La protection des captages se met difficilement en place .................................... 26 3.2. Une surveillance particulière des cultures vivrières .............................................. 27 3.3. La contamination des jardins familiaux n'est pas connue .................................... 29 3.4. La pêche dans l'estuaire de la Lézarde a été interdite........................................... 30 3.5. Une élimination des déchets problématique ........................................................... 31 3.5.1. Des récoltes contaminées embarrassantes........................................................... 31 3.5.2. Une récupération des stocks de produits phytopharmaceutiques satisfaisante ... 31 3.5.3. Comment éliminer certains déchets particuliers ?............................................... 32 3.5.4. Que faire des sols pollués ? ................................................................................. 32 3.6. Les pratiques agricoles actuelles sont à améliorer................................................. 34 3.6.1. Des solutions techniques pour de nouvelles pratiques en bananeraie existent..... 34 3.6.2. Les mesures agro-environnementales sont peu appliquées................................. 35 3.6.3. La conditionnalité des aides : nouvel outil de l'agroenvironnement................... 35 3.6.4. Le contrôle de l'application de la réglementation doit se renforcer.................... 36 3.7. Les actions de sensibilisation et de formation......................................................... 38 4. PILOTAGE ET COMMUNICATION............................................................................ 40 4.1. Des groupes régionaux organisés et actifs............................................................... 40 4.2. La stratégie d'action territoriale doit être précisée................................................ 41 4.3. Une coopération inter-départementale à renforcer ................................................ 41 4.4. Les modalités de pilotage et de suivi du dossier par les administrations centrales sont à définir...................................................................................................... 42 4.5. La communication revêt une importance particulière ........................................... 43 Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - iii - 4.5.1. La communication interne au sein des services locaux de l'Etat est bien assurée ............................................................................................................................. 43 4.5.2. La communication vis à vis des partenaires institutionnels peut être améliorée ......................................................................................................................... 43 4.5.3. L'information du public est transparente ........................................................... 44 5. OUTILS ET MOYENS..................................................................................................... 45 5.1. Consolider la base de données "pesticides" initiée par la CIRE .......................... 45 5.2. La question des laboratoires d'analyses.................................................................. 46 5.2.1. Les analyses d'eau............................................................................................... 46 5.2.2. L'analyse des denrées alimentaires...................................................................... 47 5.3. Les moyens en personnel .......................................................................................... 48 5.4. Les moyens financiers............................................................................................... 49 CONCLUSION..................................................................................................................... 53 Abréviations utilisées ............................................................................................................ 55 Table des annexes.................................................................................................................. 57 oOo Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 1 - INTRODUCTION Par lettre datée du 26 novembre 2004, cosignée par les ministres chargés respectivement de la santé, de l'agriculture, de l'écologie et de la consommation, l'Inspection générale des affaires sociales, le Comité permanent de coordination des Inspections du ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales, l'Inspection générale de l'environnement et l'Inspection générale des finances ont été invités à réaliser une mission d'expertise et de proposition sur les problèmes posés par la présence de chlordécone et des autres pesticides organochlorés en Martinique et en Guadeloupe (cf. lettre de mission en annexe n° 1). En raison de la nécessité qui s'impose aux pouvoirs publics de limiter au maximum l'exposition de la population à ces pesticides, les ministres ont souhaité qu'il leur soit fait part : - de l'effectivité, de l'efficacité et de l'efficience des mesures prises, notamment dans le cadre des plans d'action spécifiques ; - de propositions complémentaires visant à renforcer, en tant que de besoin, les démarches mises en oeuvre ; - des actions à conduire au besoin par l'Etat pour réunir l'ensemble des informations nécessaires pour que l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) puisse évaluer les risques sanitaires, ainsi que cela lui a été demandé ; - de toute mesure qui s'avérerait nécessaire pour mieux protéger la population, son environnement et son outil de travail (sols agricoles, eaux) ; une attention particulière devant être portée, dans ce cadre, aux jardins familiaux ; - enfin, de l'estimation du coût budgétaire inhérent au renforcement éventuel de mesures existantes, à l'extension de certaines mesures à d'autres milieux ou compartiments, voire à l'initiation des nouvelles mesures qui seraient proposées. Après une très brève préparation pour ne pas interférer avec la mission d'information parlementaire, les quatre missionnaires se sont rendus en Martinique puis en Guadeloupe du 18 au 29 janvier 2005. Ils ont abordé leur mission sous des angles complémentaires, entretiens avec les personnes particulièrement concernées dans les sphères de l'administration, des organismes de recherche, des groupes régionaux d'action contre les pollutions par les produits phyto-pharmaceutiques, des chambres d'agriculture, des syndicats de producteurs, des associations de consommateurs et de protection de l'environnement, etc. Ces réunions de travail ont été complétées par des déplacements sur le terrain de manière à prendre la mesure des réalisations dans les domaines de la dépollution de l'eau, de la recherche agronomique et des analyses de résidus. Il s'agissait, en ce début d'année 2005, d'analyser les modalités et le degré d'exécution des actions inscrites dans les plans d'action approuvés par les administrations centrales en 2003. Le présent rapport rend compte de ces investigations et présente les propositions qu'elles ont suscitées. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 2 - En outre, pour écarter toute ambiguïté sur le champ et l'étendue du présent rapport, la mission signale : - qu'elle a pris acte du projet de mission complémentaire d'expertise scientifique et de prospective ; - qu'il n'était pas dans son mandat de faire l'historique et l'analyse de la gestion de ce dossier durant les décennies 70 à 90 ; - que le présent rapport n'a pas vocation à dresser l'état des lieux exhaustif des connaissances disponibles sur le sujet mais de porter une appréciation sur la pertinence et la qualité des actions menées. Les services et leurs partenaires ont d'ailleurs produit un nombre élevé de documents détaillés et de synthèse. Il y sera fait référence tout au long du rapport. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 3 - 1. ELÉMENTS DE CONTEXTE 1.1. La nature du problème La culture de la banane en Martinique et en Guadeloupe s'est développée dans la seconde moitié du 20ème siècle. Elle a bénéficié d'un large débouché sur le marché métropolitain et a été une réponse bien venue à l'indispensable diversification des cultures nécessaire pour faire face à la crise du marché du sucre. La présence d'un insecte nuisible, le charançon "Cosmopolites sordidus" qui ronge les racines à la base du "tronc" des bananiers, a entraîné le recours à l'emploi de produits phytopharmaceutiques. Des organochlorés tel que le HCH ont été utilisés jusqu'en 1972, année de leur interdiction. L'autorisation du chlordécone, seul produit organochloré autorisé pour cet usage à partir de 1971 et jusqu'à fin 1993, a conduit à un emploi généralisé et massif sur la sole bananière de la Guadeloupe et de la Martinique pendant cette période (22 ans). La caractéristique des organochlorés, et en particulier du chlordécone, est qu'ils sont très persistants et se retrouvent dans les sols plusieurs dizaines d'années, voire beaucoup plus, après leur épandage. Cette raison jointe à leur toxicité démontrée sur l'ensemble des organismes vivants, a conduit à leur interdiction en agriculture et au retrait de l'homologation du Curlone ® (nom commercial du produit à base de chlordécone) le 1er février 1990. Mais des dérogations successives pour son utilisation sur la banane ont été accordées jusqu'en septembre 1993. Dès 1977, l'INRA avait mis en évidence une pollution par les insecticides organochlorés dans les sols des bananeraies et certains milieux aquatiques environnants. De très fortes contaminations des sols agricoles et des sédiments de rivières ont été également observées. Pour des raisons structurelles, l'activité agricole de ces deux départements îliens est en pleine mutation. En Martinique, le nombre de planteurs serait passé de 1 175 en 1990 à 684 en 2002, tandis qu'en Guadeloupe, la superficie des bananeraies aurait décru de plus de moitié depuis 1981 (cf. annexe n° 3). Actuellement, les exploitants recherchent des cultures de substitution, essentiellement de nature vivrière : igname, patate douce et taro (madère, dachine, malanga). Au cours des années suivantes, l'évolution des connaissances et le souci de la protection de l'environnement ont conduit à la recherche dans l'eau d'éventuels produits phytopharmaceutiques utilisés en agriculture, et ce, dans toutes les régions de France. C'est ainsi que le chlordécone a été découvert aux Antilles dans des prélèvements d'eau effectués en 1998 et 1999. Plus tard, au début des années 2000, a été mis en évidence le transfert de cette contamination vers des organismes vivants : des sols vers différents légumes-racines, des eaux vers les ressources halieutiques, de différents milieux vers les animaux, ce qui a conduit les autorités de l'État à prendre des mesures de précaution pour préserver la santé humaine et l'environnement. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 4 - Compte tenu de ce contexte et pour aider à la compréhension de la problématique liée à l'emploi des organochlorés, il n'est pas inutile de procéder à un bref rappel du régime d'autorisation des produits phytopharmaceutiques en France. 1 1.2. Rappel des modalités d'autorisation des produits phytopharmaceutiques Tout produit phytopharmaceutique ne peut être distribué ou utilisé en France que s'il a été autorisé par le ministre chargé de l'agriculture et, depuis 1993, si la substance active contenue dans le produit est inscrite sur une liste européenne (cf. directive européenne 91/414). Cette inscription n'est obtenue qu'après des études caractérisant les propriétés agronomiques et toxicologiques de la substance active. De plus, un produit phytopharmaceutique ne sera autorisé que s'il est démontré que, dans les conditions d'emploi approuvées par le ministre de l'agriculture, le produit est sans danger pour l'homme, les animaux et l'environnement. Il obtient alors une autorisation de mise sur le marché (AMM). Les demandeurs d'AMM présentent un dossier soumis à l'évaluation d'une commission d'étude de la toxicité des produits phytopharmaceutiques qui transmet son avis au comité d'homologation. Ce dernier fait une proposition de décision au ministre chargé de l'agriculture si les critères exigés d'efficacité et de sélectivité agronomiques et d'innocuité vis-à-vis de l'homme et de l'environnement sont respectés ; en particulier est exigée la définition des limites maximales de résidus (LMR) de la substance active dans les végétaux consommables sur lesquels le produit phytopharmaceutique sera appliqué. Ces critères sont nécessairement liés aux connaissances scientifiques et aux capacités techniques du moment. Ainsi, le seuil de détection des molécules est passé du milligramme dans les années 1970, au microgramme et même au dixième de microgramme par kg. C'est une des raisons de la durée limitée de l'AMM qui n'est que de 10 ans et dont le demandeur doit solliciter le renouvellement. Si de nouvelles exigences sont demandées depuis la dernière autorisation, le dossier doit être complété pour satisfaire celles-ci. L'autorisation peut être retirée à tout moment si une observation défavorable est constatée lors de l'utilisation du produit. L'autorisation du chlordécone, accordée dans les années 70, n'était donc pas soumise aux critères actuels plus nombreux et plus exigeants. Ainsi, en raison de leur durée de vie très longue, les molécules comme le chlordécone ne peuvent plus être autorisées ; 90 % de la substance doit se dégrader en moins d'un an 2. La mission n'a pas eu connaissance de fixation de LMR chlordécone sur d'autres denrées alimentaires que la banane, en particulier sur les cultures vivrières tropicales. 1 Cf. code rural, articles L. 254-1 à L. 254-17. 2 Arrêté modifié du 6 septembre 1994 portant application du décret n° 94-359 du 5 mai 1994 relatif au contrôle des produits phytopharmaceutiques - Annexe III C 2.5 ; JO du 23/12/1994, p. 18 264. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 5 - 1.3. La mise en évidence de la contamination des milieux naturels par les pesticides organochlorés a tardé Le rapport IGAS-IGE (Bonan-Prime) du 5 juillet 2001 a tenté une reconstitution de la chronologie de la problématique de la pollution par les pesticides organochlorés en Guadeloupe. On peut en retenir que plusieurs études sectorielles ou rapports réalisés entre 1979 et 1993, en Guadeloupe, avaient mis en évidence la contamination de certains milieux par les pesticides organochlorés et souligné la bio-accumulation de ces molécules dans la nature. Les effets toxiques de ces substances sont également signalés. Toutefois, ces alertes localisées ont tardé à être confirmées par les contrôles réglementaires de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Le décret du 3 janvier 1989 fixe les règles générales de ce contrôle, mais les règles particulières concernant la recherche des pesticides et des produits assimilés n'ont été spécifiées qu'en 1995. Dans les faits, les premières recherches ont débuté en 1998 dans un contexte où les méthodes analytiques disponibles étaient difficiles à mettre en oeuvre, coûteuses et ne couvraient qu'un nombre limité de molécules. Les premières analyses de 1998, sans montrer une contamination importante, révélaient un « bruit de fond » incitant à procéder à des investigations plus importantes. Deux campagnes d'analyses financées par la DIREN sont entreprises en 1998 et 1999 sur plusieurs sites en Basse-Terre, Grande-Terre et à Marie-Galante. Les résultats révèlent la présence de plusieurs molécules organochlorées, parfois à l'état de traces, composant un bruit de fond, mais d'autres fois en quantité importante, nettement au-delà des normes autorisées. C'est le cas notamment de la dieldrine, du ß-HCH et du chlordécone, produits interdits à la vente depuis respectivement 1972, 1987 et 1993. Tous les échantillons dépassant les normes admises pour la distribution proviennent de quatre sources de Basse-Terre. Ce sont ces données qui sont à l'origine des premières actions engagées en Guadeloupe, visant à distribuer une eau dénuée de risque aux populations desservies par des captages contaminés. 1.4. La découverte en 1999 de la pollution a généré une série d'actions Les plans d'action élaborés en 2003 par les préfets font suite à une première série de mesures dont il convient de rappeler l'existence pour comprendre le contexte qui les a motivés. 1.4.1. Les actions engagées avant 2003 En 1998, une première mission d'inspection (mission Balland-Mestre-Fagot) se rend en Guadeloupe et en Martinique pour évaluer la situation. Le rapport intitulé "Rapport d'évaluation des risques liés à l'utilisation des produits phytosanitaires en Guadeloupe et en Martinique", publié en septembre 1998, met en avant les nombreux risques liés à l'utilisation des pesticides dans les deux départements et formule diverses recommandations visant à améliorer la connaissance et à structurer l'action (améliorer les pratiques agricoles, adapter la réglementation au contexte local, veiller à la cohérence des actions). A la suite de ce rapport, les ministres de l'agriculture et de l'environnement demandent, par courrier du 30 novembre 1998, aux préfets de la Guadeloupe et de la Martinique, l'élaboration d'un premier plan d'action dans chaque département. Ces plans doivent reprendre les Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 6 - points mis en évidence dans le rapport, la première priorité devant porter sur l'acquisition de données fiables. Les principales actions conduites en référence à ces plans ont été : - en Martinique : la mise en évidence de la contamination par le chlordécone de plusieurs captages et la saisine, le 15 mars 1999, du comité de bassin par le préfet de la Martinique pour l'élaboration d'un plan d'action. Les principaux axes de travail de ce plan, remis le 29 novembre 1999, sont l'amélioration des connaissances, le changement des pratiques agricoles, le renforcement du suivi sanitaire et de la réglementation (mise en place des périmètres de protection) ; - en Guadeloupe : l'adoption d'un plan d'urgence visant à garantir la qualité de l'eau distribuée pour lequel le préfet demande une mission d'appui pour sa mise en oeuvre, ce qui aboutit au lancement de la mission IGAS-IGE signalée plus haut. Le rapport IGAS-IGE, paru le 5 juillet 2001, souligne que les services de l'Etat ont réagi rapidement et de manière coordonnée sous l'impulsion du préfet dès que la pollution a été confirmée, mais que le plan d'amélioration des pratiques agricoles n'est pas vraiment lancé. La nécessité d'engager une réflexion globale sur la gestion de la ressource en eau dans le cadre du SDAGE (schéma directeur d'aménagement et de gestion de l'eau) est également souligné ainsi que l'intérêt de promouvoir un laboratoire mutualisant les moyens avec la Martinique. Par ailleurs, une étude de la DSDS de la Martinique (rapport Bellec et Godard), réalisée en avril 2002 en application du plan d'action du comité de bassin, met en évidence la contamination des sols et de certains légumes racines et fait une première estimation de l'exposition de la population. Des pistes de travail sont proposées. A la suite de la communication de cette étude, les quatre ministères (agriculture, santé, environnement et consommation) donnent instruction au préfet de la Martinique de dresser un inventaire des sols contaminés, d'évaluer les transferts sol-plante, de mener les actions préventives sur les pratiques agricoles, de travailler en liaison avec la Guadeloupe et de renforcer les plans de contrôle dans les eaux et les aliments. La saisine de l'AFSSA est annoncée. 1.4.2. La relance des plans d'action en 2003 L'étude de la DSDS de la Martinique relative à la contamination des sols et de certaines denrées alimentaires conduit à relancer l'action pour les deux régions sous un angle nouveau, celui de l'exposition de la population et de l'évaluation des risques : - les administrations centrales demandent aux préfets de la Guadeloupe et de la Martinique de dresser les perspectives d'action pour 2003 ; - les propositions d'action sont ensuite examinées par les administrations centrales au cours de réunions inter-services au cours du premier semestre 2003 à l'issue desquelles il est demandé aux services locaux une présentation harmonisée des plans d'action, distinguant les actions spécifiques de chaque département et les actions communes aux deux départements. Il était aussi demandé de classer les actions et les besoins financiers afférents par ordre de priorité ; - les préfets de Guadeloupe et de Martinique, par courrier commun en date du 27 mai 2003, adressent leurs propositions rassemblées sous la forme de tableaux (cf. annexe 4). Les actions réparties en deux catégories (évaluation du risque et gestion du risque) sont Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 7 - classées par ordre de priorité. Les actions qui ne pouvaient bénéficier d'un financement dans le cadre des budgets normaux étaient signalées. Par courrier du 2 septembre 2003 les quatre directions d'administration centrale approuvent les plans d'action proposés. Les préfets sont invités à poursuivre l'évaluation des risques sanitaires et à lancer un programme de contrôle des résidus dans les produits végétaux et animaux. Le préfet de la Guadeloupe est incité à prendre un arrêté concernant les analyses de sols comme cela a été fait en Martinique. Le développement d'un laboratoire local d'analyses doit être étudié. Des réponses positives sont apportées concernant le financement de toutes les opérations classées en priorité 1. Les besoins pour les études de longue durée dans le domaine sanitaire doivent être signalées. Pour l'exercice de sa mission, l'inspection considère que les tableaux des actions annexés à la lettre des préfets du 27-05-03, validés par les administrations centrales, constituent la référence majeure sur laquelle elle doit fonder son travail, tout en n'ignorant pas les actions lancées précédemment. 1.4.3. Les groupes régionaux, lieux de pilotage et de coordination de l'action Les plans d'action locaux s'inscrivent dans une démarche nationale engagée depuis plusieurs années par les pouvoirs publics afin de prévenir la pollution par les produits phytosanitaires. En 2000, les ministres chargés de l'agriculture et de l'environnement ont demandé aux préfets de région l'élaboration de plans d'action en s'appuyant sur des groupes régionaux rassemblant les différents acteurs concernés par la pollution (services de l'Etat et établissements publics, collectivités locales, organismes agricoles, associations). Aux Antilles, les groupes régionaux ont été mis en place par les préfets de région en 2001 ; il s'agit du Groupe régional d'études des pollutions par les produits phytosanitaires (GREPP) en Guadeloupe et de son homologue martiniquais, le Groupe régional phytosanitaire (GREPHY). Ces groupes jouent un rôle fondamental dans la conduite des actions (cf. chapitre 4). Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 8 - 2. EVALUATION DU RISQUE La découverte, en 1999, de la contamination des eaux de captage par les pesticides organochlorés dans les deux départements a conduit les pouvoirs publics à engager une évaluation des risques réels pour la santé humaine et à renforcer leur politique de connaissance et de réduction de la contamination des ressources naturelles (volet environnemental) et des denrées alimentaires. De nombreuses actions et études ont été engagées ou programmées dans les deux départements, en référence aux plans élaborés par les préfets. Dans le cadre de ce rapport, ces actions et études sont rappelées de manière synthétique en indiquant leur état d'avancement, les principaux résultats obtenus et les observations de la mission concernant leur réalisation et la suite à leur donner. 2.1. La contamination des milieux naturels Les milieux naturels concernés sont la ressource en eau, les organismes aquatiques susceptibles d'être consommés et les sols. 2.1.1. Une contamination des ressources en eau variable selon les milieux Deux sources principales de données sont disponibles. D'une part les contrôles effectués par les DSDS sur les captages au titre du contrôle sanitaire, d'autre part l'exploitation des réseaux patrimoniaux de surveillance mis en place par les DIREN. 2.1.1.1. Les données issues du contrôle sanitaire Le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine porte à la fois sur les eaux brutes et les eaux traitées. En Guadeloupe, la recherche systématique des pesticides dans les captages du sud de la Basse Terre en 1999 a mis en évidence l'importance de la contamination des eaux par les produits organochlorés, ce qui a conduit aux premières mesures prises pour assurer la qualité de l'eau distribuée et à renforcer le suivi réglementaire. En Martinique, sur 36 captages exploités pour l'alimentation humaine, 3 captages présentent une concentration moyenne en chlordécone comprise entre 0,33 et 0,55 μg/l, valeurs nettement supérieures à la limite admissible de 0,1 μg/l. 2.1.1.2. Les réseaux patrimoniaux Les données issues du contrôle sanitaire, centrées sur les captages exploités, ne sont pas représentatives de la qualité globale de la ressource en eau et de son évolution dans le temps du fait de la localisation particulière de ces captages et de leur possible abandon en cas de pollution. Le suivi de la gestion de l'eau nécessite donc la mise en place de réseaux de surveillance au niveau des divers compartiments de la ressource (eaux superficielles, souterraines, littorales), exploités de façon continue, à même de rendre compte des évolutions dans le temps. Dans les Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 9 - départements d'outre-mer, les DIREN, pour les eaux douces, et l'IFREMER, pour les eaux littorales, ont été chargés de créer et d'exploiter ces réseaux. L'importance de la pollution par les pesticides a conduit, au sein des réseaux de surveillance générale, à développer un suivi particulier de ces produits. Les réseaux de mesure des eaux superficielles sont en place Tableau n° 1 – Caractéristiques des réseaux "eaux superficielles" Nombre de points Nombre de prélèvements /an Nombre de molécules recherchées Première année d'exploitation Guadeloupe 10 4 313 2003 Martinique 8 à 11 2 280 1999 Source: DIREN Les premières années d'exploitation montrent une contamination par les pesticides variable selon les cours d'eau et, là où le chlordécone est présent, une permanence dans la contamination : • En Guadeloupe, les rivières du sud de la Basse Terre (zone de culture de la banane) sont contaminées principalement par le chlordécone et le ß-HCH. La présence d'herbicides (triazines) est identifiée dans d'autres rivières de la Basse Terre et de la Grande Terre. Les concentrations en chlordécone, significativement les plus élevées, atteignent des valeurs comprises entre 1 et 6 μg/l, supérieures aux normes de potabilité. • En Martinique, la surveillance est exercée depuis 1999. Le chlordécone a été systématiquement recherché ainsi que d'autres pesticides. Le chlordécone est détecté dans toutes les analyses (sauf une) à des concentrations généralement comprises entre 0,2 et 1 μg/l, excepté dans la Rivière Rouge où les concentrations atteignent 2 μg/l. La part relative des substances organochlorées (chlordécone pour l'essentiel) dans la pollution est variable selon les rivières. Elle peut représenter 90 à 100% de la pollution dans certains cours d'eau et ne pas dépasser 20 à 30 % dans d'autres, ce qui montre qu'il ne faut pas négliger les autres formes de pollution. L'exploitation du réseau sur 5 ans montre une permanence de la contamination même si des fluctuations saisonnières sont observées, expliquées par les conditions hydrologiques au moment des prélèvements. La surveillance des eaux souterraines est plus récente Le réseau de surveillance est exploité depuis 2003 en Guadeloupe ; il est en cours de mise en place en Martinique. Tableau n° 2 – Caractéristiques des réseaux de surveillance "eaux souterraines" Nombre de points Nombre de prélèvements /an Nombre de molécules recherchées Première année d'exploitation Guadeloupe 10 2 313 2003 Martinique réseau de surveillance en cours de constitution Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 10 - Les premiers résultats montrent que les eaux souterraines sont moins contaminées que les eaux superficielles : • En Guadeloupe, la contamination des eaux souterraines est surtout le fait d'herbicides (triazines, diuron) détectés en 2004 dans 4 forages, situés en Grande Terre et à Marie Galante, zones de culture de la canne à sucre. Les concentrations sont inférieures à 0,05 μg/l pour les différentes molécules, sauf pour le propyzamide mesuré une fois à 0,12 μg/l. Le chlordécone n'a été identifié dans aucun des forages. • En Martinique, il n'existe pas, pour le moment, de réseau patrimonial de surveillance des eaux souterraines. La DIREN a commandé en 2003 au BRGM une étude pour définir un tel réseau, à même de répondre aux objectifs de la directive cadre sur l'eau. Les analyses opérées à cette occasion sur 52 points montrent que la majorité de ceux-ci sont relativement peu contaminés par les pesticides. La contamination, lorsqu'elle existe, affecte surtout certaines nappes très localisées. Les substances identifiées à des concentrations supérieures à 0,1 μg/l sont : le chlordécone (4 fois), le diuron et l'hexazinone (3 fois), le ß-HCH (2 fois). La présence, même épisodique, du chlordécone témoigne d'un transfert possible de la surface vers la profondeur. 2.1.2. Des recherches ont été faites sur la contamination des organismes aquatiques Des recherches ont été entreprises par l'IFREMER, les DSDS et les DSV sur les milieux marin et d'eau douce des deux départements, financées par les DIREN. Les résultats des analyses montrent une contamination fréquente des divers organismes, quelles que soient les espèces, à des concentrations variables. En Guadeloupe • des prélèvements en milieu marin ont été effectués dans trois écosystèmes (mangroves, récifs coralliens, herbiers). Parmi les 17 espèces testées, 7 se sont révélées contaminées par le chlordécone (chaubettes, crabes de terre et un mulet) ou le DDE, métabolite du DDT (dans les crabes de terre). Les concentrations en organochlorés sont significatives : de quelques μg/kg à 69 μg/kg selon les échantillons. Les espèces analysées n'étant pas a priori les plus sensibles à la pollution, l'université Antilles-Guyane, auteur de l'étude, indique qu'on peut considérer ces résultats comme représentatifs de l'état de contamination des écosystèmes ; • en eau douce, des prélèvements ont été effectués fin 2004 concernant deux espèces de poissons et un crustacé dans 6 milieux différents. Les résultats des analyses effectuées par le laboratoire de la Drôme sont en attente. En Martinique Des prélèvements de poissons et de crustacés ont été réalisés en eau douce et en milieu marin dont les résultats synthétiques sont résumés dans le tableau suivant : Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 11 - Tableau n° 3 - Synthèse des résultats concernant les teneurs en chlordécone en Martinique dans les organismes aquatiques Nombre de prélèvements Taux de détection Médiane des valeurs (μg/kg de matière grasse) Poissons d'élevage/rivières 13 69% 72 Écrevisses 9 56% 28 Poissons de mer 48 48% 4 Crustacés (langouste, crabe) 15 47% 20 Sources : IFREMER-DSDS-DSV Les taux de détection du chlordécone, compris entre 47% et 69% selon les espèces, ne sont pas représentatifs de la contamination de l'ensemble des milieux aquatiques. En effet, les prélèvements ont été effectués dans les milieux où le risque était, a priori, le plus grand. Les teneurs les plus élevées sont enregistrées dans les poissons de rivière (tilapias), les crustacés et les poissons d'élevage (écrevisses et saint-pierre). La consommation de poissons étant potentiellement importante à l'aval de la rivière Lézarde, une mesure conservatoire a été prise interdisant la pêche "à pied" dans l'estuaire, dans l'attente de la fixation de normes sanitaires (cf. 3.4). 2.1.3. La cartographie des sols pollués a été engagée dans les deux départements avec des méthodes différentes Dans le cadre des plans d'action, il avait été demandé aux préfets de faire procéder à des analyses afin de caractériser la pollution des sols. Les deux départements ont adopté des méthodes différentes pour ce faire : • En Martinique, la DIREN a confié au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) associé au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) l'étude d'une cartographie du risque de pollution des sols par les organochlorés, dont le rapport final a été publié en septembre 2004. Un plan d'échantillonnage des parcelles a été établi à partir d'une analyse multicritères reposant sur 3 critères majeurs : l'historique de l'occupation des sols, la pression parasitaire liée à la pluviosité et la capacité de rétention des sols. Des analyses de sols ont été réalisées sur 297 sites afin de quantifier la contamination par le chlordécone et le ß-HCH. Les résultats montrent une forte corrélation de la contamination avec les cultures bananières ; ils sont synthétisés dans le tableau suivant : Tableau n° 4 - Cartographie du risque de pollution des sols de Martinique par les organochlorés Nature et occupation du sol Présence de chlordécone Superficie (ha) Pression parasitaire faible Pas de culture de banane depuis 1970 Pas de chlordécone 2 054 Sols utilisés quelques années en culture de banane Probabilité faible de l'ordre de 10% Concentrations faibles 17 400 Sols à risques (forte rétention, pression parasitaire, culture de banane antérieure) Probabilité élevée de l'ordre de 90% Concentrations élevées 5 285 Source : BRGM Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 12 - Ces résultats sont reportés sur une carte au 1/30 0000 (cf. annexe 7). Ils devraient permettre d'orienter la politique de contrôle de la contamination des terres et des denrées alimentaires. • En Guadeloupe, la démarche engagée en 2003 a consisté à effectuer directement des analyses de sols. Dans un premier temps, les analyses ont été faites dans la partie sud de la Basse Terre, zone a priori la plus exposée. 96 prélèvements, réalisés dans 8 communes, ont révélé une contamination quasi systématique de la sole bananière par le chlordécone et le ß-HCH. La cartographie a ensuite été étendue en 2004 à 7 communes du nord de la Basse Terre. Sur 49 prélèvements effectués, 25 se sont révélés positifs. La concentration moyenne en chlordécone dans les parcelles anciennement cultivées en banane s'élève à 0,77 mg/kg de terre. Ces analyses, complétées par les prélèvements effectués par la Chambre d'Agriculture dans le cadre de l'arrêté préfectoral, montrent, là aussi, une forte corrélation entre le taux de contamination et la culture bananière. 2.1.4. Appréciations et recommandations de la mission sur les dispositifs d'évaluation mis en place • Les dispositifs de surveillance de la qualité des eaux sont en place pour ce qui concerne celles destinées à la consommation humaine et la surveillance patrimoniale des cours d'eau. La surveillance des eaux souterraines, effective en Guadeloupe, va se réaliser en Martinique. Toutefois, les réseaux de surveillance patrimoniaux devront être aménagés pour répondre aux objectifs de la directive cadre sur l'eau (DCE). Les pesticides responsables du déclassement de masses d'eau par rapport à l'objectif de bon état devront être particulièrement suivis dans le cadre du contrôle opérationnel. • Les premières études ponctuelles sur les organismes d'eau douce et marins montrent que la faune aquatique n'est pas épargnée par la contamination par les pesticides organochlorés. Des questions se posent, en l'absence de bio-indicateurs reconnus et de protocoles bien définis pour les prélèvements, sur la représentativité des données. Ces premiers résultats doivent conduire les deux départements à se concerter pour définir un dispositif de suivi homogène tenant compte du risque de contamination des milieux et des modes d'alimentation de la population. • La cartographie de la contamination potentielle des sols établie par le BRGM en Martinique, dont les résultats sont confirmés par les analyses des sols réalisées en application de l'arrêté préfectoral, est un outil intéressant pour la gestion des risques. La Guadeloupe, qui ne s'est pas engagée dans la même voie, compte établir une cartographie des sols pollués à partir des analyses de ces sols, ce qui nécessitera un grand nombre d'analyses, compte tenu des disparités observées d'une parcelle à l'autre. La mission souligne l'intérêt de la méthode employée en Martinique. Recommandations • Poursuivre la mise en place des réseaux de surveillance patrimoniaux en les adaptant aux prescriptions de la directive cadre sur l'eau. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 13 - • Définir un dispositif de suivi homogène de la contamination des organismes aquatiques et des écosystèmes, de façon concertée entre les deux départements, en examinant notamment de façon attentive la situation des estuaires des rivières reconnues polluées. • Réaliser une cartographie des sols contaminés en Guadeloupe en tirant parti de l'expérience acquise en Martinique. • Rassembler les données relatives à la contamination des sols au sein d'une base de données, cette base pouvant être celle mise en place par la CIRE qui collecte déjà la plupart des données relatives aux pesticides (cf. infra). 2.2. La contamination de l'eau potable et des denrées alimentaires Les eaux destinées à la consommation humaine et distribuées par les collectivités sont soumises à un contrôle sanitaire assuré réglementairement par les DSDS dans les trois départements français d'Amérique. 2.2.1. Des eaux d'alimentation publique bien contrôlées 2.2.1.1. Un contrôle renforcé A côté du contrôle sanitaire réglementaire imposé et réalisé par l'administration, il y a les analyses de surveillance réalisées directement par les exploitants. Les analyses portent sur les eaux brutes en provenance des captages, donc avant traitement, et en sortie de station de traitement. Dans le domaine des eaux d'alimentation publique, la connaissance des captages, des stations de traitement et des réseaux de distribution est exhaustive. L'organisation générale des contrôles permet d'affirmer que la situation observée représente effectivement la réalité. La fréquence des analyses est calculée en fonction du débit distribué et de la population desservie. La qualité analytique des recherches de pesticides dans l'eau est maintenant très bonne puisqu'on atteint désormais des seuils de détection de 0,01 g de chlordécone par litre d'eau, donc un seuil de détection plus bas que sur les autres matrices. Actuellement, les analyses de pesticides dans les eaux de Martinique sont effectuées par le laboratoire départemental d'analyses de la Drôme (LDA 26) et, à titre complémentaire, par le laboratoire municipal de Nice pour les métabolites de l'aldicarbe. Les eaux de Guadeloupe sont analysées par le laboratoire de l'Institut Pasteur en Guadeloupe. Conformément aux plans d'action, le contrôle des captages d'alimentation en eau potable est destiné à la fois à vérifier en permanence la potabilité de l'eau distribuée et à connaître l'évolution de la contamination de ces captages par les produits phytopharmaceutiques anciens (organochlorés) et en usage. Dans les deux départements français des Antilles, depuis la découverte de pesticides dans les eaux d'alimentation, le contrôle sanitaire sur l'ensemble des captages d'eau destinée à la consommation humaine a été renforcé. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 14 - 2.2.1.2. Une eau traitée efficacement et une contamination stable des ressources En Martinique A partir de 1999, on procède à la recherche systématique de produits phytosanitaires sur tous les captages, y compris les eaux souterraines, quel que soit leur débit et leur usage (eau d'alimentation publique, eau minérale, eau de source). A partir de 2001, à côté des mesures prises dans le cadre de la gestion du risque proprement dite (cf. infra 3.1), il y a un renforcement du contrôle sur tous les captages présentant une contamination chronique, dont 4 captages en eau souterraine de faible débit. La production d'eau destinée à la consommation humaine est caractérisée par un faible nombre d'ouvrages de captage à l'échelle du département et la prédominance en volume des eaux d'origine superficielle. Tableau n° 5 – Origine et volumes des eaux d'alimentation humaine en Martinique Eaux souterraines Eaux superficielles Total Nombre de captages 15 21 36 Volumes produits (m3/j) 10 000 120 000 130 000 Source : DSDS de Martinique Tous les captages sont situés dans la moitié nord du département, au dessus d'une ligne reliant Fort de France au Robert. En fonction de leur niveau de contamination, les 36 captages de Martinique peuvent être classés en trois catégories : - 28 captages indemnes de contamination, - 2 captages faiblement contaminés, - 6 captages contaminés de façon chronique. Les contaminations par les produits phytosanitaires constatées relèvent : - d'une contamination historique par les produits organochlorés, essentiellement le chlordécone et, dans une moindre mesure, le HCH (différents isomères) ; - de contaminations par les produits en usage, ou récemment interdits : nématicide : aldicarbe, interdit en décembre 2003, désherbants : diuron, bromacil, hexazinone. Les points d'eau contaminés par le chlordécone sont les suivants : - quatre points d'eau mineurs : Sur la commune de Basse-Pointe, le forage Démare (250 m3/j) et le forage de Morne Balai (60 m3/j), et, sur la commune d'Ajoupa- Bouillon, le forage de Grande Savane (150 m3/j) et la source Marc Cécile (60 m3/j). - deux points d'eau majeurs : Sur la commune de Basse-Pointe, le captage de la rivière Capot (25 000 m3/j), et, sur la commune de Saint-Joseph, le captage sur la rivière Monsieur (1 100 m3/j). Les valeurs observées sont relativement stables dans le temps : autour de 0,5 μg/l à Grande Savane, autour de 0,05 μg/l à Marc Cécile, autour de 0,4 μg/l à la station de Vivé sur la rivière Capot avant injection de charbon actif. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 15 - Pour chacune des ressources contaminées chroniquement (2000 à 2004), le tableau ci-après indique les produits phytosanitaires détectés (nombre de molécules différentes), le ou les produits majeurs par le niveau de contamination et la persistance de cette contamination, ainsi que la moyenne (arrondie) du niveau de contamination sur la période où le produit phytosanitaire a été observé. Tableau n° 6 – Niveau de contamination des eaux brutes en Martinique (2000 à 2004) Eaux souterraines Nbre de molécules détectées Contaminant(s) majeur(s) Concentration moyenne en g/l Forage Démare (Basse-Pointe) 3 bromacil 0,5 Forage Morne Balai (Basse-Pointe) 3 hexazinone 0,4 Forage Grande Savane (Ajoupa-Bouillon) 4 chlordécone aldicarbe 0,3 0,2 Source Marc Cécile (Trianon) (Ajoupa-Bouillon) 3 diuron 0,1 Eaux superficielles Rivière Capot 5 chlordécone 0,3 Rivière Monsieur 5 chlordécone 0,5 Source : DSDS de Martinique En gras sont indiqués les captages présentant une contamination persistante par le chlordécone. Pour l'aldicarbe, les valeurs indiquées sont représentatives de l'aldicarbe et de ses métabolites (aldicarbe sulfone et aldicarbe sulfoxyde). Ces niveaux de contamination, bien que supérieurs à la valeur limite réglementaire applicable aux eaux destinées à la consommation humaine (0,1 μg/l), n'ont pas justifié de mesure de restriction d'usage sous réserve que des correctifs soient apportés à la situation. En effet, les valeurs observées restent en dessous des doses journalières acceptables dans l'eau de consommation. En Guadeloupe Les constatations sont de même nature qu'en Martinique. L'essentiel de l'alimentation en eau provient du sud de la Basse Terre. Les 5 captages opérationnels du sud Basse-Terre concernés par la contamination font l'objet d'une recherche au moins trimestrielle de pesticides organochlorés, à la fois sur eau brute et sur eau traitée. Sur ces captages, 14 prélèvements ont été réalisés à la ressource en 2004 et 23 au niveau des unités de traitement. Il faut rajouter les analyses de surveillance, réalisées par les exploitants, qui ont représenté, en 2004, 24 prélèvements au total sur ces 5 ressources. En ce qui concerne les résultats, il apparaît que la contamination des ressources du Sud Basse Terre reste stable. Au niveau de l'eau distribuée, le contrôle permet de s'assurer de la conformité aux normes, de juger du degré de saturation des filtres et de prévoir ainsi leur remplacement. Ainsi, en 2004, 3 situations de non conformité ont été recensées et ont mis en évidence une durée de vie des charbons actifs n'excédant pas 15 mois. Ces résultats non conformes ont entraîné la demande immédiate de remplacement des filtres concernés. Au-delà de la problématique "organochlorés" du Sud Basse-Terre, l'ensemble du territoire guadeloupéen est concerné par la recherche de pesticides dans le cadre du contrôle sanitaire. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 16 - En complément des fréquences et types d'analyses prévus par la réglementation, les arrêtés préfectoraux définissant les modalités relatives à l'organisation du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine dans le département de Guadeloupe du 16 novembre 2000, puis du 15 juin 2004, ont validé ce renforcement du contrôle par la réalisation non seulement d'une recherche trimestrielle d'organochlorés en eau brute et en eau traitée sur les captages du sud Basse-Terre, mais aussi d'au moins une recherche annuelle de pesticides sur l'ensemble des forages de Guadeloupe. Au total, en 2004, sur les 61 captages et 56 unités de traitement que compte le département, 200 prélèvements en vue de recherches de pesticides ont été réalisées. En définitive, en Guadeloupe, le contrôle sanitaire a mis en évidence en 2004 six cas de non conformité. Les molécules suivantes ont été détectées, parfois à l'état de traces : chlordécone, ß-HCH, dieldrine, terbuphos, hexazinone, atrazine, atrazine déséthyl, diuron, simazine, aldrine. 2.2.1.3. Le contrôle renforcé doit être maintenu La contamination des eaux brutes par le chlordécone risque de perdurer de nombreuses années. Les traitements par charbon actif mis en place permettent de délivrer une eau indemne de produits phytosanitaires. Le contrôle sanitaire renforcé des eaux d'alimentation, qui va au-delà des obligations réglementaires, est réalisé dans des conditions satisfaisantes. Il n'y pas lieu de chercher à le renforcer. Compte tenu de la stabilité assez grande constatée des niveaux de contamination en eau brute et de l'efficacité de la filtration sur charbon actif, on peut se demander quel est encore l'intérêt de contrôles aussi soutenus. En l'état actuel des choses, même si les apports en chlordécone par l'eau d'alimentation restent faibles, la mission est favorable au maintien actuel du contrôle renforcé pour vérifier le bon fonctionnement des filtres au charbon. 2.2.1.4. La situation particulière des sources naturelles En raison d'un contexte hydrogéologique favorable, de nombreuses sources dites naturelles existent dans les deux départements et peuvent être utilisées à des fins domestiques, sans contrôle sanitaire. Les données recueillies lors de l'étude de consommation alimentaire ESCAL-Martinique semblent confirmer l'utilisation de ces sources naturelles pour lesquelles il n'existe aucune donnée sur leur éventuelle contamination par des pesticides, alors que ces sources sont souvent situées dans la partie aval des bassins versants, dans des zones de cultures. En Martinique, 60 sources ont été recensées sur l'ensemble du territoire. L'office départemental de l'eau et la DSDS ont engagé en 2004 une action visant à identifier les principales sources consommées et à vérifier si celles-ci étaient contaminées par les pesticides. Les premiers résultats portant sur les deux sources les plus fréquentées se sont révélés négatifs concernant la présence de chlordécone et d'atrazine. L'enquête va se poursuivre en 2005 en centrant la recherche sur les bassins versants les plus contaminés caractérisés par le BRGM. La réalisation d'une plaquette de sensibilisation de la population aux risques liés à la consommation d'eau de source est en cours de réalisation. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 17 - Recommandation La mission n'a pas été informée de l'engagement d'une action similaire en Guadeloupe ; elle suggère que le GREPP examine l'intérêt d'une telle démarche et ses modalités de mise en oeuvre. 2.2.2. La découverte de la contamination des denrées végétales a suivi celle de l'eau Les services de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DDCCRF) et ceux de la protection des végétaux (DAF-SPV) sont chargés des plans annuels de surveillance des résidus de produits phytopharmaceutiques dans les denrées végétales. Ils réalisent des prélèvements, tout au long de la chaîne de distribution pour la DDCCRF et sur les récoltes pour le SPV. Ces prélèvements sont envoyés aux laboratoires desdits services 1 ou dans des laboratoires agréés. Les plans sont élaborés par les directions centrales des ministères. Celui de la consommation applique une directive européenne relative à la sécurité sanitaire des aliments ; celui de l'agriculture s'attache, dans le cadre du suivi post-autorisation des produits phytopharmaceutiques, à vérifier si les LMR de ces produits sont réellement respectées. Suite à l'étude réalisée par la DSDS de la Martinique en mars 2002 2, il est apparu que du chlordécone pouvait être trouvé dans des légumes-racines (dachine et patate douce). Les services ont alors intégré la molécule chlordécone dans leurs plans de surveillance et de contrôle, augmentant le pourcentage de légumes racines dans leurs prélèvements. Ceux de Guadeloupe ont suivi la démarche de leurs homologues de Martinique. Ainsi, parmi toutes les espèces prélevées par les DDCCRF, la présence de chlordécone a été décelée sur des denrées autres que les légumes racines tels le concombre, dans un premier temps, puis le giraumon 3 et le melon. Les services ont alors élargi la gamme de végétaux prélevés. On doit noter que les prélèvements effectués par les DDCCRF ne concernent pas exclusivement la production locale (80%), mais aussi les produits importés (20%). Parallèlement, le SPV fait analyser, en fin d'année 2004, 30 échantillons parmi lesquels des piments, tomates, poivrons, aubergines, papayes, haricots et gombos. Les résultats des analyses n'étaient pas encore connus lors de la mission. Si jusqu'à présent les échantillons de bananes envoyés en laboratoire par le SPV se sont révélés négatifs, la liste des végétaux reconnus contaminés s'est allongée au cours des années 2002, 2003 et 2004. Elle concerne actuellement, pour les deux îles, les végétaux suivants : patate douce, dachine ou madère, igname, chou caraïbe, manioc et kamanioc, malanga, concombre, melon, gingembre et giraumon. Les taux de contamination les plus élevés ont été relevés sur le madère ou dachine et la patate douce. Un prélèvement de madère a présenté un taux de 14,9 mg/kg de chlordécone, soit dix fois la teneur médiane de l'ensemble des prélèvements positifs trouvés sur cette espèce. Cette mesure exceptionnelle est difficilement interprétable. 1 Laboratoire de Massy pour la DGCCRF et laboratoire du GRISP à Avignon pour les SPV. 2 Contamination par les produits phytosanitaires organochlorés en Martinique. Caractérisation de l'exposition des populations. Etat des lieux ; Contribution à la mesure de l'exposition alimentaire aux molécules organochlorées ; Propositions d'axes d'intervention – par Simon Bellec et Eric Godard, DSDS de la Martinique, mars 2002. 3 Le giraumon est une espèce de potiron. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 18 - En 2004, deux échantillons de légumes importés (tomate importée du Venezuela en Martinique et gingembre importé de la Dominique en Guadeloupe) ont été analysés positifs au chlordécone. L'échantillon de gingembre en provenance de la Dominique contenait 0,16 mg de chlordécone par kg. En complément des plans de contrôle annuels de denrées alimentaires, une enquête résidus sera finalisée fin 2005 selon un protocole et un plan d'échantillonnage élaboré conjointement par l'AFSSA et l'InVS-CIRE. Par ailleurs, l'application des deux arrêtés préfectoraux relatifs aux cultures vivrières sur sol contaminé apporte des informations complémentaires relatives à la contamination des denrées végétales. Les résultats des analyses montrent que les contaminations ne sont pas systématiques. Les végétaux issus de terrains pollués ne sont pas tous contaminés ; moins de 20% des échantillons le sont. L'utilisation du chlordécone enfoui par poignée à la base du pied de bananier peut être une explication, mais ce faible taux (moins de 20%) peut être également dû à la méthode de prélèvement de l'échantillon. Sur ce sujet, il convient d'affiner les données acquises par des observations complémentaires. Si on peut expliquer la contamination des organes végétaux souterrains par leur développement dans un sol pollué, la contamination des organes aériens est plus difficile à comprendre. Le transfert du sol à la plante autre que par voie de contact ne peut être écarté et des études sont menées sur ce point (cf. infra). 2.2.3. Les produits animaux ne sont pas épargnés Dans le cadre des groupes régionaux, il a été décidé d'entreprendre des recherches sur la présence éventuelle de chlordécone dans les produits animaux. Les DSV, dont le programme d'action a été précisé par l'ordre de service de la direction générale de l'alimentation (DGAl) du 11 juin 2003, sont intervenues en procédant à des prélèvements sur les bovins, les caprins, les ovins, les porcins, les volailles, le lait et les oeufs. Pour leur part, l'IFREMER et les DSDS ont procédé à des prélèvements sur des organismes aquatiques d'eau douce et d'eau de mer (pêche et élevage) tant en Martinique qu'en Guadeloupe. Le chlordécone a été recherché dans les graisses de ces différentes espèces ; il a été retrouvé chez les mammifères, ainsi que dans plusieurs catégories d'oiseaux, de poissons et de crustacés. On doit toutefois observer que le pourcentage de prélèvements contaminés est très variable selon les espèces, les années et l'origine géographique des animaux. Ainsi, le taux de chlordécone analysé varie pour une même espèce (bovins) de 10 μg à 42 μg/kg en 2002 et de 19 μg à 106 μg/kg pour 2003 (1). Si la contamination des écrevisses, ainsi que celle d'autres organismes aquatiques, peut s'expliquer par la présence du chlordécone dans l'eau, le mécanisme de contamination des (1) Analyse DSV Martinique 2002-2003. Exposition de la population. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 19 - herbivores reste à découvrir. Les vétérinaires avancent l'hypothèse d'une contamination par l'absorption, en broutant, de particules de terre polluée. Mais il ne faut pas négliger l'éventualité d'une contamination par l'utilisation d'eau polluée pour irriguer les cultures ou abreuver les animaux. La production laitière est faible aux Antilles, particulièrement en Guadeloupe. Pour l'ensemble des deux départements, la production locale de lait représente moins de 1% de la quantité consommée. Le lait produit localement a fait l'objet de 9 prélèvements 1, 4 en Guadeloupe et 5 en Martinique. - En Guadeloupe, les 4 prélèvements ont été réalisés dans une seule zone, où les sols sont connus comme étant contaminés. Les 4 prélèvements sont positifs avec des teneurs en chlordécone allant de 2,9 à 7,5 μg/kg de matière grasse, soit de l'ordre de 0,2 μg par litre de lait. - En Martinique, les 5 prélèvements ont été réalisés dans 5 établissements différents de la filière lait qui compte 28 exploitations ; 4 prélèvements sur 5 sont positifs. Les 4 prélèvements positifs ont des teneurs de 22,0 – 27,0 – 51,3 et 452,6 μg de chlordécone par kg de matière grasse, soit environ 1 μg par litre de lait pour les trois premiers et 11,27 μg/litre dans l'échantillon le plus contaminé ; cette dernière concentration apparaît donc comme exceptionnelle 2. En définitive La contamination des denrées végétales et animales n'est ni générale ni systématique. Le caractère non général pour une espèce s'explique principalement par la répartition très hétérogène du chlordécone dans les parcelles contaminées. S'agissant du caractère non systématique, il est probablement lié à des mécanismes différenciés de transfert sol plante selon les espèces. C'est pourquoi la découverte chaque année de prélèvements positifs dans de nouvelles espèces commande de poursuivre rigoureusement les plans de surveillance. Ceux-ci pourraient en outre évoluer, dès 2006, en fonction des propositions de l'AFSSA relatives aux LMR. En outre, la dispersion des taux de contamination observés est grande et, pour certains compartiments, ces résultats reposent sur un nombre trop restreint de prélèvements. Ceci conduit la mission à proposer la poursuite des investigations. 1 Source : Exposition de la population antillaise aux pesticides organochlorés à travers l'alimentation - Synthèse des données disponibles de contamination des aliments - Propositions en vue de l'acquisition de données complémentaires pour la Martinique. Synthèse réalisée par Alain Blateau et Florence Clostre, CIRE Antilles- Guyane, Octobre 2004. 2 NB : L'observation d'une concentration très atypique sur un seul échantillon n'est jamais facile à interpréter. Il peut s'agir d'une souillure lors du prélèvement, d'une erreur de laboratoire, d'une erreur matérielle de transcription ou d'une valeur réellement atypique mais exacte qui mériterait donc d'être vérifiée. Après quoi, si la traçabilité est assurée, une enquête peut être menée à la recherche d'éléments explicatifs. C'est l'une des raisons pour lesquelles il convient de disposer d'un nombre suffisant d'échantillons par denrée, voire par zone géographique avant toute extrapolation/généralisation. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 20 - Recommandations • Indépendamment des actions qui seront prises suite à l'avis de l'AFSSA, la mission estime que le nombre d'échantillons prélevés sur certaines denrées est notoirement insuffisant, en particulier sur le lait, les oeufs et les volailles. Il convient donc d'augmenter le nombre de prélèvements sur les denrées insuffisamment documentées et de les étendre à de nouvelles espèces pour disposer d'une meilleure connaissance de la contamination des productions locales 1. • Les denrées importées des états américains et caribéens devraient, elles aussi, faire l'objet de prélèvements car on ne peut considérer, sans l'avoir vérifié, que les résidus d'organochlorés ne concernent que la Martinique et la Guadeloupe. 2.3. Les risques pour la santé humaine Les étapes successives de l'évaluation d'un risque sanitaire comportent : - l'identification du danger ou des risques pour la santé ; - l'estimation des niveaux d'exposition des différentes composantes de la population concernée ; - la caractérisation des risques sanitaires réels et la définition des mesures générales et/ou spécifiques à mettre en oeuvre. C'est la démarche poursuivie localement par les services de l'Etat, notamment les DSDS des deux îles avec le concours de l'InVS/CIRE Antilles Guyane, l'AFSSA, l'INSERM et l'AMREC. 2.3.1. La démarche d'évaluation et l'état des connaissances L'appréciation des risques encourus par les populations antillaises nécessite de préciser la réalité du danger représenté par les résidus de chlordécone et de quantifier l'exposition effective des différentes composantes de la population. 2.3.1.1. Une toxicité chronique en cours d'étude Il convenait tout d'abord de faire le point des connaissances sur la toxicité à long terme du chlordécone, soit du fait d'expositions intenses mais ayant cessé (cas des manipulateurs professionnels ou non de ces produits, ou de certaines personnes contaminées accidentellement), soit du fait d'expositions chroniques pendant de longues années (cas le plus 1 Sur ce point, comme sur d'autres, la mission rejoint les conclusions des services locaux ; cf. Exposition de la population antillaise aux pesticides organochlorés à travers l'alimentation - Synthèse des données disponibles de contamination des aliments - Propositions en vue de l'acquisition de données complémentaires pour la Martinique. CIRE Antilles-Guyane, Octobre 2004. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 21 - fréquent) 1. Une revue de la littérature internationale sur la toxicité du chlordécone a été réalisée en juin 2004 par l'Institut de veille sanitaire (InVS) 2. Il ressort des données disponibles qu'il existe peu d'études épidémiologiques sur des travailleurs exposés et encore moins sur des populations non exposées professionnellement. Par ailleurs, les circonstances de ces études ne permettent pas d'établir de relation entre les doses d'exposition (généralement inconnues) et les effets morbides constatés. La plupart des connaissances actuelles sur les effets toxiques du chlordécone résultent donc d'expérimentations chez les animaux, essentiellement les petits rongeurs. Les effets néfastes recensés chez l'animal concernent le système nerveux, le foie, le rein, la fonction reproductrice, le développement foetal, la génotoxicité et les effets cancérogènes. C'est à partir de ces données épidémiologiques et expérimentales, qu'après consultation du comité d'experts spécialisé "Résidus et contaminants chimiques et physiques", l'AFSSA a proposé en décembre 2003 de retenir comme références toxicologiques (doses journalières admissibles) les valeurs suivantes 3 : - limite tolérable d'exposition répétée : 0,5 microgramme / par kg de poids corporel et par jour (soit 30 microgrammes/jour pour un individu de 60 kg) ; - limite tolérable d'exposition aiguë : 10 microgrammes / par kg de poids corporel et par jour (soit 600 microgrammes/jour pour un individu de 60 kg). 4 2.3.1.2. Vers une estimation plus précise des risques réellement encourus La deuxième étape de l'évaluation du risque consiste à définir, à partir des références toxicologiques mentionnées plus haut et des régimes alimentaires des personnes exposées, des limites maximales en résidus (LMR) de chlordécone pour les différentes denrées alimentaires (eau de boisson, denrées végétales et animales) consommées localement. Ce travail est actuellement réalisé par l'AFSSA avec le concours de la CIRE. Les résultats de l'enquête de consommation alimentaire réalisée en Martinique ayant été transmis à l'AFSSA fin février 2005, cette agence estime être en mesure de publier les premières LMR au début du second semestre 2005. Un complément d'enquête de consommation alimentaire, dirigé par la DSDS, doit débuter en avril 2005 en Guadeloupe, aux fins de vérifier l'hypothèse de similitude entre les deux îles et d'apporter des informations complémentaires sur les expositions relatives des différentes composantes de la population guadeloupéenne. 1 Le risque d'intoxication aiguë par le chlordécone ne se pose plus depuis que l'usage et la commercialisation des pesticides contenant cette molécule est interdit. Le problème actuel est donc celui de sa toxicité retardée (résultant d'expositions anciennes) ou chronique (résultant d'une exposition persistante et répétée aux résidus toxiques du chlordécone). 2 Insecticides organochlorés aux Antilles : identification des dangers et valeurs toxicologiques de référence – Etat des connaissances ; par Nathalie Bonvallot et Frédéric Dor ; Institut de veille sanitaire ; juin 2004. 3 Avis du 10 décembre 2003 de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments relatif à l'évaluation des risques liés à la consommation de denrées alimentaires contaminées par le chlordécone en Martinique et en Guadeloupe (Saisine n° 2003-SA-0330, 0132 et 0091). 4 On observera que cette valeur de 10 microgrammes par kg de poids corporel et par jour est dix mille fois moindre que la dose létale 50 (DL50) obtenue chez le rat par administration orale. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 22 - 2.3.2. Des études complémentaires en cours Les limites et les difficultés de la transposition des résultats des expérimentations animales à l'homme et l'insuffisance des données épidémiologiques ont conduit à engager des recherches complémentaires portant principalement sur : - les effets cancérigènes éventuels du chlordécone chez l'homme, notamment sur la prostate ; l'incidence de ce cancer est en effet particulièrement élevée aux Antilles. Il s'agit d'études en cours menées conjointement par la CIRE Antilles Guyane et l'AMREC à partir des données du registre du cancer de la Martinique. L'enquête "Karuprostate" destinée à rechercher d'éventuels liens entre l'exposition au chlordécone et le cancer de la prostate a débuté en juillet 2004 et devrait s'achever en 2008 ; - les éventuels effets de l'exposition au chlordécone sur le développement intra-utérin, recherchés dans le cadre de l'enquête "Timoun". Cette enquête sur 1200 grossesses a débuté en novembre 2004 et sera terminée fin 2006, avec publication de l'ensemble des résultats courant 2007 ; - quant à l'étude "Hibiscus" d'évaluation de l'imprégnation de la population antillaise par le chlordécone, conduite par l'INSERM, sa réalisation pratique est achevée et les résultats seront publiés au cours de l'année 2005. 2.3.3. Une démarche qui reste rigoureuse dans un contexte d'impatience compréhensible Dans l'ensemble, les travaux menés en vue de la caractérisation des risques pour la santé des populations ont pu être ou sont réalisés dans les délais initialement prévus et les financements nécessaires ont pu être mobilisés. Nonobstant les manifestations locales d'impatience compréhensibles de la part des agriculteurs et des associations d'usagers et de consommateurs, la démarche poursuivie de caractérisation progressive des risques réels pour les diverses composantes de la population antillaise reste indispensable. Cette stratégie, conforme aux préconisations actuelles en matière d'intervention vis-à-vis des risques sanitaires, est nécessaire pour fonder objectivement et en toute transparence les mesures de gestion à prendre dans un contexte incertain. Ce sont les incertitudes actuelles qui justifient les mesures provisoires de précaution prises par les pouvoirs publics. La situation présente est donc particulièrement délicate à gérer et nécessite un accompagnement soigneux en termes d'information et de communication. En dépit des difficultés à communiquer largement et objectivement sur ce sujet complexe, la nécessité d'une l'information large et objective est une préoccupation de la part des services de l'Etat. Ils doivent y être encouragés et soutenus. Très prochainement, la communication des résultats des mesures d'imprégnation de la population antillaise par le chlordécone et des limites maximales en résidus (LMR) de chlordécone dans les diverses denrées alimentaires devra être soigneusement préparée. Recommandation Les élus, les experts scientifiques locaux et nationaux, les leaders d'opinion doivent être mobilisés, aux côtés des administrations, pour expliquer inlassablement aux populations concernées l'état des connaissances actuelles et leurs incertitudes, les études en cours, les Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 23 - mesures prises provisoirement en l'attente de données plus précises sur la réalité des risques encourus. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 24 - 3. GESTION DU RISQUE La découverte de la présence du chlordécone et d'autres organochlorés dans l'environnement et les denrées a contraint les autorités à prendre des mesures de précaution. L'emploi du chlordécone n'a été autorisé que sur les cultures de bananiers et sa fixation très forte dans le sol a laissé penser à l'époque qu'il ne pouvait pas se retrouver dans les végétaux. Ceci explique, qu'à la différence des autres organochlorés, il n'existe pas actuellement de LMR pour le chlordécone. En attendant la fixation de ces normes toxicologiques, des mesures adaptées à la situation ont été mises en place pour la protection des consommateurs et de l'environnement. Celles-ci concernent la protection des captages, la distribution de l'eau potable, la surveillance des aliments, l'élimination des produits phytopharmaceutiques non utilisés (PPNU) et la modification des pratiques agricoles. 3.1. La qualité de l'eau distribuée est garantie mais la protection des captages tarde à se mettre en place Pour remédier à la contamination des eaux destinées à la consommation humaine par les pesticides différentes solutions sont envisageables : - des solutions curatives qui permettent de remédier rapidement au problème sans toutefois améliorer la ressource en eau, telles l'abandon du captage pollué et son remplacement par une ressource de meilleure qualité, le mélange de ressources différentes ou le traitement physico-chimique ; - des solutions visant à prévenir la pollution en agissant sur les activités polluantes au niveau des bassins d'alimentation (périmètres de protection, mesures agroenvironnementales). 3.1.1. Les solutions curatives ont été rapidement mises en oeuvre Dans les deux départements, sitôt la contamination par les pesticides identifiée, des solutions ont été recherchées et mises en oeuvre pour distribuer une eau répondant aux normes de potabilité. En Guadeloupe, les premières mesures prises font suite à des campagnes d'analyses effectuées en 1999 et 2000 qui révèlent une pollution importante par trois molécules organochlorées, au niveau de plusieurs captages de la Basse-Terre. Ces résultats ont conduit le préfet à mettre en place une cellule de crise -animée par la mission inter-services de l'eauafin de prendre des mesures rapides qui ont consisté, dans un premier temps, à la fermeture des captages les plus contaminés, et, dans un second temps, à installer des dispositifs de traitement par charbon actif dans cinq unités de production. Les collectivités concernées et le calendrier de mise en oeuvre sont précisés dans le tableau suivant : Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 25 - Tableau n° 7 - Principales mesures prises sur les captages contaminés en Guadeloupe Commune Source Production Mesures prises Lumia 300 m3/jour Fermeture en mars 2000 Trois Rivières Gommier 1 200 m3/jour Traitement -octobre 2000 La Plaine 600 m3/jour Traitement -octobre 2000 Vieux Fort Soldat 700 m3/jour Traitement -août 2000 Belle-Terre 1 700 m3/jour Fermeture du 10 au 20 avril Usage limité a/c du 20 avril Pont des Braves 1 200 m3/jour Fermeture - avril 2000 Gourbeyre Capes-Dolé 90 m3/jour Fermeture – avril 2000 Tabaco 4 300 à 7 000 m3/jour Capesterre-Belle-Eau Mélange avec d'autres sources Belle-Eau-Cadeau 18 à 28 000 m3/jour Traitement – septembre 2001 Source : DSDS de Guadeloupe En Martinique, suite à la découverte de la contamination de certains captages par les pesticides en 1999 confirmée en 2000, la stratégie à mettre en oeuvre a été définie dans le cadre du Conseil départemental d'hygiène. Le rapport de la DSDS du 5 octobre 2000 "Pesticides et alimentation en eau potable en Martinique - État des lieux et position sanitaire" présente la situation des ressources en eau et procède à une évaluation du risque sanitaire. La dose journalière admissible (DJA) pour les produits considérés est définie pour une exposition de longue durée (supérieure à un an), en considérant trois catégories de consommateurs (nourrisson, enfant, adulte). Il en résulte la décision de fermer le captage de la source Gradis alimentant partiellement Basse-Pointe, mais de ne pas proposer de restrictions de consommation de l'eau provenant des captages effectués dans les rivières Monsieur et Capot qui sont également contaminées, mais à un degré moindre. Les différentes mesures de gestion prises sont résumées dans le tableau suivant : Tableau n° 8 - Principales mesures prises sur les captages contaminés en Martinique Collectivité Captage Production Mesures prises Source Gradis 480 m3/jour Fermeture en juillet 1999 Basse-Pointe Forage Morne Balai 60 m3/jour Forage Démare 250 m3/jour Recherche de ressources de substitution Ajoupa-Bouillon Forage Grande Savanne 60 m3/jour Source Marc Cécile 150 m3/jour Mélange avec d'autres sources Recherche de sources de substitution Département Rivière Capot (station de Vivé) 25 000 m3/jour Traitement provisoire par charbon actif en 2003 Reconstruction station en 2005 Communauté d'agglo. du centre de la Martinique Rivière Monsieur 1 100 m3/jour Mélange d'eau puis traitement par charbon actif en 2004 Source DSDS Martinique A la suite des mesures curatives prises dans les deux départements, la conformité des analyses de contrôle effectuées est supérieure à 95%. Les analyses non conformes résultent surtout d'une défaillance momentanée du traitement du fait d'une saturation plus rapide que prévu des filtres à charbon actif, ce qui a été particulièrement observé en Guadeloupe en 2004 à la suite d'une saison de pluies intense et longue. Les difficultés pour remplacer le charbon actif ont été aggravées par la grève du port de Pointe-à-Pitre qui a retardé la livraison de charbon de plusieurs semaines. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 26 - Les autorités sanitaires considèrent toutefois que ces défaillances très limitées dans le temps ne mettent pas en cause la santé des consommateurs dans la mesure où les valeurs observées restent en dessous des Doses Journalières Admissibles dans l'eau de consommation. La nécessité demeure de remédier aux dysfonctionnements observés concernant les traitements, en demandant aux exploitants des stations, d'une part, de mieux évaluer la vitesse de saturation des filtres, et, d'autre part, de constituer les stocks de charbon actif nécessaires en tenant compte des particularités de l'approvisionnement dans les deux îles. 3.1.2. La protection des captages se met difficilement en place Les premiers plans d'action soulignaient la nécessité, en complément des mesures curatives, de mettre en place des périmètres de protection autour des captages. L'intérêt des périmètres est de prévenir les pollutions susceptibles d'être causées par l'usage actuel et futur des pesticides et non pas de traiter les pollutions historiques provenant de substances aujourd'hui interdites comme le chlordécone. Si l'action a bien été engagée dans les deux départements, la procédure n'a encore été menée à son terme pour aucun des captages. Tableau n° 9 - Etat d'avancement de la mise en place des périmètres de protection Nombre de captages Dossiers en cours d'étude Dossiers déposés en Préfecture Dossiers soumis à DUP Guadeloupe 61 24 0 0 Martinique 30 19 6 0 Source : DSDS de Guadeloupe et de Martinique En Martinique, le Conseil général assure la conduite d'opération de mise en place des périmètres de protection pour l'ensemble des collectivités distributrices et la maîtrise d'ouvrage pour les deux captages d'intérêt départemental. Plusieurs études ont été engagées afin de mieux identifier les origines des pollutions et les moyens à mettre en oeuvre pour y remédier. Des diagnostics d'exploitations agricoles sont réalisés par le CIRAD à l'amont de captages. La protection du captage de la rivière Capot fait l'objet d'une étude particulière compte tenu de l'importance de son bassin versant (5 280 ha) et des nombreuses activités qu'il supporte. Les cultures représentent près de 1700 ha (bananes, cultures vivrières, ananas). Plusieurs élevages porcins et de volailles sont présents sur le site ainsi que 14 bassins piscicoles. Ce contexte nécessite l'élaboration d'un plan d'action global au niveau du bassin versant, parallèlement à la mise au point des périmètres de protection. En Guadeloupe, les périmètres étudiés par les bureaux d'études et validés par les géologues agréés portent généralement sur l'ensemble du bassin d'alimentation du captage, ce qui s'explique par la topographie des lieux et peut générer des périmètres de dimensions variables. Une difficulté majeure rencontrée tient à la façon de considérer l'usage des pesticides à l'intérieur des périmètres. Les avis rendus jusqu'alors par les hydrogéologues agréés préconisent l'interdiction d'usage de produits phytosanitaires et d'engrais sur tout le périmètre rapproché souvent confondu avec le périmètre éloigné. Se posent alors les questions du maintien de l'activité agricole au sein des bassins d'alimentation et d'éventuelles compensations des pertes de revenus. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 27 - Cette problématique est illustrée par le captage de Trois-Rivières, l'un des plus importants de la Basse-Terre que la mission a visité lors de son passage. Le projet de protection prévoit un périmètre rapproché de 180 ha dont environ 40 ha sont occupés par des cultures de bananes. Le projet de règlement prévoit sur ce périmètre l'interdiction totale de l'usage des pesticides ce qui bloque pour le moment l'évolution du dossier. Si une interdiction totale de l'usage des pesticides à l'intérieur de périmètres de superficie modeste est tout à fait justifiée, une telle mesure sera beaucoup plus difficile à appliquer sur des bassins d'alimentation cultivés plus vastes. Dans de telles situations, il convient d'élaborer des plans d'action globaux identifiant toutes les sources de pollution (ponctuelles, diffuses) et d'y porter remède, notamment en introduisant des techniques culturales alternatives, à même de supprimer ou de réduire de façon sensible la pression de pollution. Les organismes locaux de recherche (INRA, CIRAD) ont identifié nombre de ces techniques qu'il convient d'appliquer sur le terrain, ce qui peut être fait par le biais des contrats d'agriculture durable (cf. infra). Sans prétendre apporter une solution définitive à ce type de dossier la mission propose aux services locaux de tester la démarche suivante : - mettre en oeuvre des solutions alternatives à l'utilisation des pesticides notamment celles dont la station INRA de Baie-Mahault a démontré l'efficacité (cf. infra) ; - inciter les agriculteurs à adopter ces techniques alternatives par le biais des contrats d'agriculture durable (CAD) dont le volet environnemental permet de rémunérer les contraintes pouvant résulter de leur mise en oeuvre. Cela suppose l'inscription de ces bonnes pratiques au cahier des charges régional des CAD. Pour être efficaces de telles mesures doivent être appliquées avec une densité suffisante sur les territoires à enjeux prioritaires, tels les périmètres de protection des captages. 3.2. Une surveillance particulière des cultures vivrières En attendant les résultats qui caractérisent le danger (toxicité aiguë, toxicité chronique, concentrations admissibles en fonction des habitudes alimentaires des populations locales), les autorités compétentes ont pris les mesures de précaution nécessaires pour minimiser le plus possible les risques potentiels. En ce qui concerne les aliments, des arrêtés préfectoraux ont été publiés suite à la découverte de la présence de chlordécone et de HCH dans des échantillons de légumes – racines : - le 20 mars 2003 en Martinique, - le 20 octobre 2003 en Guadeloupe, ne concernant que le Sud de la Basse-Terre ; il a été étendu à l'ensemble de la Basse-Terre et à la Grande-Terre par arrêté préfectoral du 24 janvier 2005, suite à la découverte de parcelles contaminées dans d'autres parties du département. Ces arrêtés rendent obligatoire une analyse de sol pour toutes les parcelles destinées par son exploitant à la culture d'espèces végétales sensibles citées en annexe de chaque arrêté (cf. annexes 5 et 6). Cette analyse de sol est effectuée selon un protocole défini par le CIRAD. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 28 - Les prélèvements de sol sont effectués par les FREDON selon le protocole défini dans l'arrêté et les analyses prises en charge par les Chambres d'agriculture avec un financement européen (DOCUP), sous le contrôle de l'administration (DAF / SPV et DDCCRF). Lorsque la parcelle est polluée, il est déconseillé à l'exploitant de cultiver les espèces citées dans l'arrêté. Si, malgré ce conseil, l'exploitant cultive une de ces espèces dans la parcelle reconnue contaminée, il est contraint de faire procéder à l'analyse de sa future récolte avant sa mise sur le marché (autocontrôle). Toute récolte avérée contaminée doit alors être détruite. En parallèle, les DDCCRF ont intégré, depuis 2002, le chlordécone dans leurs plans d'action de recherche des résidus de pesticides sur les produits végétaux mis sur le marché. Ces contrôles ont permis de déceler sa présence dans d'autres espèces de végétaux telles que le gingembre, le giraumon, le concombre et dans des produits importés. En outre, les services ont conduit une action de sensibilisation auprès des distributeurs leur confirmant l'obligation de ne vendre que des denrées conformes. Ceci a conduit les distributeurs à demander des résultats d'analyse à leurs fournisseurs. L'application des arrêtés préfectoraux rencontre quelques difficultés. Beaucoup de producteurs de végétaux visés par l'arrêté ne se déclarent pas et le niveau de la sanction -39 euros d'amende- n'incite guère à le respecter. Selon une estimation des services, le taux de déclaration serait très inférieur à la moitié des producteurs concernés. Ceux-ci se plaignent également, dans le cadre de l'autocontrôle, du délai trop long entre l'envoi de l'échantillon de végétaux et le retour du résultat d'analyse (1 à 3 mois) qui entraîne le pourrissement de la récolte et l'impossibilité de la commercialiser. Les services ont appelé l'attention de la mission sur le fait qu'il n'existe pas de texte réglementaire leur donnant le pouvoir de faire détruire une culture contaminée par des organochlorés qui ne sont plus utilisés. On rappelle que les agents de la DDCCRF ont compétence sur les denrées non conformes destinées à la consommation et mises en vente, ceux de la protection des végétaux lorsqu'un produit interdit a été utilisé par l'agriculteur producteur, ce qui n'est pas le cas présent. Lorsque des résultats d'analyse non conformes sur des prélèvements, faits dans le cadre du plan de surveillance ou d'actions de contrôle du respect de la réglementation, arrivent aux DDCCRF, les denrées ont été écoulées. Les services engagent alors une procédure pénale qui conduit généralement à des sanctions envers les producteurs et les intermédiaires. On peut espérer que ces procédures sont efficaces pour dissuader les éventuels contrevenants. En Martinique, le taux des infractions a décru, en trois ans, de 30% à quelque 10%. L'application des arrêtés et les exigences des distributeurs ne sont pas sans conséquences pour les producteurs de cultures vivrières. Les denrées issues des plantations effectuées avant la prise de l'arrêté et reconnues contaminées ne peuvent pas être commercialisées. Les producteurs demandent donc à être dédommagés. Depuis la publication des arrêtés, les propriétaires de sol contaminé sont confrontés à des difficultés de reconversion vers d'autres cultures ; la banane et la canne à sucre, bien que non affectées par le chlordécone, ont malheureusement des débouchés difficiles. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 29 - Les problèmes de reconversion apparaissent donc très complexes. Il s'agit de trouver des cultures appropriées aux sols pollués ou des méthodes culturales évitant la pollution des récoltes. Les recherches sur ce dernier thème entreprises par le CIRAD, l'INRA et le PRAM n'en sont qu'à leur début. La future mission scientifique ne manquera pas de se pencher sur la question de la reconversion des cultures et sur la problématique, non résolue jusqu'ici, de la décontamination des sols, principalement agricoles. En attente de réponses agronomiques, les organisations professionnelles et syndicales ont fait savoir à la mission les difficultés financières rencontrées par les exploitants concernés. La situation des agriculteurs récemment installés et des jeunes cherchant à s'établir sur d'anciennes bananeraies abandonnées mérite une attention particulière. Recommandations • La mission recommande qu'une expertise juridique soit réalisée sur la validité des arrêtés préfectoraux et qu'un fondement légal soit recherché autorisant la destruction des récoltes contaminées du fait de pollutions historiques. • La mission recommande que des recherches soient poursuivies ou initiées sur : les cultures de substitution ; les méthodes culturales appropriées aux sols pollués ; la décontamination des sols. • La mission recommande qu'une réflexion soit conduite sur les conséquences économiques du dossier, essentiellement la reconversion des agriculteurs dont l'ampleur est étroitement liée aux niveaux des LMR qui devraient être connues au cours du deuxième semestre de l'année. 3.3. La contamination des jardins familiaux n'est pas connue Les jardins familiaux ou créoles constituent un cas particulier des cultures vivrières. Ces jardins se sont développés au cours des vingt dernières années, comme le montrent les recensements effectués par les services statistiques des DAF. Ils représentent 4% de la SAU en Martinique et environ 1% en Guadeloupe. Tableau n° 10 - Superficies des jardins familiaux (hectares) 1981 1989 2000 Guadeloupe 150 325 480 Martinique 100 1 762 1 395 Source : AGRESTE Aucune indication précise n'a pu être recueillie sur leur localisation. Il est cependant acquis que des implantations de tels jardins se sont faites dans d'anciennes bananeraies, soit dans le cadre du colonage ou du rachat de grandes propriétés divisées en plusieurs lots pour y installer de jeunes agriculteurs, soit à l'occasion de constructions de lotissements ou de maisons individuelles. Les membres de la mission ont interrogé leurs différents interlocuteurs sur la connaissance que l'on avait de la contamination de ces sols et de l'exposition des populations. Aucune étude n'a été entreprise à ce jour sur le sujet. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 30 - Aussi, en l'absence d'analyse tant du sol de ces jardins que des végétaux destinés à l'alimentation domestique, on ne peut qu'alerter sur les risques potentiels. En effet, les éléments d'information recueillis laissent à penser que la situation de ces jardins est certainement très hétérogène du point de vue de la pollution du sol par le chlordécone. Il est possible qu'un nombre sans doute peu élevé de familles soient, de par le niveau de pollution de leur jardin et leur mode d'alimentation préférentiellement vivrier, exposées à des ingestions de résidus plus importantes que celles de la population moyenne de ces territoires. Le cas particulier des jardins créoles doit donc être exploré à la fois du point de vue des niveaux d'exposition possibles et des mesures spécifiques de prévention à mettre en place le cas échéant. Les personnes les plus exposées seraient les familles nouvellement installées sur d'anciens terrains cultivés pour la production de bananes, mais aussi celles qui auraient pu se procurer le chlordécone pour protéger les quelques pieds de bananiers présents dans leur jardin (fruits ou plantains) ou en auraient fait un usage détourné, en particulier des agriculteurs et ouvriers agricoles. Il convient aussi de signaler que le Mirex 450 ®, autrefois autorisé pour lutter contre la fourmi manioc, avait pour substance active le perchlordécone 1 susceptible d'être à l'origine de contaminations très localisées du sol. Recommandations • La mission recommande qu'une étude de la contamination des jardins familiaux par les produits organochlorés soit engagée rapidement. Elle pourrait concerner dans un premier temps les secteurs à risques mis en évidence par la cartographie des sols à risque. • Une réflexion sur l'exposition éventuelle de certaines familles s'alimentant à partir de leurs jardins devra être menée aux fins d'évaluation des risques spécifiques et des mesures de prévention à rechercher. 3.4. La pêche dans l'estuaire de la Lézarde a été interdite Par arrêté du 24 mars 2004, le préfet de la Martinique a interdit la commercialisation ou la consommation des produits pêchés (poissons, crustacés, crabes, coquillages) dans l'estuaire de la Lézarde. La pêche sous toutes ses formes est interdite dans la zone considérée, notamment la pêche à pied destinée à l'autoconsommation familiale. Une double motivation est à l'origine de cette décision : - d'une part, la présence de pesticides organochlorés et de métaux lourds dans les organismes aquatiques, révélée par l'étude de la DSDS en 2003, - d'autre part, la difficulté d'apprécier le risque sanitaire que ferait courir à la population la consommation des produits, en l'absence de valeurs limites de concentration en chlordécone dans les aliments. Le risque est d'autant plus élevé que la population de cette zone est défavorisée, ce qui peut la conduire à consommer préférentiellement les produits locaux qu'elle ramasse ou qu'elle pêche. 1 Le perchlordécone se dégrade en chlordécone. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 31 - Cette décision prise en application du principe de précaution est pertinente en l'absence de données de référence sur le risque sanitaire, dans ce domaine comme dans celui des autres aliments. L'arrêté ayant été pris pour une durée d'une année, sa prorogation pour une année supplémentaire a été proposée lors de la réunion du conseil départemental d'hygiène du 10 mars 2005. Cette situation illustre -une fois de plus- la nécessité de définir dans les meilleurs délais les valeurs limites de concentration afin de mieux proportionner les restrictions aux conséquences réelles sur la santé. 3.5. Une élimination des déchets problématique 3.5.1. Des récoltes contaminées embarrassantes Dans l'attente de l'avis de l'AFSSA, les autorités appliquent le principe de précaution. Les végétaux contaminés sont donc interdits de commercialisation, ils ne peuvent être destinés à l'alimentation humaine ou animale. Les denrées végétales contaminées par le chlordécone, non commercialisables, sont à considérer comme des déchets provenant de l'agriculture (déchets de tissus végétaux) en application du décret 2002-540 du 18 avril 2002 sur la classification des déchets. La présence de chlordécone, substance toxique, pourrait conduire à considérer ces déchets comme dangereux si la concentration de cette substance était supérieure à 3%, ce qui est très loin d'être le cas puisque la concentration moyenne observée est de l'ordre du mg/kg. Dans ces conditions la voie normale d'élimination est la décharge de classe 2. 3.5.2. Une récupération des stocks de produits phytopharmaceutiques satisfaisante Bien que le retrait de l'homologation du Curlone ® fût décidé en 1990 et que l'utilisation, avec dérogation, eût cessé en 1993, le devenir des reliquats de produits commerciaux à base de chlordécone et de bien d'autres produits antiparasitaires non utilisés n'avait pas fait l'objet d'une quelconque procédure d'élimination ni de la profession, ni des services administratifs. La mise en évidence de la pollution de l'environnement par le chlordécone et l'organisation en métropole d'une filière interprofessionnelle (ADIVALOR) suite à la décision européenne de classer les produits phytopharmaceutiques parmi les déchets industriels spéciaux (DIS) sont à l'origine d'une campagne d'élimination des produits phytopharmaceutiques non utilisés (PPNU) et de leurs emballages, engagée sur l'initiative des groupes régionaux, GREPP et GREPHY. Cette action réalisée en 2002, a permis de récupérer 9 tonnes de produits en Martinique et 12 tonnes en Guadeloupe qui ont été expédiées en métropole pour incinération adaptée. La plupart des stocks récupérés étaient constitués par des lots importants dont le conditionnement datait de quelques années. Certains étaient dans un tel état de délabrement qu'il a été nécessaire de les remballer avant de les récupérer. Cette campagne a été financée par des fonds publics. En Guadeloupe, la campagne a débuté par une déclaration des stocks auprès des services administratifs, DAF-SPV, DDCCRF et DIREN. Ont été récupérées 9 tonnes d'HCH et 3 tonnes de Curlone ®. L'opération, qui a coûté 40.000 euros, a été financée entièrement par la DIREN qui a traité avec l'unique entreprise autorisée aux Antilles pour collecter, entreposer et conditionner les déchets en vue de leur transport. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 32 - En 1992, il existait chez les distributeurs, 1 080 tonnes de produits organochlorés (600 T en Martinique et 480 T en Guadeloupe). L'estimation de la quantité utilisée annuellement était entre 800 T et 1 000 T sur les deux îles. Les importations ayant cessé en 1991 -selon le service des douanes-, les quantités de produits récupérés dix ans après la fin de leur utilisation, le fait que les contrôles effectués après l'année 2002 chez les producteurs n'aient révélé aucune présence d'organochlorés permettent de déduire que les importations et l'utilisation frauduleuses qui existeraient sont marginales et n'auraient que peu d'impact sur la gravité de la pollution. Il ne devrait raisonnablement plus exister de produits phytopharmaceutiques organochlorés dans les deux îles. 3.5.3. Comment éliminer certains déchets particuliers ? Il n'existe pas actuellement de filière locale d'élimination des déchets contenant du chlordécone ou, plus généralement, des substances toxiques. Les déchets qui nous préoccupent ici peuvent être classés trois catégories : - les produits de récupération des PPNU : Jusqu'alors, ceux-ci ont dû être envoyés en métropole pour être éliminés, ce qui grève sensiblement le coût des opérations. De telles opérations se reproduiront, en raison notamment de l'évolution de la réglementation sur les pesticides ; - les emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP) : En Martinique, ces emballages restent pour le moment stockés chez les fournisseurs et les agriculteurs puisque l'usine d'incinération des ordures ménagères n'est pas qualifiée pour traiter ces déchets. La situation est identique en Guadeloupe ; - le charbon actif saturé des stations de traitement de l'eau potable : Dans la majorité des stations de traitement d'eau potable, les boues contenant du charbon actif saturé sont rejetées dans les rivières ou dans les ravines proches. Les maîtres d'ouvrage sont à la recherche de solutions pour leur élimination. Ces différents produits entrent dans la catégorie des déchets industriels particuliers pour lesquels les modes d'élimination sont l'incinération à haute température ou la mise en décharge de classe 1. La mission a appris qu'une usine d'incinération des déchets particuliers devait voir le jour en Martinique en 2006 1, sans avoir plus de précisions sur le cahier des charges de l'installation. La mission suggère que le GREPHY ainsi que les distributeurs d'eau fassent rapidement connaître au maître de l'ouvrage de l'usine d'incinération les besoins d'élimination des déchets signalés ci-dessus, en soulignant la présence du chlordécone, molécule très stable qui nécessite des températures très élevées pour se dégrader. La Guadeloupe, qui a des besoins similaires et pour lesquels aucune solution locale n'est en vue, pourrait s'associer à la démarche. 3.5.4. Que faire des sols pollués ? Les organismes de recherche présents dans les îles ont engagé les études évoquées ci-après. 1 La société de traitement des déchets industriels spéciaux (SOTRADIS) a été créée spécialement pour porter le projet de construction de l'installation de traitement. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 33 - En Martinique, des études conduites au sein du PRAM (Pôle de recherche agronomique de Martinique) et du CIRAD - INRA ont montré une corrélation positive entre le taux de pollution du sol par le chlordécone et le nombre d'années de culture de la banane dans la même parcelle. D'autres études sur le transfert sol-plante sont programmées à court terme par ces mêmes instituts : - mécanismes du transfert du chlordécone du sol vers la plante ; - l'emmagasinement ou assimilation varient-ils en fonction de l'espèce végétale ; existe-t-il des espèces qui ne se contaminent pas ; - une bouture contaminée transmet-elle du chlordécone à sa descendance, tubercule ou rhizome fils ; - origine de la contamination des organes aériens. En Guadeloupe, le CIRAD dispose des connaissances suffisantes pour développer une production de banane biologique (cf. infra 3.6.1) En liaison avec l'INRA, il procède, selon différentes modalités, à des essais sur sol contaminé pour découvrir les mécanismes de contamination des végétaux et tenter d'y pallier. Il expérimente, par exemple, un décapage de la couche du sol superficiel contaminée avec semis ou plantation dans la couche de sol inférieure préalablement dégagée par décapage 1. La dernière couche de sol est décapée en bande et mise en billon entre les bandes. Les mêmes espèces sont cultivées sur la bande et sur le billon ce qui permettra de connaître si l'accumulation dans les mêmes espèces est différente en fonction de la localisation de la culture. L'observation du système racinaire est prévue pour vérifier si les racines des végétaux cultivés dans les bandes ne se développent pas dans les billons. Les molécules des organochlorés possèdent une durée de vie très longue (plusieurs décennies) et sont fixées très étroitement aux particules du sol. La teneur en chlordécone décroît donc faiblement dans le temps ; elle est fonction de la nature du sol et de la pluviométrie. La pluie agit de deux façons sur le chlordécone : en l'entraînant avec les particules de terre par ruissellement, ce qui pollue les sols situés plus bas ; en l'emportant par dissolution faible et lente dans les eaux de drainage et provoquant ainsi une pollution diffuse. C'est pourquoi, tant qu'il n'existera pas de méthode de dépollution des organochlorés dans le sol, la pollution diffuse et des denrées persistera de nombreuses années car la dégradation du chlordécone dans le sol est extrêmement lente. Le PRAM-CIRAD a constaté que le chlordécone reste dans la couche superficielle du sol, à moins de 40 centimètres de la surface, lorsqu'aucune façon culturale n'a été exécutée ; par contre, le produit descend après des labours et peut s'enfoncer à plus de 70 centimètres. 1 L'origine volcanique des îles a pour conséquence qu'elles sont constituées d'une série de couches successives de coulées de laves. La coulée la plus récente étant en surface au-dessus de la coulée précédente. L'intervalle de temps entre deux coulées de lave est très variable mais très souvent il y a une longue période d'accalmie entre deux coulées et une végétation spontanée se développe à partir de la surface minérale constituant un sol. Les organochlorés étant des molécules très peu mobiles, il s'ensuit qu'ils n'ont pas migré dans la couche de lave antérieure et que celle-ci n'est pas polluée. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 34 - Après avoir interrogé les chercheurs locaux et consulté la bibliographie disponible sur ce thème, la mission constate qu'il n'existe actuellement aucune solution de dépollution des sols. Cette pollution étant à l'origine de toutes les autres pollutions, il convient donc de soutenir les recherches sur ce thème. Il est aussi nécessaire de trouver des solutions qui permettent aux agriculteurs d'exploiter leurs terrains. Recommandation La mission préconise d'explorer la faisabilité de la dépollution des sols et de poursuivre les études agronomiques pour obtenir des productions consommables. 3.6. Les pratiques agricoles actuelles sont à améliorer Tous les rapports d'inspection précédents ainsi que les plans d'action évoquent la nécessité de faire évoluer les pratiques agricoles dans le sens d'une moindre utilisation des pesticides. Cette orientation est d'autant plus pertinente que les quantités de produits phytosanitaires utilisées par unité de surface sont trois fois plus importantes aux Antilles qu'en métropole 1. Les moyens d'action pour modifier ces pratiques sont de divers ordres : actions incitatives pour l'adoption de nouvelles pratiques, application de la réglementation, sensibilisation et formation. 3.6.1. Des solutions techniques pour de nouvelles pratiques en bananeraie existent Afin de limiter les impacts environnementaux des pesticides, des recherches sont menées pour mettre au point des systèmes de culture moins polluants, voire non polluants. Dans le domaine de la culture bananière, le CIRAD-FLHOR de Guadeloupe travaille particulièrement à la mise au point de pratiques permettant de s'affranchir de l'usage des pesticides : - le contrôle du parasitisme tellurique, lié principalement à la pratique de la monoculture, dont la méthode classique de lutte fait appel à l'application massive de nématicides. La stratégie alternative développée par le CIRAD consiste à assainir le terrain par la pratique de jachères ou de rotations de cultures et à recourir à des plants sains issus de la culture in vitro. Les études réalisées montrent la viabilité économique de ces solutions ; - la lutte contre la cercosporiose, maladie du feuillage du bananier, est menée aujourd'hui par des traitements aériens généralisés. Les études lancées il y a plusieurs années sur la mise au point d'hybrides résistants à la maladie ont débouché sur une variété en phase de validation commerciale ; - le contrôle du charançon du bananier est assuré par traitement chimique intense, d'abord par des organochlorés (chlordécone), puis par des produits organophosphorés. Les techniques alternatives mises au point par l'INRA et le CIRAD sont, d'une part, le piégeage des parasites dans des piéges à phéromones, d'autre part, la lutte biologique par utilisation de nématodes entomopathogènes ; - le contrôle de l'enherbement, particulièrement nécessaire en phase d'installation de bananeraie, est assuré conventionnellement par des herbicides (glyphosate, paraquat). Des 1 Il faut tenir compte néanmoins de la pluralité des cycles culturaux au cours de l'année. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 35 - techniques de paillage ou la mise en place de couverts végétaux (impatiens) ont fait la preuve de leur efficacité. 3.6.2. Les mesures agro-environnementales sont peu appliquées Les mesures agro-environementales (MAE) ont été initiées au début des années 1990 dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) afin de concilier agriculture et environnement. Ce sont des mesures contractuelles qui, pour l'essentiel, ont été mises en oeuvre en France en 2000 dans le cadre des contrats territoriaux d'exploitation (CTE) auxquels ont succédé en 2002 les contrats d'agriculture durable (CAD). Ce dernier se différencie du premier par un plafonnement du coût moyen (27 000 euros en moyenne départementale) ainsi que par une incitation à limiter le nombre des enjeux et les mesures par territoire. Une évaluation à mi-parcours de la mise en oeuvre des MAE en France a été faite conjointement par la France et l'Union européenne en 2003 conformément aux exigences du règlement communautaire. Elle a révélé une faible efficacité des CTE en termes d'impacts environnementaux. A ceci plusieurs raisons : le foisonnement des mesures, les choix opérés par les agriculteurs qui n'étaient pas enclins à retenir les mesures les plus efficaces pour l'environnement et l'absence de concentration de ces mesures sur les territoires à enjeux. La mission a constaté que les insuffisances relevées au niveau national s'appliquaient également aux Antilles françaises. Ainsi, en Guadeloupe, les CTE signés ont concerné : - la pérennisation de la culture bananière d'altitude sur une surface de 167 ha représentant 3% de la sole bananière sans que les mesures soient appliquées sur les territoires à forts enjeux, tels les bassins d'alimentation des captages, - la coupe manuelle de la canne en vert sur 85 ha, mais les cultures vivrières n'ont fait l'objet, semble-t-il, d'aucun contrat. La situation est analogue en Martinique. Deux contrats types ont été proposés en distinguant le Nord et le Sud du département sans désignation de zones prioritaires. Les mesures obligatoires inscrites dans ces contrats apparaissent peu contraignantes, tandis que celles qui auraient le plus d'impacts favorables, notamment celles incitant à des changements de pratiques, sont facultatives. Au total, seuls 22 contrats CTE ont été signés, ce qui est faible. 3.6.3. La conditionnalité des aides : nouvel outil de l'agroenvironnement La réforme de la PAC décidée en 2003 conduit à renforcer la multi-fonctionnalité de l'agriculture et la prise en compte de l'environnement dans les pratiques agricoles en introduisant la conditionnalité des aides. Les agriculteurs, devront respecter plusieurs conditions, notamment : Le respect de 19 règlements ou directives sur la protection de l'environnement ou de la santé animale. Parmi ces directives figure la directive 91/414 relative à la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. La prise en considération de cette directive au titre de la conditionnalité des aides, à compter du 1er janvier 2006, contribuera à mieux faire connaître et appliquer une réglementation insuffisamment respectée comme le montrent les contrôles effectués (cf. infra). Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 36 - Le respect des bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). Cette condition vise, au-delà des textes réglementaires, quatre objectifs : - protéger les sols contre l'érosion, - maintenir le niveau de matières organiques du sol, - maintenir la structure des sols, - assurer un niveau minimal d'entretien. Ces quatre objectifs doivent être mis en place par les Etats membres, le règlement européen ayant proposé au regard de chaque objectif des normes à choisir. Au titre de la protection des sols figure la mise en place de bandes enherbées le long des cours d'eau ou dans les secteurs soumis à érosion. Le couvert végétal à mettre en place vise à limiter les risques de pollutions diffuses dans les eaux par ruissellement. En métropole, les agriculteurs devront consacrer 3 % des surfaces cultivées en céréales et oléoprotéagineux à l'implantation de ces couverts environnementaux. Les BCAE sont applicables aux DOM, mais elles nécessitent des adaptations pour tenir compte des spécificités culturales de ces départements. Un décret devrait fixer prochainement les conditions de mise en oeuvre de cette mesure dont l'application paraît pertinente pour réduire sensiblement la contamination des cours d'eau par l'érosion des sols. Recommandation Dans le cadre de la définition des BCAE applicables aux Antilles, étudier la mise en place de bandes enherbées le long des cours d'eau ou de systèmes anti-érosifs dans les parcelles, afin de freiner l'érosion des sols et de limiter l'entraînement des produits phytopharmaceutiques. 3.6.4. Le contrôle de l'application de la réglementation doit se renforcer 3.6.4.1. Le contrôle des distributeurs et des applicateurs de produits phytosanitaires révèle de très nombreuses infractions Les SPV ont en charge le contrôle réglementaire des distributeurs de produits et des applicateurs. Ces derniers sont majoritairement des agriculteurs, mais ce peut être aussi des collectivités (espaces verts) ou des entreprises (traitements aériens). En Guadeloupe En 2002, le SPV de la Guadeloupe a engagé des contrôles de l'activité des distributeurs de pesticides dont les résultats sont synthétisés dans le tableau suivant : Tableau n° 11 - Bilans des contrôles auprès des distributeurs de Guadeloupe 2002 2003 2004 Nombre d'établissements 9 49 16 Établissements présentant au moins une infraction 6 32 14 Taux de conformité 44% 35% 13% Source : SPV Guadeloupe Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 37 - Le tableau ci-dessus révèle deux informations, d'une part les taux élevés de manquements à la réglementation, d'autre part la progression des infractions avec le temps, ce qui constitue, a priori, un paradoxe. Les explications fournies par le SPV sont les suivantes : - les contrôles n'ont débuté en Guadeloupe qu'en 2002, année de recrutement d'un technicien affecté à la mission «contrôle des intrants » du SPV ; - la planification des contrôles a été établie sur une période de trois ans. En 2002 ont été contrôlés les principaux distributeurs possédant l'agrément. En 2003 les contrôles ont concernés les principaux distributeurs auprès du grand public pas toujours au fait de la réglementation. Enfin, en 2004, les contrôles ont visé les petits quincailliers non agréés, commercialisant de faibles volumes, mais qui avaient de fortes chances d'avoir des stocks de vieux produits, aujourd'hui interdits. A l'issue de cette première de série de contrôles, le SPV a adressé aux contrevenants des appels au règlement afin de les inciter à se mette en conformité. Le renforcement des contrôles a également concerné les applicateurs qui sont, soit des agriculteurs travaillant pour leur propre compte, soit des entreprises. Les résultats sont synthétisées dans le tableau suivant : Tableau n° 12 - Bilans des contrôles auprès des applicateurs de Guadeloupe 2002 2003 2004 Nombre d'établissements 25 25 112 Établissements présentant au moins une infraction 15 16 57 Taux de conformité 40% 35% 49% Source : SPV de la Guadeloupe Dans ce domaine aussi, les taux de conformité compris entre 35% et 49% sont faibles, la principale infraction relevée étant les mauvaises conditions de stockage. La détention de PPNU interdits d'utilisation à la suite de modifications de la réglementation intervenues fin 2003 a également été observée lors de ces contrôles. Ces premiers résultats ne doivent pas rester sans suites. Le chef du SPV de la Guadeloupe a indiqué qu'il allait se rapprocher des procureurs de la République pour définir les priorités de l'action répressive à engager dans les cas où les rappels au règlement seraient restés sans suite. La mission ne peut que souscrire à cette démarche. En Martinique En Martinique, les plans de contrôle des distributeurs et des applicateurs sont moins avancés, l'agent concerné par cette activité devant l'exercer concurremment avec de nombreuses autres tâches. Cependant les contrôles, effectués en 2004, sont également riches d'enseignements. A titre d'illustration, il a été découvert des reconditionnements de raticides dans des emballages vierges de toute mention sur la nature du produit et a fortiori sur sa dangerosité. Recommandation Poursuivre en Guadeloupe et développer en Martinique une politique de contrôle aux différents lieux de distribution, de stockage et d'utilisation des produits en sanctionnant les manquements à la réglementation. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 38 - 3.6.4.2. Un contrôle de l'application des lois sociales très insuffisant Dans les départements d'outre-mer, le régime agricole de sécurité sociale est géré par les caisses générales de sécurité sociale (CGSS) et le contrôle de l'application des lois sociales en milieu agricole est assuré par les directions du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DTEFP) et leurs sections d'inspection du travail. Ainsi par exemple, en Guadeloupe, la DTEFP reçoit une dotation équivalant à un temps plein d'inspecteur du travail pour assurer les tâches d'inspection en milieu agricole. En pratique, il n'existe pas d'inspecteur spécialisé dédié à cette mission. Cette mission d'inspection en milieu agricole est censée être assurée par l'ensemble des inspecteurs du travail de Guadeloupe, répartis en trois sections géographiques (Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Saint-Martin). La mission a constaté que cette mission n'était pratiquement pas assurée pour les raisons suivantes : - ce n'est pas une priorité pour la DTEFP de Guadeloupe ; sa principale priorité étant la lutte contre le travail clandestin, notamment dans le secteur de la banane où les exploitations sont d'accès difficile, au pied du massif de la Soufrière ; - de surcroît, pour contrôler les conditions effectives de travail des ouvriers agricoles et le respect des mesures de protection lors de la manipulation des produits phytopharmaceutiques, les inspecteurs du travail auraient besoin de véhicules de type 4x4 dont ils ne disposent pas ; - enfin, le danger ou les risques spécifiques au travail agricole en milieu tropical sont sousestimés. Recommandations • Intégrer les DTEFP au sein des groupes régionaux GREPP et GREPHY de manière à les sensibiliser davantage aux risques spécifiques des produits phytopharmaceutiques pour les travailleurs agricoles et leur environnement. • Les DTEFP des départements antillais ne peuvent se désintéresser de la mission qui leur revient de contrôle de l'application des lois sociales en milieu agricole. 3.7. Les actions de sensibilisation et de formation La réglementation concernant la commercialisation et l'usage des pesticides est complexe et elle est sujette à de nombreuses actualisations. Il est important que les usagers des pesticides soient informés des changements intervenus. Par ailleurs, il convient également d'informer les usagers sur les solutions alternatives au "tout chimique" qui se font jour et qui doivent être portées à leur connaissance en vue de leur adoption. Dans ces domaines diverses actions ont été entreprises par les services locaux : - la publication de plaquettes d'information sur la réglementation et l'utilisation des produits phytosanitaires mis à disposition du public dans les DAF et les organismes agricoles ; Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 39 - - les SPV de Guadeloupe et de Martinique éditent tous les deux mois un bulletin sur l'actualité réglementaire (Phytosanitairement Vôtre) destinés aux entreprises agréées pour la distribution et l'application de produits antiparasitaires, aux collectivités territoriales, aux importateurs et organismes professionnels agricoles. Le bulletin est également adressé aux établissements de formation. Ce document est tiré à 500 exemplaires par numéro pour les deux départements ; - l'organisation de sessions de formation. En Guadeloupe, deux types de formation ont été engagées en 2004 : - l'une destinée aux applicateurs de produits phytosanitaires, organisée par la chambre d'agriculture, qui a rencontré un succès mitigé : 3 sessions ont rassemblé seulement 39 participants et deux sessions ont été reportées faute de participants ; - une formation des prestataires de service sur l'utilisation des herbicides dans les cultures de canne à sucre dont le succès s'est révélé plus probant : 152 participants pour 4 sessions. Par ailleurs, le maintien de l'autorisation de mise sur le marché du paraquat a été assorti d'une obligation pour l'importateur de former les utilisateurs de ce produit. Cette formation destinée à toutes les filières a rencontré un bon succès dans les deux départements. Ces diverses formations, dont le bien-fondé n'est pas contestable, sont orientées vers une meilleure utilisation des produits phytosanitaires. Toutefois, elles n'ont pas concerné la vulgarisation de techniques alternatives à l'usage des pesticides, notamment celles mises au point par l'INRA pour la culture de la banane. Il est souhaitable que les prochains plans de formation intègrent également cette préoccupation qui pourrait constituer l'un des volets des plans d'action à mettre en oeuvre par bassin versant préconisé au § 4.2. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 40 - 4. PILOTAGE ET COMMUNICATION Dès 1999, lors de la mise en évidence des pollutions dues au chlordécone, les services concernés des deux départements ont cherché à coordonner leur action. Cette coordination s'est concrétisée, lors de la création des groupes régionaux de Martinique et de Guadeloupe, par l'élaboration commune de plans d'action opérationnels. Ces mêmes groupes régionaux continuent le suivi de la mise en oeuvre de ces plans dans chaque département. Des échanges réguliers sont organisés avec les administrations centrales pour le suivi de l'action. La complexité du sujet, l'état des lieux sur les connaissances, les incertitudes sur les risques sanitaires auxquels sont exposées les populations et les mesures prises en application du principe de précaution rendent nécessaire une communication régulière et appropriée à destination de divers publics. 4.1. Des groupes régionaux organisés et actifs Dans les Antilles françaises les groupes régionaux ont été créés par arrêtés préfectoraux du 25 juin 2001 en Guadeloupe et du 31 juillet 2001 en Martinique. Le pilotage de ces groupes est assuré formellement par la DAF et la DIREN en Guadeloupe et par la DAF en Martinique en y associant la DIREN. Le secrétariat du groupe régional est assuré par le SPV en Martinique et conjointement par le SPV et la DIREN en Guadeloupe. Compte tenu de l'importance des aspects sanitaires, les services de la Santé (DSDS) sont très présents au sein des groupes. Les services chargés du contrôle des produits et de la consommation (DR- et DDCCRF, DSV) et les Douanes sont également membres des groupes régionaux, particularité locale justifiée par la nature des problèmes rencontrés. L'activité de contrôle exercée par ces dernières a été examinée avec les deux directions régionales concernées. Les investigations conduites depuis 1993, tant sur les importations que sur les sols des bananeraies ainsi que dans toutes les entreprises qui commercialisent des produits phytopharmaceutiques se sont révélées négatives et n'ont pas apporté la preuve d'épandage récent de chlordécone. Une bonne coopération entre les services a été notée, ces missions ayant été fréquemment conduites conjointement avec les DDCCRF et les SPV. De plus, des protocoles de coopération Douanes-SPV étaient sur le point d'être conclus lors de la mission (cf. annexe n° 8). L'organisation du travail se fait au sein de groupes thématiques animés par les services les plus concernés. A cet égard, la mission a noté la bonne réactivité des services à l'évolution de la situation. Les groupes régionaux se réunissent en formation plénière au moins une fois par an. Lors de ces réunions les services dressent de façon transparente le bilan des actions menées et présentent les actions à venir. A leur issue, des points presse sont organisés. Des particularités propres à chaque département ont été relevées : Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 41 - En Martinique, - une forte implication de la préfecture dans le pilotage régional, le préfet ayant présidé personnellement les dernières réunions du groupe plénier ; - une présence active des représentants des associations de protection de l'environnement (ASSAUPAMAR, PUMA, AFOC) que la mission a rencontrés lors de son passage. Ces associations mettent fortement en cause l'action des pouvoirs publics sur la gestion passée du dossier chlordécone, mais elles reconnaissent sans ambiguïté qu'un tournant a été opéré au début des années 2000 avec le lancement des plans d'action. En Guadeloupe, un bilan de l'action menée par le GREPP, de 2001 à 2004, a été présenté lors de la dernière réunion du groupe plénier, en janvier 2005, sous forme de 22 fiches actions disponibles auprès des services. En résumé, il est apparu à la mission que les groupes régionaux jouaient bien le rôle qui leur était dévolu, que leur mode de fonctionnement s'était bien adapté aux circonstances locales et que leur action était bien reconnue par l'ensemble des acteurs. Au sein de ces groupes, il a été également noté une franche collaboration entre les services de l'Etat. 4.2. La stratégie d'action territoriale doit être précisée La priorité donnée localement au traitement de la pollution causée par les produits organochlorés ne saurait être contestée. Elle a conduit les groupes régionaux à définir une stratégie pertinente dans les domaines de l'évaluation et de gestion des risques. Mais cette contrainte particulière ne doit pas occulter les pollutions dues aux usages actuels des pesticides et il est aussi nécessaire que les groupes régionaux précisent leur stratégie en la matière. Des instructions nationales (agriculture, environnement) aux groupes régionaux ont donné des orientations méthodologiques, issues des travaux du CORPEN, pour structurer l'action. La préconisation majeure est la désignation de bassins versants prioritaires au sein desquels les moyens d'action sont à concentrer. Cette démarche n'a été entreprise à ce jour dans aucun des départements. Pourtant les particularités des Antilles françaises ne semblent s'opposer à une telle démarche, au contraire. Les zones d'alimentation des captages sont généralement bien identifiées ; l'état des lieux dressé dans la perspective de révision du SDAGE a permis d'identifier les bassins ou sousbassins risquant de ne pas atteindre le bon état écologique préconisé par la directive cadre. Ce contexte devrait conduire les groupes régionaux, mais aussi les comités de bassin, à mettre en place des plans d'action par bassin versant en donnant la priorité aux secteurs à enjeux. Recommandation A partir des diagnostics régionaux, les groupes régionaux phytosanitaires doivent définir une stratégie d'action fixant les zones prioritaires d'intervention et élaborer au sein de celles-ci des plans d'action mobilisant les acteurs locaux pour leur mise en oeuvre. 4.3. Une coopération inter-départementale à renforcer La similitude et la complexité des problèmes rencontrés rendaient souhaitables des échanges d'information entre les deux départements et une coordination de leurs actions. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 42 - Quelques échanges ont eu lieu, notamment lors d'une rencontre qui s'est déroulée le 11 avril 2003 à Fort-de-France au cours de laquelle des actions communes aux deux départements ont été identifiées, en particulier dans le domaine de l'évaluation des risques sanitaires. La mission a toutefois relevé que des actions importantes, comme celle concernant l'analyse préventive des sols, n'avaient pas été coordonnées. Les méthodes pour la détermination des sols potentiellement pollués sont différentes. Les arrêtés pris par les préfets pour imposer les analyses de sols, identiques dans leur forme, ont été décalés dans le temps. Ceci a conduit des représentants d'agriculteurs martiniquais à dire (sans en apporter la preuve) que le délai de 7 mois séparant les décisions aurait permis à leurs collègues guadeloupéens de continuer à produire et à exporter leurs productions sans contrainte vers la Martinique. Le développement d'un laboratoire régional, inscrit au plan d'action, ne semble pas avoir fait l'objet d'une concertation. Cette action, qui concerne également les élus de chaque département, est examinée au point 5.1.2. Au vu de ces constats, la mission juge indispensable un renforcement de la coordination entre les deux départements. Pour ce faire, les services déconcentrés de l'Etat doivent-ils se doter d'une structure de coordination permanente ? Une réponse serait l'organisation de rencontres périodiques entre les comités de pilotage des groupes régionaux pour échanger les informations et réfléchir en commun sur les actions à conduire. La mission observe que de tels échanges ont déjà lieu dans le domaine de la prévention des risques naturels et elle propose qu'il en soit de même en matière de prévention de la pollution par les pesticides. 4.4. Les modalités de pilotage et de suivi du dossier par les administrations centrales sont à définir L'élaboration des plans d'action a fait l'objet de plusieurs échanges au cours du premier semestre 2003 entre les directions d'administration centrale les plus concernées et les services locaux. Se pose maintenant la question du suivi de l'exécution des plans d'action. Les administrations centrales doivent être informées de l'avancement des travaux et des difficultés rencontrées ; elles doivent valider les orientations prises et répondre aux besoins exprimés par les services locaux, notamment en matière de financement. Ce nécessaire suivi s'est traduit en juin 2004 par l'organisation d'une visioconférence organisée par l'IGAS sur les suites du rapport Bonan-Prime ; étaient invités à y participer les représentants des administrations centrales et des services locaux. Cette visioconférence, insuffisamment préparée, ne s'est pas déroulée dans les meilleures conditions du fait d'une mauvaise compréhension par les services locaux de la nature de l'exercice. Cet épisode montre qu'il faut bien préciser les règles du jeu concernant le suivi des plans d'action, d'autant que leur exécution va se poursuivre sur plusieurs années. Un schéma envisageable pour ce suivi serait le suivant : - demander aux préfets de produire annuellement, avant la fin du 1er trimestre, un bilan des actions conduites l'année précédente et les propositions de poursuite de l'action ; - sur la base de ces documents organiser un échange au moins annuel entre les directions d'administration centrale et les services locaux ; cet échange pouvant prendre la forme d'une visioconférence, dûment préparée et annoncée suffisamment longtemps à l'avance, à l'initiative de la DGS ; Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 43 - - pour garantir la bonne coordination du pilotage et le suivi dynamique du dossier "chlordécone", constituer, au sein des administrations centrales, un comité des directeurs les plus concernés (DGS, DGAl, DGCCRF et DE) 1 dont le secrétariat commun serait assuré par la DGS. 4.5. La communication revêt une importance particulière Elle est à considérer vis-à-vis de divers publics : en interne, au sein de l'administration pour une bonne conduite de l'action, mais aussi vis-à-vis des partenaires de l'Etat et du grand public. 4.5.1. La communication interne au sein des services locaux de l'Etat est bien assurée La communication interne concerne tous les services de l'Etat qui participent à la gestion de ce dossier difficile, sous la responsabilité des préfets. En raison de la particularité des DOM qui ont à la fois le statut de région et de département, mais aussi du renforcement de l'interministérialité, les lieux d'échange et de mise en cohérence de l'action sont nombreux, l'une des difficultés signalées par les services étant d'éviter les redondances au niveau de ces réunions, ce qui, se fait selon eux de façon pragmatique. La mission, à l'issue de ses auditions, a le sentiment que les services communiquent bien entre eux pour s'échanger les données, préparer les réunions et se répartir les rôles au sein des différentes actions conduites. Concernant l'échange de données, elle a noté avec intérêt le projet bien avancé de constitution d'une base de données inter-services (cf. infra). 4.5.2. La communication vis-à-vis des partenaires institutionnels peut être améliorée Les comptes rendus de réunion que la mission a consultés témoignent d'une réelle volonté de partager l'information. L'état des lieux concernant les connaissances et les actions engagées est régulièrement présenté lors des réunions des groupes régionaux. Les rapports aux conseils départementaux d'hygiène, dont certains sont stratégiques tels ceux débattus en 2000 et 2001 en Martinique concernant l'impact des pesticides sur l'alimentation en eau potable, sont bien documentés de façon à permettre à l'assemblée de se prononcer en connaissance de cause. La délivrance d'une information transparente par les services de l'Etat depuis la mise en oeuvre des plans d'action est globalement reconnue, notamment par le secteur associatif en Martinique, très actif et revendicatif. Ce dernier souligne le changement de cap intervenu depuis trois ans par rapport aux pratiques anciennes. Lors de ses auditions, la mission a toutefois enregistré deux insatisfactions : - la demande du collectif CODEMA-MODEF en Martinique qui indique que la chambre départementale d'agriculture ne joue pas bien son rôle de relais d'information et qui souhaite notamment être membre du GREPHY. Il semble que cette revendication intervienne dans un contexte local particulier, à la veille des élections consulaires, et la mission ne peut que recommander au préfet d'examiner cette requête, en veillant à la bonne représentation du monde agricole ; 1 avec le concours des agences et des organismes de recherche le cas échéant. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 44 - - l'absence, aux réunions du groupe régional de la Guadeloupe, de représentants du secteur associatif. Il semble que ces derniers ne recevaient pas les invitations à participer aux réunions, bien que figurant dans l'arrêté constitutif du GREPP. Lors de sa rencontre avec ces associations, la mission a pu constater la faiblesse de leur information à laquelle il convient de remédier en les associant aux travaux du groupe. 4.5.3. L'information du public est transparente Différents moyens sont disponibles pour assurer l'information du public : diffusion de matériels pédagogiques, informations délivrées par les médias ou par les relais professionnels ou associatifs. La mission a constaté que ces différents moyens étaient bien utilisés. En Martinique, le GREPHY vient de diffuser une série de fiches synthétiques bien illustrées faisant le point de façon transparente sur les différents aspects du dossier. Les fiches de cette publication destinée aux élus, aux professionnels, aux enseignants ont vocation à être actualisées ou complétées en fonction des résultats des études. Une initiative de même type mériterait d'être prise en Guadeloupe. L'ensemble des médias (presse écrite, radios, télévisions) se sont mobilisés sur le sujet. Ils rendent compte des réunions des groupes régionaux, à l'issue desquels des points presse sont tenus. Des débats sont organisés par les télévisons locales auxquels participent des représentants des services de l'Etat, des professionnels et des associations. La presse locale publie régulièrement des articles bien documentés. Ainsi, elle vient d'éditer la cartographie des risques de pollution des sols faite en Martinique. Ces pratiques répondent au besoin légitime d'information de la population sur un sujet qui la concerne directement. Elles présentent également une vertu pédagogique en facilitant la compréhension des mesures de gestion prises par les pouvoirs publics au fur et à mesure des avancées du dossier. Ainsi, les mesures de précaution adoptées concernant les restrictions apportées à la consommation de cultures vivrières et de produits de la pêche semblent bien comprises par la population. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 45 - 5. OUTILS ET MOYENS Sont examinés dans ce chapitre, d'une part, les moyens humains et financiers des services, nécessaires à leurs missions, d'autre part, deux outils importants pour la poursuite des plans d'action : la base de données inter-services "pesticides" et les laboratoires d'analyses des micropolluants. 5.1. Consolider la base de données "pesticides" initiée par la CIRE La création d'une base de données "pesticides" aux Antilles s'est faite à l'initiative de la CIRE à la fin de l'année 2000, avec un financement de l'InVS de 4 256,40 € pour la prestation de service d'une société d'ingénierie. D'autres contributions ont été apportées, en nature ou en crédits d'intervention, de la part de la CIRE (3 797,50 €), des SPV / DIREN (9 982,00 €) et de l'InVS (48 698,00 € pour un moniteur d'étude). L'ancienneté relative de ce projet explique qu'il ne figure pas parmi les actions inscrites aux plans d'action de mai 2003. Dès le départ, un comité de pilotage inter-services a été mis en place, regroupant DIREN, DAF/SPV, DSDS, DDCCRF, FREDON, CIRAD et CIRE. Le comité de pilotage avait pour mission de définir les objectifs communs aux différents services et d'établir le cahier des charges du projet. Cette base de données à vocation interrégionale, gérée par la CIRE Antilles-Guyane, a pour ambition d'être un outil de travail pour l'ensemble des services concernés par les pesticides agricoles. Elle vise à rassembler, ordonner et rendre accessibles les données collectées par les différents services de l'Etat ayant à intervenir sur cette problématique. La base actuelle regroupe, pour tous les produits utilisés dans chacune des régions, des données de base sur les produits actifs et les spécialités commerciales (présentation, propriétés physiques, fiches de sécurité, données toxicologiques, normes, bibliographie), des informations sur les pratiques d'utilisation (pratiques agricoles, vétérinaires, hygiène, etc.), les aspects réglementaires, les quantités importées et utilisées, et les résultats des analyses de surveillance et des contrôles effectués sur les différentes denrées et dans les différents milieux. Elle n'inclut pas, pour le moment, les résultats des analyses de sol. Cette base, dont l'architecture est maintenant consolidée 1, demande encore quelques développements portant sur les outils d'interrogation par les différents utilisateurs. A terme, elle devrait faciliter l'analyse de l'évolution spatiale et temporelle de la contamination des milieux. Jusqu'alors, la base a surtout été alimentée par les données fournies par les services de la Martinique, mais elle est destinée à satisfaire les besoins des trois départements français d'Amérique (DFA). Une première version a été présentée au GREPP de Guadeloupe en janvier 2005. De ce fait, il était encore trop tôt pour apprécier l'appropriation effective de cet 1 En janvier 2005, la base de données porte sur 234 molécules (matières actives et métabolites), 339 spécialités, 424 pratiques. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 46 - outil et le degré de satisfaction de ses utilisateurs potentiels. Le mode de diffusion et d'accès à la base était encore en discussion (CD-Rom ou intranets préfectoraux). Recommandations • Intégrer dans la base les résultats des analyses de sol. • Les informations recueillies auprès des différents services ont jusqu'ici, pour des raisons pratiques et de cohérence, été exclusivement saisies par le personnel de la CIRE. La validation par les services sources des données existantes s'avère donc indispensable. • La mission encourage le projet de développement et d'extension du champ actuel de la base de données aux autres domaines d'utilisation des pesticides, notamment les produits à usage vétérinaire, ceux utilisés en santé publique (lutte antivectorielle), pour la lutte contre les insectes de nuisance ou à usage domestique. • L'atout principal de cette base de données est d'être un outil commun inter-services. La qualité de son contenu étant très dépendante des engagements pris et tenus par les différents services censés l'approvisionner, il apparaît indispensable de formaliser cette participation en précisant les droits et obligations de chacun des partenaires. Le projet daté de janvier 2001 va dans ce sens. Il conviendrait de le finaliser et de le faire vivre. • La base de données pesticides Antilles Guyane a naturellement vocation à s'insérer dans le réseau susceptible de constituer le futur "Observatoire des résidus de pesticides". 5.2. La question des laboratoires d'analyses La nécessité de caractériser la pollution de l'eau et des denrées alimentaires par les pesticides a suscité ces dernières années un besoin croissant d'analyses dans les deux départements auquel il est répondu actuellement de deux manières. Pour les analyses d'eau, un laboratoire a vu le jour dans chaque département, tandis que les analyses des denrées alimentaires sont effectuées par des laboratoire métropolitains. Les deux situations ne sont pas sans poser problème. 5.2.1. Les analyses d'eau La recherche des pesticides dans l'eau est difficile et d'un coût élevé, ce qui a conduit dans un premier temps les autorités locales à s'adresser à des laboratoires métropolitains. Puis des initiatives locales, non coordonnées, ont été prises ces dernières années pour mettre sur pied dans chaque département un laboratoire d'analyses des micropolluants : En Guadeloupe L'institut Pasteur de Guadeloupe qui disposait d'un laboratoire d'hygiène a décidé en 2000 de lui adjoindre une unité d'analyses des micropolluants. La mission a visité ce laboratoire dont le fonctionnement, encore aujourd'hui, n'est pas sans poser difficultés : - la décision de développer les analyses des micropolluants au sein du laboratoire d'hygiène a été prise il y a 5 ans. Les équipements nécessaires qui se sont élevés à 350 000 euros ont bénéficié en 2001 et en 2002 de subventions de la part de l'Etat / FNSE (au taux de 40 %) et du FEDER (35%). Le chiffre d'affaires annuel du laboratoire pour les analyses des Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 47 - micropolluants est de l'ordre de 180 000 euros dont 90% proviennent des pesticides, ce qui n'est pas suffisant, selon son directeur, pour assurer l'autonomie financière de l'activité, notamment le renouvellement des équipements ; - au plan technique, le laboratoire s'attache à déterminer les paramètres qui lui sont demandés, sans se lancer dans la technique dite des "multirésidus" adoptée par de nombreux laboratoires, permettant d'identifier la quasi-totalité des polluants présents dans l'échantillon. Le laboratoire peut ainsi analyser aujourd'hui une cinquantaine de molécules. Toutefois, des questions se posent sur l'exactitude de certains résultats. En 2004, la DIREN a fait analyser certains échantillons en double par le laboratoire Pasteur et le laboratoire départemental de la Drôme (LDA 26) qui est bien équipé. La comparaison des résultats montre des différences significatives : des écarts importants sont relevés pour certains paramètres ; d'autres paramètres détectés par le LDA 26 ne l'ont pas été par le laboratoire Pasteur. Ces résultats font l'objet actuellement d'un examen afin d'identifier les causes de ces écarts. En Martinique La mission a appris, lors de son passage, que le conseil général de Martinique venait d'équiper son laboratoire départemental pour analyser, à son tour, les pesticides dans l'eau. La mise au point des techniques analytiques se fait actuellement avec l'appui technique du Laboratoire départemental de la Drôme. La mission d'inspection Bonan-Prime avait déjà souligné en 2001 les contraintes techniques et financières de mise au point et d'exploitation de tels laboratoires et elle préconisait de "chercher à étendre le potentiel de clientèle aux autres départements français d'Amérique, voire au reste de la Caraïbe." Cette orientation n'a pas été retenue. La mission ne peut que déplorer le choix effectué, sans concertation, qui aboutit à la constitution de deux unités de laboratoire de taille modeste dont on peut se demander s'ils auront chacun les moyens techniques et financiers pour bien exercer leur mission. A titre de comparaison, les analyses dans le domaine des pesticides, en métropole, sont aujourd'hui le fait de 5 ou 6 laboratoires dont le niveau d'activité leur permet de recourir aux meilleures techniques analytiques et de former leur personnel à ces techniques, ce qui leur permet de produire les résultats les plus fiables. 5.2.2. L'analyse des denrées alimentaires Pour l'analyse de ces denrées, il n'existe pas aujourd'hui d'autres solutions que de recourir à des laboratoires métropolitains : - les SPV effectuent régulièrement des prélèvements de végétaux afin d'examiner les résidus de pesticides dans les végétaux, notamment dans le cadre du suivi de posthomologation. Les analyses sont confiées à des laboratoires métropolitains répondant à un cahier des charges national. La question des délais n'étant pas primordiale, les échantillons sont congelés et expédiés par lots ; - les DDCCRF envoient les échantillons prélevés dans le cadre des plans de surveillance au laboratoire central de Massy, les délais entre expédition des échantillons et réception des résultats étant compris entre un et trois mois ; - les analyses de sols ainsi que celles des végétaux suspects, réalisées en application des arrêtés préfectoraux, sont également effectuées par des laboratoires métropolitains. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 48 - L'importance des délais pour obtenir les résultats des analyses est particulièrement ressentie, surtout dans le dernier cas, ce qui conduit plusieurs interlocuteurs à évoquer l'intérêt qu'il y aurait à disposer d'un laboratoire antillais pour l'analyse des denrées alimentaires et des sols. La réponse à cette question n'est pas évidente. Les laboratoires métropolitains compétents en matière de recherche de pesticides dans l'eau sont, en général, également compétents pour effectuer les mêmes recherches dans les denrées alimentaires : ils utilisent, en effet, les mêmes techniques. Ceci ne doit pas toutefois amener à considérer que les laboratoires antillais pourraient aisément élargir leur domaine de compétence. Le laboratoire Pasteur de Guadeloupe, interrogé par la mission sur ce point, est catégorique. Son objectif est avant tout de fiabiliser la chaîne d'analyse de l'eau et il exclut toute évolution pour prendre en charge les autres compartiments, les contraintes et charges économiques étant considérées trop élevées. En résumé, il n'existe pas de perspective de solution locale crédible à court terme pour répondre à ces besoins, d'autant plus qu'on on ne sait pas dire aujourd'hui comment ils vont évoluer dans le temps. Si les besoins actuels se maintenaient, voire se développaient dans le cadre d'un renforcement des plans de surveillance et de contrôle, la question mériterait d'être réexaminée. Il conviendrait alors, avant tout engagement, de faire une étude technique et financière pour examiner la viabilité d'un tel projet, cette étude devant porter sur les trois départements des Antilles et de la Guyane. 5.3. Les moyens en personnel La mission a porté son attention sur les moyens en personnel dont disposaient les services locaux concernés pour faire face à l'ensemble des tâches induites par les plans d'action. ► En ce qui concerne les services de la protection des végétaux l'évolution de leurs missions est marquée par l'augmentation des contrôles des produits phytopharmaceutiques (distribution, application et utilisation) et l'accroissement des essais nécessaires pour obtenir l'autorisation de mise sur le marché (AMM). L'agriculture des deux départements est en effet caractérisée par une grande diversité des cultures tropicales principalement des espèces vivrières. Les producteurs de produits phytopharmaceutiques ne demandent pas d'AMM correspondant à ces cultures car le marché n'est pas suffisant pour amortir les dépenses nécessaires à la réalisation du dossier. Dans ce cas d'usages mineurs 1, la procédure réglementaire prévoit que les services de la protection des végétaux, seuls organismes agréés présents dans les DOM, peuvent réaliser les essais agronomiques. L'effectif des SPV n'est pas actuellement suffisant pour réaliser pleinement ces missions qui demandent de l'expérience, mais aussi une grande attention car elles aboutissent parfois à des contentieux. L'affectation d'un agent qualifié dans chaque île permettrait de les assurer et de répondre avec une meilleure efficacité aux demandes des professionnels. 1 Usage mineur : possibilité pour des organisations professionnelles d'obtenir une autorisation d'usage pour un produit ayant déjà une AMM, sur une autre culture de peu d'importance économique nationale. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 49 - Par ailleurs, les spécificités des cultures tropicales, dont le présent dossier est une illustration, plaident pour la création d'un poste "d'expert national" en cultures tropicales au sein de la sous-direction de la qualité et de la protection des végétaux. ► Pour leur part, les services de la consommation et de la répression des fraudes disposent en Martinique de huit agents et demi pour assurer le contrôle des fruits et légumes dont deux sont chargés de la surveillance des résidus des pesticides. En l'état actuel de la gestion du risque, cet effectif paraît suffisant au chef du service régional mais ce dernier compte le porter à deux agents et demi dans le courant de cette année pour pouvoir instruire les suites plus nombreuses de cas de non conformité. En Guadeloupe, l'effectif de l'équipe spécialisée du secteur des fruits et légumes se compose de 6 contrôleurs sur un effectif de 31 agents pour l'ensemble de la direction. Il n'est pas envisagé actuellement d'augmenter ce nombre, sauf en cas de nécessité de renfort ponctuel. ► Dans le domaine de la santé les besoins recensés concernent, d'une part la cellule interrégionale d'épidémiologie (CIRE), d'autre part la DSDS de Guadeloupe. La première, en charge de la base de données sur les pesticides Antilles-Guyane, doit poursuivre sa montée en charge, actualiser les données et diffuser sa production. Pour ce faire, elle a besoin d'un agent à temps plein en 2006 et d'un demi-agent les années 2007 et suivantes pour maintenir la mise à jour des données et la réalisation d'enquêtes périodiques sur les différentes pratiques. En ce qui concerne la seconde, on constate que ses activités en matière de pesticides pèsent assez lourdement sur les personnels du service santé environnement caractérisé par un nombre élevé d'agents de catégories B et C pour un nombre très faible de cadres A. Malgré la priorité accordée au dossier pesticides organochlorés (inscrit au plan national santé environnement, action n° 12), le temps d'ingénieur sanitaire consacré à ce dossier est de l'ordre de 0,15%, ce qui est insuffisant dans le contexte actuel. La mission est favorable à un renforcement rapide de l'encadrement actuel de ce service par création de deux équivalents temps plein d'ingénieur d'études sanitaires, dont un demi pour le dossier organochlorés 1; les deux postes étant obtenus par redéploiement interne. ► Enfin, les directeurs régionaux de l'environnement considèrent qu'ils disposent des effectifs nécessaires pour suivre le dossier "pesticides" pour autant que les postes vacants soient pourvus, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. 5.4. Les moyens financiers Les diverses administrations concernées par les problèmes posés par la présence du chlordécone et des autres organochlorés n'ont pas, jusqu'ici, rencontré de difficultés majeures à financer des plans d'action. Mais des incertitudes pèsent sur leurs besoins futurs au cas où le niveau auquel seront fixées les LMR induirait des charges nouvelles. 1 L'encadrement du service passerait ainsi de 2 IGS + 2 IES à 2 IGS + 4 IES, exprimés en ETP ; la réduction concomitante des catégories B et C pouvant être réalisée aisément à l'occasion des départs à la retraite. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 50 - Les coûts des travaux et études engagés au cours des années 2003/2004 par les différents services dans les deux départements, en référence aux plans d'action, sont estimés à 1 million d'euros en Guadeloupe et à 1,7 million d'euros en Martinique (cf. annexes 9 et 10). Les périodes d'imputation de ces dépenses peuvent varier selon la nature des actions. Certaines se réfèrent strictement à un exercice budgétaire (cas des réseaux de mesure), d'autres concernent des études à caractère pluriannuel pouvant déborder la période considérée (cas de certaines études épidémiologiques). Ces coûts n'intègrent pas les financements sur fonds propres des études des organismes de recherche. ► Les services DAF-SPV de Martinique et de Guadeloupe n'ont pas exprimé de besoins nouveaux, les prélèvements et analyses de sol réalisés jusqu'ici sont financés par des crédits européens (DOCUP). Une fraction des analyses de végétaux, prévues dans le cadre des arrêtés préfectoraux, l'est par des crédits du titre IV délégués aux FREDON. Le reste est à la charge des propriétaires (autocontrôle). Sans changement des plans d'action, les besoins de ces services devraient rester stables. Toutefois, le nombre des analyses de sols étant lié à la volonté des propriétaires de les mettre en culture, on ne peut préjuger de la variation du volume des financements par le DOCUP. ► La direction régionale Antilles-Guyane de la consommation et des fraudes fait face à l'accroissement du volume des tâches liées à la surveillance des résidus de chlordécone qui est l'une des deux orientations spécifiquement régionales de la directive nationale pour 2005 de la DGCCRF. Si le coût des analyses réalisées par le laboratoire de Massy ne grève pas le budget de la direction puisqu'il est supporté par cet établissement, en revanche, les frais liés au transport de prélèvements, chaque année plus nombreux, ont crû fortement. Ils ont été multipliés par 3,5 entre 2001 et 2004 passant pour les deux départements de 2.066 à 7.261 €. Les charges prévues pour 2005 et 2006 devraient être financées en priorité. ► La CIRE Antilles-Guyane, en collaboration avec le département santé environnement de l'Institut de veille sanitaire, a tenté une estimation des charges budgétaires, hors coûts de personnels "statutaires", de la problématique chlordécone. Il s'agit là de moyens spécifiquement mobilisés (matériel, prestations, personnels temporaires) pour les actions menées dans le cadre de l'évaluation des risques et des programmes de recherche sanitaires. Outre les moyens en personnel déjà cités plus haut, la CIRE estime ses besoins pour l'année 2006 à 10.000 € de crédits destinés à développer les usages autres qu'agricoles de la base de données, à procéder à des adaptations à l'intranet préfectoral et à assurer la maintenance informatique. Pour les années 2007 et suivantes, ce même organisme prévoit de réaliser des enquêtes périodiques sur les différentes pratiques et sollicitera des crédits destinés à la maintenance et à l'adaptation des outils de manière à intégrer les données issues des enquêtes. ► Quant au volet "études et recherches" dans le domaine de la santé, la situation est actuellement la suivante : Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 51 - Les études en cours 1 et prévues dans le cadre de l'évaluation quantitative des risques sanitaires et de la mesure de l'exposition des populations 2 sont actuellement financées. Il n'a pas été exprimé à la mission de besoins financiers complémentaires pour des études ou recherches d'ores et déjà budgétées. Dans l'ensemble, la mission a constaté que les travaux réalisés n'avaient pas eu à souffrir de financements insuffisants ou de retard dans la mobilisation des crédits alloués. ► Pour les DIREN, la lutte contre les pollutions diffuses fait partie des priorités budgétaires retenues par le ministère de l'écologie en 2005, ce qui devrait leur permettre de financer les actions prévues, en particulier les études à mener sur la contamination des organismes et des écosystèmes dans les estuaires ainsi que celles consistant à approfondir le diagnostic régional. A moyen terme, les plans d'action par bassin versant, préconisés par la mission, nécessiteront des cofinancements Etat-région-collectivités territoriales. Il est envisagé d'inscrire ces actions au prochain DOCUP qui sera négocié avec les collectivités territoriales. ► Il ne s'agit jusqu'ici que des besoins concernant les administrations de l'Etat et constatés par la mission. Les organismes de recherche engagés dans ce dossier n'ont pas exprimé de besoins complémentaires concernant les études prévues à court ou moyen terme. ► En revanche, les organisations professionnelles agricoles ont fait état, lors de rencontres avec la mission, des préoccupations de leurs mandants en ce qui concerne les pertes de revenu provoquées par la pollution des sols et sa persistance. Ces préoccupations sont légitimes, mais elles ont des implications financières d'une autre ampleur que les besoins des services. Ces doléances portent sur quatre points de complexité croissante : - le premier est relatif à la perte de revenu liée à la destruction de récoltes reconnues contaminées au sujet de laquelle ils demandent une indemnisation ; - le deuxième concerne la résolution des difficultés rencontrées par les jeunes agriculteurs en phase d'installation sur des sols d'anciennes bananeraies ; Aucune estimation de nature financière n'a été présentée par les intéressés sur ces deux thèmes. L'évaluation de ces pertes de revenu est, sans nul doute, à faire. Mais elle est difficile et exige une enquête minutieuse sur le terrain, exploitation par exploitation. 1 Evaluation quantitative des risques sanitaires : - détermination des dangers et des risques (InVS) juin 2004 - estimation de l'exposition de la population Martinique et Guadeloupe : enquête alimentaire (février 2004), élaboration d'une typologie des consommateurs (mai 2005), contamination résiduelle des aliments (octobre 2005), estimation de l'exposition et des sous-groupes à risque (novembre 2005), caractérisation du risque et recommandations par CIRE AG + InVS (Martinique : décembre 2005 – Guadeloupe : juin 2006). 2 Exposition aux organochlorés : - rapport intermédiaire et final de l'INSERM (janvier et mai 2005) - Risques cancérogènes : cancers multiples (rapport final (AMREC + CIRE AG) mai 2005), cancers de la prostate (rapport final INSERM – 2007) - Risques non cancérogènes : issues de grossesse et développement intra-utérin (rapport final INSERM – 2007). Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 52 - - une troisième doléance a trait aux difficultés techniques et financières rencontrées pour opérer des reconversions de productions. Les décisions en ce domaine sont suspendues aux résultats des recherches conduites par le CIRAD et l'INRA sur de nouvelles façons culturales ou de nouvelles productions. Les premiers résultats concernant les espèces végétales ne sont pas annoncés avant les années 2007-2008 ; - enfin, les professionnels soulignent le risque de manque à gagner provoqué par la désaffection des consommateurs qui se tourneraient désormais vers les denrées importées par crainte de la pollution, alors que le développement des cultures vivrières paraît être une solution aux difficultés qui affectent les productions sucrière et bananière. Aucun interlocuteur de la mission n'a été en mesure de confirmer les craintes exprimées par les professionnels. L'ensemble de ces doléances alimente un débat passablement conflictuel et fait naître dans la population des espoirs pas toujours réalistes mais politiquement très sensibles. Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 53 - CONCLUSION A l'issue d'une mission dont l'objet principal était de procéder à l'évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone et d'autres organochlorés en Guadeloupe et en Martinique, le constat est apparu positif à de nombreux égards. Mais l'amélioration des pratiques agricoles reste indispensable. Les plans d'action élaborés par les deux préfets de région sont cohérents et adaptés à la situation. Les services concernés ont fait preuve d'une bonne coordination tant dans l'élaboration des plans que pour leur exécution. Cette collaboration se traduit aussi par le bon fonctionnement constaté des groupes régionaux phytosanitaires qui regroupent l'ensemble des acteurs concernés : élus-administrations, professionnels et société civile. La mission a noté l'entière disponibilité dont ont fait preuve, tant lors des entretiens que des visites sur le terrain, les différents interlocuteurs. La situation actuelle se caractérise par une pollution généralisée des sols de bananeraies par le chlordécone dont le caractère est persistant. Celle-ci est à l'origine de la pollution diffuse des eaux et de la contamination de denrées végétales et animales -aquatiques et terrestres- et du lait. Se pose donc le problème de la protection de la santé des populations. En attendant la fixation des LMR, les mesures provisoires de précaution prises dans ce contexte d'incertitude sont apparues appropriées. Leur application s'effectue dans de bonnes conditions même si l'insularité et l'éloignement sont sources de difficultés ponctuelles. De nombreuses études concernant la santé, l'environnement, l'agriculture et la pêche ne sont pas encore achevées et ne le seront pas, pour certaines, avant 2007-2008. Les résultats concernant les habitudes de consommation et de comportement alimentaire des populations concernées ont été transmis récemment à l'AFSSA. La présente mission s'achève donc à quelques mois d'échéances susceptibles de modifier sensiblement la gestion de cette crise. D'une part, la connaissance des concentrations admissibles en chlordécone (LMR) dans les différentes denrées permettra, on peut l'espérer, d'assouplir les restrictions actuelles en les proportionnant mieux aux risques réels pour la santé. Les implications agro-économiques et sociales pourront alors être mieux cernées. D'autre part, la caractérisation des risques pour la santé en Guadeloupe et en Martinique permettra d'envisager, si cela s'avère nécessaire, des actions adaptées. L'opportunité de mesures de prévention ou de simple surveillance pourra alors être discutée en fonction des niveaux d'exposition des différents groupes de population. - 54 - L'ensemble des services concernés sont mobilisés en vue de ces échéances et sont apparus à même d'y faire face. Claude GAUMAND ingénieur général du génie rural et des eaux et forêts Alain GRAVAUD ingénieur général du génie rural et des eaux et forêts Xavier de VERDELON inspecteur général des finances Michel VERNEREY inspecteur général des affaires sociales Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 55 - Abréviations utilisées ADIVALOR agriculteurs, distributeurs et industriels pour la valorisation des déchets AFOC association Force ouvrière de consommateurs AFSSA agence française de sécurité sanitaire des aliments AFSSE agence française de sécurité sanitaire environnementale AMM autorisation de mise sur le marché AMREC association martiniquaise pour la recherche épidémiologique en cancérologie ASSAUPAMAR association pour la sauvegarde du patrimoine martiniquais BCAE bonnes conditions agricoles et environnementales BRGM bureau de recherches géologiques et minières CAD contrat d'agriculture durable CDH conseil départemental d'hygiène CGGREF conseil général du génie rural, des eaux et des forêts CIRAD centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement CIRE cellule interrégionale d'épidémiologie CIRE AG cellule interrégionale d'épidémiologie des Antilles et de la Guyane CORPEN comité d'orientation pour des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement DAF direction de l'agriculture et de la forêt DCE directive cadre sur l'eau DDCCRF direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes DDE direction départementale de l'équipement DDE métabolite du DDT DDSV direction départementale des services vétérinaires DDT dichloro-diphényl-trichloréthane DFA département(s) français d'Amérique DGAl direction générale de l'alimentation DGS direction générale de la santé DIREN direction régionale de l'environnement DIS déchets industriels spéciaux DJA dose journalière admissible DOCUP document de programmation pour la mobilisation des fonds européens DOM département(s) d'outre-mer DRCCRF direction régionale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes Antilles-Guyane DRIRE direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement DSDS direction de la santé et du développement social (dénomination spécifique aux trois départements des Antilles et de la Guyane) Évaluation des actions menées en rapport avec la présence de chlordécone Avril 2005 et autres pesticides organochlorés en Guadeloupe et en Martinique - 56 - DTEFP direction du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle DUP déclaration d'utilité publique ETP équivalent temps plein EVPP emballages vides de produits phytopharmaceutiques FLHOR fruits, légumes et horticulture FNSE fonds national de solidarité pour l'eau FREDON fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles GREPHY Martinique groupe régional phytosanitaire GREPP Guadeloupe groupe régional d'études des pollutions par les produits phytosanitaires GRISP groupement régional d'intérêt scientifique phytosanitaire (INRA – SPV) HCH hexachlorocyclohexane IES ingénieur d'études sanitaires IFREMER institut français de recherche pour l'exploitation de la mer IGAS inspection générale des affaires sociales IGE inspection générale de l'environnement IGF inspection générale des finances IGS ingénieur du génie sanitaire INRA institut national de la recherche agronomique INSERM institut national de la santé et de la recherche médicale InVS institut de veille sanitaire IRD institut de recherche pour le développement LMR limite maximale de résidu M€ million(s) d'euros MISE mission inter-services de l'eau MSA mutualité sociale agricole PAC politique agricole commune PPNU produit phytopharmaceutique non utilisé PRAM pôle de recherche agronomique de Martinique PUMA association "Pour une Martinique autrement" SAU surface agricole utile SDAGE schéma directeur d'aménagement et de gestion de l'eau SPV service de la protection des végétaux UE Union européenne VTR valeur toxicologique de référence
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